Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 16]

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TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.

forme et qui prend corps à l'intérieur des briquettes, leur servent, pour ainsi dire, de ciment et leur donnent assez de solidité pour qu'elles gardent leur forme même .après le grillage. Les fours à cuve ou kilns où se fait le grillage des minerais, soit en morceaux, soit agglomérés, sont connus ailleurs qu'à Freiberg, et la description détaillée en serait ici super-

flue. Ils ont im,5o de hauteur, et vont en se rétrécissant depuis la base supérieure, qui a i mètre, jusqu"à la base in-

férieure, qui a 0',50 de diamètre. Ils présentent à l'avant quatre portes, servant,la plus élevée au chargement, la dernière au déchargement, et les deux intermédiaires à l'admission de l'air, que l'on règle selon la marche :de l'opération. Ils sont fermés à la partie supérieure par un couvercle de

fonte, que l'on enlève très-aisément pour les nettoyages et les réparations. Quand une fois ces fours Sont en feu, on n'a plus besoin d'ajouter ni bois ni charbon : la combustion des pyrites s'entretient d'elle-même, et l'opération continue-. Les minerais, soit en morceaux, soit en briquettes, se grillent trèscomplètement, et comme ils contiennent un peu d'argent et de cuivre, les résidus sont envoyés à l'opération de la fonte des scories, dans laquelle d'ailleurs ils rendent encore service par leur composition basique.

Les gaz venant du grillage sont très-chargés en acide, sulfureux, et conviennent fort bien à la fabrication de l'acide sulfurique; ils sont conduits par des canaux souterrains à l'entrée des chambres de plomb. Le grillage se fait très-économiquement dans les Uns ; pendant une campagne de 1,82 jours (2 semestre de 1862) ,.

on a grillé 772 tonnes de minerai pyriteux, soit en morceaux, soiten briquettes, et l'on a employé en main-d'oeuvre 6,/ 8 journées (de 8 heures) ; .5o mètres cubes de copeaux,

et rondins ont été consommés pour la mise en feu. C'est donc, par tonne de minerai à griller, on'.,-66 de copeaux et

idt

TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG-.

2.7

o,8o journée d'ouvrier; ce qui avec les prix qui ont cours à Freiberg, équivaut à une dépense de 1,24. Il faudrait ajouter à ce chiffre quelques centimes pour l'entretien des fours et des outils. La fabrication des briquettes est au contraire une opération assez coûteuse; on a, dans la même période de temps, aggloméré 168 tonnes de minerai pyriteux en poudre, et la dépense s'est élevée, par tonne, aux chiffres suivants : ton.

0,i84 houille et escarbilles.

0,022 acide sulfurique marquant 66', à 50 fr. 0,044 marne calcaire, à 15 fr. journèes.

4,85 pour l'agglomération, à i fr. 0,11 pohr les transports, à /f.20

Frais spéciaux pour l'agglomération de 1 tonne de minerai

fr.

1,98 1,10

4,83 0,13 8,70

On s'efforce aujourd'hui d'éviter les frais élevés de cette opération, en donnant aux fours une construction différente, qui puisse s'adapter au grillage des minerais pulvérulents

mais les essais qui se font dans ce sens à l'usine de la Mulde sont encore tenus secrets.

Grillage dans les Murs à réverbère. - A l'exception des Minerais pyriteux pauvres dont il vient d'être question, tous les minerais reçus par les usines de Freiberg, se trouvant à l'état de schlichs plus ou moins fins, sont grillés dans des fours à réverbère à une ou à deux soles; j'insisterai princi-

palement sur ces derniers, dont l'emploi s'est aujourd'hui presque tout à fait substitué à celui des fours simples. On a complétement renoncé aux anciens fours dits fours hongrois, dont la sole unique, de 2-,85 de long sur 2 mètres

de large, avait son grand axe parallèle à la chauffe ; leur forme avait pour résultat une mauvaise utilisation du combustible ; l'existence d'une seule porte de travail rendait