Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 236]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

AGE DES ROCHES ÉRUPTIVES.

été adoptée pal-Fr. Hoffmann, a trouvé un contradicteur dans

Quant aux eaux thermo-minérales des Pyrénées-Orientales, elles seraient en relation avec les fentes produites dans le sol par l'éja-

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M. Cil m b el. D'après ce dernier géologue, le gneiss de Munchberg

serait primitif, et s'il recouvre des terrains sédimentaires appartenant à la grauwake qui est rapportée au culm, cela tient uniquement à un renversement complet. Au nord du Fichtelgebirge, le gneiss aurait été soulevé et de plus ramené par-dessus les terrains paléozoïques. Suivant M. G il m bel, ce renversement expliquerait

pourquoi les schistes siluriens recouvrent le dévonien, qui à son tour repose sur le culm ; pourquoi le culm, bien qu'étant le terrain le plus récent, se trouve au contraire à la base et paraît être le plus ancien. Telle n'est pas cependant l'opinion de M. C. Naumann (t), savant géologue de la Saxe, qui maintient sur tous les points celle qu'il avait adoptée précédemment. D'accord sur les faits avec M. Güm bel, il reconnait que le gneiss de Munchberg est bien superposé à la grauwake; au lieu de considérer ce gneiss comme primitif, M. Naumann pense, au contraire, qu'il est de formation postérieure. Ce serait, suivant lui, une roche éruptive qui, exerçant une pression très-puissante, aurait renversé les terrains sédimentaires vers le Nord du Fichtelgebirge, sans produire le même effet vers le Sud. La question est très-délicate à décider; car, même en admettant

que le gneiss soit antérieur aux terrains qu'il recouvre, il peut, comme dans les Alpes, avoir cristallisé de nouveau lorsque ces terrains ont été renversés. Mais. quelle que suit l'hypothèse à adopter

pour expliquer ces faits, leur constatation par deux observateurs aussi habiles que MM. N au in au n et G ü in b el ne permet pas de conserver le moindre doute sur leur authenticité; ils s'accordent d'ailleurs avec ceux qui ont été signalés en ECOSSe par sir Ro de-

rick Murch ison; ils montrent bien que des terrains sédimentaires encore reconnaissables peuvent être complètement renversés et:recouverts par le gneiss.

Granite et porphyre.

En étudiant lesroches éruptives du

Roussillon, M. Noguès (2) a cherché à comparer leur âge. Dans les vallées du Tech et de la Tut, il indique du granite qui est postérieur au terrain dévonien, mais antérieur au grès rouge du trias. Le porphyre quartzifère qui se montre à Amélie-les-Bains, au-

rait fait son éruption après le dépôt du grès rouge. (t) N'eues Jahrbuch, von G. L eon h ar d und H. B. Geini tz, 1363; 1. (2) Comptes rendus, 1362; LV,

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culation des roches ignées.

Les opinions les plus divergentes ayant été émises Ophite. sur rage de l'ophite des Pyrénées, M. V. R a !Ili n (i) a cherché à le préciser. Il rappelle d'abord que de Charpentier, explo-

rateur des Pyrénées, regardait l'ophite comme très-moderne et pensait quiil ne pouvait être postérieur à l'excavation de la plupart des vallées. Mais d'un autre côté, dès 1839, Sir Charles Lyell avait considéré l'ophite comme appartenant à la période crétacée,

d'après la visite qu'il avait faite au Poug d'Azet près de Dax. i. Ley merle avait même dit,. en 1858, que la première apparition de cette roche était antérieure à l'étage crayeux inférieur des Pyrénées. En étudiant diverses carrières, notamment celles du Poug cl'Azet, et la marnière de Mimbaste, M. V. Raulin a reconnu,

avec sir Charles Lyell et M. Leynierie, que rophite est plus ancien qu'on ne l'admet généralement. Ses débris s'observent en effet, non-seulement dans la molasse du miocène supérieur, mais encore dans les couches moyennes du terrain crétacé. M. V. Rauli n remarque aussi à ce sujet que si, comme le pense M. Leymer ie, sa dernière éruption dans les Pyrénées centrales a eu lieu immédiatement après le dépôt du terrain nummulitique et k l'époque du soulèvement pyrénéen, on ne saurait attribuer à l'action des ophites sur des combustibles renfermés dans terrains plus anciens, l'origine des bitumes qui imprègnent les couches de Bastenues ; car la Cardita Jouanneti ainsi que l'Ostrea crassissima se trouvent dans ces dernières couches, qui appartiennent par conséquent au miocène supérieur. Roches volcaniques. Ténériffe. M. C. de Fritsch (2) a déterminé rage relatif des basaltes et des trachytes dans l'fle de Ténériffe On peut y distinguer cinq espèces de trachyte, une obsidienne, deux rocher; phonolitiques qui se rapprochent déjà beaucoup du basalte, ainsi que deux basaltes qui diffèrent par lem' àge, bien qu'ayant le même caractère minéralogique. Voici, d'ailleurs, quel est l'ordre d'ancienneté de ces roches volcaniques avec l'indication des localités dans lesquelles on les observe

Comptes rendus, i362; LV, 639. Zeitschri ft der deutschen geotogischen Gesellschaft, XIV, 544.