Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 238]

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NOTES.

Nous.

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Après l'espace d'environ douze à quinze minutes, le liquide du premier verre a conservé sa mauvaise odeur et son aspect rougeâtre et trouble. Le liquide du second verre, après le même espace de temps, cc a déposé les matières albumineuses dont il était chargé; il est décoloré, moins trouble, et la mauvaise odeur en est diminuée. A" Sur des débris de poisson en putréfaction. (c Des débris pris en quantité égale sont lavés séparément, les

« uns dans de l'eau fraîche, les autres dans de l'eau chargée du

« désinfectant. L'odeur des premiers débris reste à peu près la même qu'avant le lavage. « Les débris lavés au perchlorure sont débarrassés des émana« tions putrides qu'ils exhalaient, et n'ont conservé que l'odeur du « poisson non corrompu. a 5° Sur de l'eau recueillie dans l'égout de la rue du Rempart-

cc des-Moines.

« Deux vases de la contenance d'un litre sont remplis de ce

« liquide. Quelques gouttes de perchlorure de fer mélangées à l'eau contenue dans un des vases produit, après douze minutes, une pré.« cipitation presque complète des matières dont l'eau était chargée: le liquide est clair et ne porte plus d'odeur.

ii

« L'eau du second vase reste trouble et puante : quelques matières lourdes tendent à descendre au fond du bocal. « 6" (Expérience analogue à la précédente.) » A la suite de ces essais, M. Heyvaert, chimiste expert, a été chargé d'analyser les matières précipitées et d'apprécier leur valeur commerciale comme engrais. La quantité d'azote a été trouvée de 3,40 pour 100, et la quantité de phosphate de fer de 30 pour ioe. Par suite, la valeur de l'engrais a été estimée 160 francs la tonne.

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Mais avant de se décider à employer les eaux d'égout « à l'irrigation des terres, il faut être certain d'avoir un débouché 41 qui ne fasse jamais défaut.

« La région agricole avoisinant Bruxelles n'est point dans ces « conditions. Ce n'est qu'en Campine qu'on peut trouver des ter« rains qui soient disposés à.recevoir pendant toute l'année un « arrosage fertilisant, sans craindre de compromettre la santé pua blique par l'emploi d'un produit non désinfecté. « Le Problème consiste donc à amener à peu de frais en Campine « l'engrais liquide bruxellois. « On pourrait s'y prendre de la manière suivante

« On choisirait un plateau élevé au milieu des bruyères et on y creuserait un vaste bassin dans lequel les produits des égouts de la capitale seraient incessamment amenés par un aqueduc voûté, « divisé en autant de biefs que la différence de niveau l'exigerait. « Des machines élèveraient les matières de bief en bief jusqu'au « bassin.

« De ce point, les eaux fertilisantes se répandraient dans des rigoles ménagées dans des digues divisant toute la contrée envi« ronnante en autant de compartiments qu'on le jugerait utile ; ces compartiments, successivement irrigués, suivant un mode ana« logue à celui qui est usité en Egypte depuis un temps immémorial, seraient ainsi convertis en prairies artificielles. » -Nous avons reproduit ces lignes, non pour établir la supériorité du projet de M. Keller, mais afin de montrer que des hommes pratiques croient la solutionldu problème agricole financièrement possible. NOTE O.

M. Ch. Rog,ier, ministre de l'intérieur, auquel est dû cette création originale, en a indiqué l'objet dans sa circulaire aux gouverneurs, du 4 novembre 1849, d'où nous extrayons les passages suivants:

NOTE n.

MM. Keller et Ge, dans leur Second mé,inoire explicatif présenté à la Commission provinciale en 1864 à l'appui de leurs propositions, s'expriment ainsi « Quoi .de plus simple que d'employer comme engrais liquide l'eau d'égout telle qu'elle est, sans avoir à lui faire subir au préa« laide aucune préparation chimique?

« Il faut donc s'efforcer, Monsieur le gouverneur, d'arriver par « cette voie (celle des conseils) à des résultats efficaces, en excitant

l'émulation dans les familles, et je crois qu'il serait utile, à cet effet, d'instituer pour les quartiers ou rues habités principale« ment par la classe ouvrière, des prix de propreté et de bonne « tenue des maisons, lesquels prix seraient décernés annuellement par l'administration communale à l'intervention du bureau de « bienfaisance et du comité de salubrité publique.