Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 229]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 452 Nous ferons observer qu'il est quelquefois très-difficile de constater s'il y a réellement pseudomorphisme d'un minéral par un autre ou bien au contraire un simple enveloppement. L'incertitude est surtout très-grande quand il s'agit de deux silicates. Ainsi, il arrive assez souvent que des feldspaths soient fortement imprégnés par de l'épidote, comme on l'observe notamment dans le porphyre de Quenast (i); cet épidote s'est formé postérieurement au feldspath et probablement même en partie à ses dépens. Mais c'est seulement lorsqu'un minéral a été complètement remplacé par un autre que l'on doit admettre l'existence d'un pseudomorphisme. Or cette condition nécessaire ne nous a pas paru remplie. Elle ne l'était pas non plus dans divers échantillons que nous avons eu l'occasion d'examiner et qui étaient considérés comme démontrant le pseudomorphisme de la dichroïte en mica. Nous ajouterons toutefois, que d'après les échantillons qu'ils ont étudiés, MM. BI u m et [lai di n g er pensent que la dichroïte ainsi que l'andalousite peuvent être complétement changées en micas. Quant aux fedspaths contenant de l'eau, tels que ceux qui forment le porphyre vert antique, l'etiphotide, le mélaphyre, le basalte, nous ne les avens pas fait figurer sur le tableau; car il ne nous paraît pas qu'on doive les considérer comme étant altérés par pseudomorphisme. Toutes les recherches que nous avons faites sur ce sujet indiquent au contraire que leur eau est bien originaire

et de combinaison (2). Le nom d.'l]arrizite avait été donné prématurément à une sub» stance minérale considérée comme nouvelle, qui provenait de la mine de Canton en Géorgie; mais, d'après M. F. A. G e nt h, ce serait -tout simplement un mélange de cuivre sulfuré avec de la galène, le premier minéral ayant en partie pseudomorphosé le second.

M. Tamnau a signalé du fer carbonaté lithoïde (sphérosidérite) qui se trouve en amas dans une argile grise et qui s'exploite

Ponoschau dans la FIaute Silésie. Les fissures et les cavités de ce

minerai sont remplies par du fer carbonaté spathique formant une croûte qui s'est modelée sur des rhomboèdres, maintenant complétement vides. Comme le fait remarquer M. Tain n a u, il est vraisemblable que ces rhomboèdres proviennent de cristaux de dolomie ou de braunpath qui auront été détruits et pseudomorphosés par du fer carbonaté spathique. (t) De es s e. Porph)re de Quenast. Bulletin géologique (23, Vil, 310. (2) Bulletin géologique. IsiP, VI, 393, et Recherches sur l'origine des roches. Id., 1855; XV, 7,28.

MODIFICÂTIONS DES ROCHES.

455 Le doyen des minéralogistes, M. le professeur A. Br e it h a up t,

(

continue avec une grande activité ses recherches sur le pseudomorphisme, comme on peut le voir par le tableau précédent. A l'occasion de ses dernières recherches, M. Brei thaup t observe que l'anhydrite a dû se former fréquemment dans les filons ; car des cristanx d'anhydrite sont souvent pseudomorphosés par le quartz ; ils le sont également par la dolomie (carbonites, tau toclinus B.), par la pyrite, par la chaux carbonatée, par le fer oligiste. On en trouve encore des empreintes dans le sulfure de zinc hexagonal (spiautérite , wurzite), ainsi que dans la galène de la mine Samson à Andréasberg au Ilartz. Comme les filons présentent de nombreuses cavités et sont, par cela même, facilement pénétrés par les eaux souterraines, l'anhydrite passe généralement à l'état de gypse; quant à ce dernier, il ne tarde pas à se dissoudre : il est donc facile de comprendre pourquoi, dans les filons, l'existence de l'anhydrite ne peu tplus être constatée que par des pseudomorph oses.

Coprolites appauvris en acide phosphorique.

Les copro-

lites du grès rouge de Bohenelbe en Bohême, ont été analysés à la demande de M. liai dingo r , par M. K. von Il au er (1); ils contiennent seulement i p. 100 d'acide phosphorique, et cette grande pauvreté tient visiblement à ce qu'ils ont éprouvé une altération.

Ossements et nodules de chaux phosphatée changés eu

phosphate de fer. L'un des pseudomorphismes qui s'observent le plus souvent dans les os fossiles consiste dans l'introduction d'oxyde de fer qui se combine avec l'acide phosphorique de leur phosphate de chaux (2). Il dst particulièrement bien caractérisé dans les débris de vertébrés provenant des faluns de la Touraine; car ils ont souvent un éclat semi-vitreux et une couleur brun foncé. A la demande de M. d'Arch i a c (3), M. Frérny a analysé récemment une dent de squale provenant du crag de Felixtow, et voici les résultats obtenus séparément pour l'émail (I) et pour l'ivoire (H) : I.

-

Phosphate de chaux de fer de magnésie

Carbonate de chaux. Silice. Matières minérales diverses.

.

Il.

24,28

3,39

62,05

72,72

1,62 8,55

3,50

1,60 19,37 0,50 9,42

100,06

100,00

tnees.

lier IU a lin Ko p p und W III, Jahr!). d. K. K. Cool. Reichsanslot( [4,, XII, 435. (9) Recherches sur les psoudoinorphuses. Annales des canes. 1859; XVI. (*à) D'A re h i se Cours de paléontologie stratigraphique, .2 Partie, 513. (i) Jahresbericht uber die Forschritte, voit

805.

TOME VI,

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