Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 172]

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DE MM. TENU INCK ET BONNET.

APPAREILS FUMIVORES

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A l'appui de cette assertion, nous transcrivons la réponse

faite par le conseil d'administration de la Compagnie de l'Est à la lettre en date du ser février 1864, adressée par Son Exc. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, à toutes les Compagnies de chemins de fer,

et relative à l'enquête sur la construction et l'exploitation des chemins de fer. La partie de la dépêche ministérielle relative aux foyers fumivores est ainsi conçue (Annales des Mines, 6e série, t. V, 1864 ; Lois, décrets, circulaires, etc., p. 58). « Paris, le f" février 1864. « Appareils fumivores_ L'art. 52, § f du cahier des charges stipule que les machines locomotives devront consumer leur

fumée, Vous vous rappelez, messieurs, la marche qui a été suivie « par mes prédécesseurs pour l'application de cette disposition. Ils ne se sont pas opposés à la substitution progressive de la houille

au coke, bien que la combustion de la fumée ne fut pas complète; ils ont encouragé même, par une tolérance très-bien justifiée, cette pratique qui au point de vue économique, présente « d'incontestables avantages, et ils ont suivi avec intérêt les essais qui ont été faits par quelques inventeurs pour arriver à la combustion complète de la fumée de la houille. Aujourd'hui que plusieurs des systèmes soumis à l'expérience ont amené de bons résultats, le moment semble arrivé oft l'administration peut, sans craindre de nuire au progrès que doit amener l'emploi de la houille, tenir la main à la stricte exécution du fi 1" paragraphe de l'art. 32 du cahier des charges. En conséquence, je vous invite à vouloir bien, dans un délai de six mois, vous mettre en mesure d'appliquer, sans exception, aux locomotives à voyageurs qui doivent brûler de la houille, l'un des appareils fumivores dont l'efficacité a été reconnue.

Le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, Signé : « ARMAND BÉHIC,

La réponse de la Compagnie de l'Est a été la suivante

3. Appareils fumivores. La compagnie de l'Est n'a jamais perdu de vue l'obligation relative à la suppression de la fumée ; et depuis de longues années, « elle a fait de très-nombreuses expériences sur tous les appareils fumivores. Après avoir employé les grilles proposées par M. Duméry, nous avons expérimenté les dispositions imaginées par un de nos ingénieurs, M. Tenbrinck ; et ces dispositions, votre excellence ne l'ignore pas, peuvent être rangées parmi celles qui ont résolu le problème de la manière la plus satisfaisante. L'appareil Tenbrinck est placé sur '25 de nos machines et nous « nous disposons à l'appliquer sur un plus grand nombre encore. L'appareil désigné sous le nom de souffleur, et qui fait dispa-

raître les plus grands inconvénients de la fumée, est placé sur un grand nombre de machines, et il le sera prochainement sur toutes, etc.»

Nous n'avons pas eu communication de la réponse de la Compagnie d'Orléans; mais nous croyons savoir qu'elle n'est pas moins favorable que celle de la Compagnie de

l'Est; et la preuve en est qu'Orléans a, en ce moment, soixante-deux foyers en construction.

D'autres compagnies de chemins de fer, en France, en Prusse et en Espagne, ont monté quelques appareils à titre d'essai. Nous n'en parlerons pas autrement. Observations sur le bouilleur.

Nous terminerons cette notice .en disant quelques mots du bouilleur. Cet organe est tellement important, soit par les fonctions diverses qu'il remplit, soit par la nature de sa construction et par sa valeur, qu'il a fixé tout d'abord l'attention des ingénieurs. Il est certain que les rudes épreuves auxquelles il est soumis étaient de nature à inspirer des craintes sérieuses ; et qu'en créant un entretien dispendieux et même impossible, la découverte de M. Tenbrinck .aurait été paralysée dès son début, si elles Se fussent réalisées..