Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 291]

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MÉMOIRE SUR L'EMPLOI

DU MICROSCOPE POLARISANT.

tige verticale F, permet d'introduire et de placer la lame biréfringente entre les deux disques de verre S sertis en fade Fun de l'autre dans les parois latérales ; deux thermomètres t et fixés l'un à droite l'autre à gauche de la lame, indiquent la température de l'air chaud dans lequel cette lame est plongée. L'étuve est chauffée à ses deux

l'aide du dard d'un chalumeau à gaz dirigé avec précaution entre l'éclaireur et l'objectif du microscope (). On ne saurait se flatter, au moyen des l'enseignements généraux donnés dans ce mémoire, d'arriver toujours du premier coup à résoudre les divers problèmes qui y sont énumérés, et la pratique seule fournit les moyens de reconnaître et d'apprécier des phénomènes souvent assez délicats. Il ne me paraît donc pas bien utile d'entrer dans de grands détails sur les procédés d'expérience, et je crois préférable de choisir un certain nombre d'exemples qui fasse connaître les méthodes les plus simples et les plus convenables, en même temps que les principales difficultés susceptibles de se présenter dans leur application. Cristaux du système cubique et substances monoréfriu-

extrémités à l'aide de deux fortes lampes à alcool (C).

Enfin, pour quelques recherches spéciales, la plaque, choisie alors de très-petite dimension et soutenue à l'air libre par la pince de platine, peut être portée au rouge à (*) il est clair que pour de grandes plaques qui ne nécessitent pas l'emploi du microscope polarisant, il suffit pour mesurer l'angle que les axes optiques font entre eux et avec une normale à la plaque, ainsi que la dispersion des bissectrices (dans le cas où cette dispersion est possible), d'un appareil quelconque composé essentiellement d'une lunette munie d'un polariseur et d'un fil croisé intérieur, d'un goniomètre à limbe vertical ou horizontal, et d'un polariseur convenablement éclairé ; c'est de cette manière que M. Neumann a opéré sur le gypse, et que j'ai souvent 'opéré moi-même. Le docteur Victor von Lang a de son côté (Académie impériale des sciences de Vienne, séance du à mars /862) fait construire un

instrument spécial pour la mesure de l'écartement des axes optiques dans l'air ou dans un liquide dont on peut élever à volonté la tempénture. La disposition générale de cet instrument est la même que celle de mon microscope horizontal; seulement il exige, comme l'appareil de M. Neumann, des plaques d'une certaine étendue et d'une épaisseur suffisante pour ne pas fournir des anneaux colorés par trop larges. L'analyseur est, en effet, une petite lunette astronomique munie intérieurement d'un prisme de Nicol et d'un fil croisé, et le polariseur est un autre Nicol. La cuve à liquide, fermée par des lames de glace parallèle, a une section carrée de à à 5 centimètres de côté ; elle repose sur une sorte d'étuve destinée à recevoir une lampe à alcool. On se contente en général de mesurer d'avance, à la température ambiante, et pour les divers rayons du spectre, l'indice de réfraction du liquide

auxiliaire; mais cet indice subissant des variations notables lorsque la température est portée à 200 ou 300 degrés, on devra déterminer sa valeur pour les températures auxquelles on opère, si l'on veut déduire exactement l'écartement apparent dans l'air ou l'écartement réel des axes de leur écartement dans le liquide.

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gentes.

Lorsque les cristaux monoréfringents sont bien transparents et parfaitement homogènes (diamant, pollux, quelques cristaux de fluorine, de sel gemme, de blende, etc.) ils n'exercent aucune action sur la lumière polarisée parallèle ou convergente, et leur détermination ne laisse pas d'incertitude (). Mais s'ils se composent d'une superposi(*) Voir mes « Observations sur les modifications permanentes et temporaires que l'action de la chaleur apporte à quelques proprié-

tés optiques de plusieurs corps cristallisés; Annales des mines

tom. Il, année /862, » (**) Pour les substances pseudomorphiques et pour celles qui présentent la structure dite micro-cristalline, il est bon d'employer un microscope ordinaire avec un grossissement de Loo à 2o0 diamètres, muni d'un Nicol inférieur qui polarise la lumière parallèle transmise à l'objectif par le miroir éclairant, et d'un Nicol

analyseur placé au-dessus de l'oculaire. On découvre ainsi des actions très-faibles qui échapperaient aux microscopes polarisants

proprement dits dont le grossissement est toujours très-faible. L'appareil représenté fig. /, Pl. VI peut du reste se transformeren un microscope à rayons parallèles grossissant environ cinq fois, par une simple modification des distances focales des lentilles qui le composent. Il suffit pour cela, d'enlever les trois lentilles infé-, TOME VI, 18611.

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