Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 51]

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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

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pliées se sont fait jour, et, lors d'une enquête récente, on ne comptait pas moins de 15o procédés patentés, ayant presque tous été l'objet d'essais dans quelque fabrique du Royaume-Uni. Mais ceux-là seulement ont échappé à l'oubli qui, avec des dispositions simples, réalisaient la condition dont nous parlions tout à l'heure, de rendre la combustion plus complète, c'est-à-dire de mettre les gaz combustibles en présence d'une quantité d'air suffisante, à une température convenable. C'est d'eux seulement que nous avons à nous occuper. On distingue deux catégories de fourneaux 1° Ceux dont les dispositions sont plus ou moins commandées par la nature des opérations à effectuer, comme les fours à puddler, à verres, à acier, etc.; 20 ceux qui en sont à peu près indépendants, comme les appareils à vapeur. Parmi les premiers nous citerons trois types appartenant à des industries différentes, et qui, chacun dans son genre,

nous ont paru donner des résultats également. remarquables.

Ces appareils, bien Fours de M. William Siemens. connus en France, n'y ont cependant pas été, que nous sachions, l'objet d'applications aussi décisives qu'en Angleterre (*) . Par ce système, on emploie le combustible à l'état gazeux en distillant préalablement la houille, ou plutôt en la faisant passer entièrement à l'état d'oxyde de carbone et d'hydrogène carboné. Au sortir du four distillatoire, qui peut être le même pour toutes les industries, les gaz sont amenés dans l'appareil où s'effectue l'élaboration spéciale qu'on a en vue, et ils sont brûlés au moyen d'une introduction d'air rationnellement calculée. La combustion étant ainsi rendue parfaite, l'objet de la fumivorité se trouve atteint du même coup. MM. Chance frères en font une belle (*) Ce four a été expérimenté par la Compagnie parisienne du gaz de l'éclairage.

FOURS A PUDDLER.

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application dans leur verrerie de Spon-Lane, près Birmingham (Pl. II, fig. 5, 4 et 5). Trois fours sur onze ont déjà été installés d'après ce système, et, quoique la transformation soit assez coûteuse, les huit autres le seront à mesure qu'il y aura lieu de les reconstruire. Les gaz et l'air débouchent au même endroit, par des tuyaux disposés de manière à les mélanger intimement dès leur entrée. La combustion est complète et développe une si haute température, qu'à la pre-

mière fusion, MM. Chance, qui avaient forcé le feu par excès de précaution, ont perdu toute la fournée, à leur contentement, ajoutent-ils, car cela levait la dernière objection

qu'ils apercevaient au système. Jusqu'ici l'économie de charbon est moindre qu'ils ne s'y attendaient, mais la destruction de la fumée est complète. Les mêmes appareils 'ont été adoptés dans la verrerie de Sainte-Hélène, la plus grande de l'Angleterre après celle de MM. Chance, dans la fabrique de poteries de M. Humphrey, près Southampton, dans la fonderie d'acier de Brades, près Birmingham.

Fours à puddler de N. Richard Johnson L'usine de MM. Johnson frères, à Bradford, près Manchester, offre, -croyons-nous, le seul exemple de fours à puddler fumivores.

La simplicité des dispositions semble indiquer cependant .que le procédé est susceptible de généralisation. Cinq couples de four chauffent autant de chaudières à vapeur verticales. Les fours accouplés sont d'ailleurs parfaitement indépendants l'un de l'autre, afin de ne pas gêner le puddlage; leurs gaz ne se réunissent que sous la chaudière, d'où un tuyau commun les amène clans une cheminée centrale desservant l'atelier. Ils n'offrent rien de particulier dans leurs

dispositions générales, si ce n'est d'être moins allongés qu'à l'ordinaire, circonstance qui paraît sans influence sur la fumivorité. Le seul trait caractéristique est une ouverture de la dimension d'une brique, pratiquée sur le tuyau -de sortie, à un demi-mètre de l'extrémité du four. L'ouvrier