Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 117]

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RAPPORT AU MINISTRE SUR LA LOCOMOTIVE A 4 CYLINDRES

la réparation des machines ne pourra hésiter à donner la préférence, les autres circonstances étant égales , à un « moteur composé de deux pièces séparées de 26 tonnes « chacune (comme celles de Giovi), sur une machine nions-

trueuse de Ili tonnes, en une seule pièce. » Lorsque, récemment, Votre Excellence a consulté les compagnies de chemins de fer sur le projet de machine à articulation, présenté par MM. Meyer, elles ont émis l'avis suivant: 1° La compagnie de la Méditerranée. Après de « longs essais, la compagnie n'a pas hésité à adopter exclusivement le système de la double traction pour le transport

des marchandises sur les lignes à profil très-incliné, ce qui revient à dire que la question (celle de la traction en fortes rampes et en courbes très-roides) se trouve réso« lue, en ce qui la concerne, par l'emploi des machines de types ordinaires. M. l'ingénieur en chef Couche a fait ressortir , dans son rapport, les avantages de ce système tant au point de vue de l'économie qu'a celui de la sécurité. Il nous suffira de dire qu'une longue expérience nous fait partager entièrement les idées de M. Couche à

ET A 12 ROUES COUPLÉES DU CHEMIN DE FER DU NORD.

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sorts de M. Gaillet et comme les balanciers de M. Beugniot, ces dispositifs ingénieux ont pour but de régler en quelque sorte l'usage du jeu donné aux essieux, transversalement à la voie. Mais le troisième expédient me paraît le meilleur, non-seulement parce qu'il est exempt de quelques inconvé-

nients inhérents aux deux autres (par exemple la perturbation apportée par le jeu des osselets dans la répartition du poids suspendu entre les roues) , mais aussi parce qu'il réduit de moitié l'action directrice des rails sur les mentonnets des roues. Ainsi, parmi les compagnies françaises, les unes regardent la machine à six roues comme devant suffire à peu près dans tous les cas. La compagnie du Nord n'accepte pas la

Saint-Germain (0,055) avec des machines à 2m.80 seulement d'écartement Elles peuvent s'atteler dos à dos, et dans ces conditions, on remorque 24 voitures, dont 12 à 14 à impériales, pesant 200 à 220 tonnes, moteur non compris. » 5° La compagnie d'Orléans. « En vue des parties accidentées du réseau, dit la compagnie d'Orléans, nous

traction multiple, et regarde l'unité du moteur comme la condition d'une exploitation économique. La compagnie d'Orléans estime qu'un moteur de puissance intermédiaire suffira sur les sections les plus accidentées de son réseau. Je persiste, pour mon compte, dans l'opinion à laquelle la compagnie de la Méditerranée déclare se rallier, et à l'appui de laquelle elle vient de fournir un nouvel argument en faisant disparaître une des objections adressées à la double traction. Il n'y a pas de raison pour que deux machines ne remorquent pas une charge double de celle que remorque la machine simple. Cependant, en pratique, il n'en était point ainsi. C'est cette anomalie que la compagnie de la Méditerranée vient de supprimer (*), en augmentant en même temps, dans une proportion considérable, la charge rapportée à l'unité de surface de chauffe, unité qui était beaucoup moins bien utilisée pour le travail produit dans la traction des marchandises que dans celle

avons donné la préférence à des machines à huit roues

des voyageurs.

ce sujet. » 2° La compagnie de l'Ouest.

«

On exploite, dit la

compagnie de l'Ouest, la rampe, courte il est vrai, de

couplées, munies d'appareils spéciaux qui leur permettent de franchir des courbes de I 5o mètres. » Les « appareils spéciaux » auxquels la compagnie fait ici allusion sont les osselets de M. Polonceau. Comme les res-

(*) Voir l'instruction n° 29, en date du iA août 1863, du service de matériel et de la traction de ce réseau, et le tableau qui y est annexé pour chacune des trois grandes sections dont il est composé.