Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 174]

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FILONS DE GALÈNE ARGENTIFÈRE

h. 5, qui sont connues dans le même quartier. C'est seulement d'après l'aspect du minerai que je présume qu'il représente le prolongement du filon A, probablement rejeté vers le sud par un glissement de terrain inexploré jusqu'à présent. A l'ouest du Colombert, les deux veines du filon A, écartées de 8 à io mètres, se soutiennent avec les mêmes carac-

tères; elles ont été recoupées par la traverse des trois postes, dirigée à peu près nord-sud, et percée à une centaine de mètres du Colombert ; on explore la seconde veine, celle

qui est le plus au sud, en avançant à l'ouest vers le Boisde-Petit. La veine devient peut-être un peu plus riche, c'està-dire que les veinules de galène à grains fins, plus argentifère et plus récente que le remplissage primitif, semblent être plus nombreuses et plus puissantes à mesure que l'exploration s'élève au-dessus du premier étage.

Dans la galerie, déjà très-ancienne, qui existe dans le Bois-de-Petit, on distingue assez nettement au toit du croi-

seur les brouillages minéralisés qui répondent aux deux veines du filon A; leurs caractères et leur distance sont bien les mêmes qu'à la traverse des trois postes et au percement du Colombert. Au mur du Bois-de-Petit, on retrouve les veines rejetées d'environ 8 mètres vers le sud; toutes les deux ont été ex-

ploitées à diverses époques, soit par les percements de lq Picadière, Montandon, etc., soit par le premier étage jusqu'à

une grande distance vers l'ouest. La veine du nord a été bien moins suivie que celle du sud, dans laquelle on a enlevé des quantités énormes de minerais très-riches en argent. D'après les documents relatifs à la Picadière et d'après

ce que j'ai pu voir encore moi-même depuis 1856, aux kastbs Sainte-Barbe, parallèles, etc., les caractères généraux des veines ont toujours offert une grande analogie avec ceux que j'ai indiqués tout à l'heure, avec cette diffé-

DE VIALAS (LOZÈRE).

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rence que les veines de galène argentifère ont présenté une puissance beaucoup plus grande et une continuité remarquable. On a enlevé depuis 1856 le minerai laissé dans la veine du sud, entre les premier et deuxième étages, depuis le mur du Bois-de-Petit jusqu'aux vieux travaux de la Picadière. Là encore le minerai riche en argent s'est présenté en veines ou en veinules, plus ou moins régulières et continues,

traversant les schistes en place ou les schistes brouillés dont les fissures étaient remplies des gangues, quartz, carbonate de chaux, carbonate de fer, tenant des mouches ou des noyaux de blende, de pyrite et de galène relativement pauvre en argent. Les veines et veinules argentifères ont été moins puissantes et moins régulières qu'aux niveaux supérieurs, et l'exploitation n'a pas donné de grands bénéfices.

Il reste encore des minerais à prendre au-dessous du niveau du deuxième étage, mais les explorations qui ont été

faites au troisième étage et au niveau intermédiaire n'ont fait reconnaître que des veines trop peu minéralisées pour être exploitables avec avantage, et les travaux commencés par les puits Sainte-Barbe ont été provisoirement arrêtés. On ne doit pas s'étonner que les veines présentent en profondeur, aussi bien qu'en direction, des variations considérables, surtout quand la véritable richesse provient, comme cela est bien évident dans le cas actuel, de réouvertures des

veines, postérieures, non pas seulement aux fentes, mais encore au remplissage primitif. En outre, dans le quartier de la mine dont je parle maintenant, au mur du Bois-dePetit et à une vingtaine de mètres au-dessous du deuxième étage, se trouve un banc puissant de roche micacee trèsdure (nommée Fraidronite par M. Émilien Dumas) dans laquelle les veines sont de simples fissures, tout à fait inexploitables. Sa présence a beaucoup contribué à l'abandon des travaux inférieurs au deuxième étage ; on pourra les re+ prendre plus tard lorsqu'on aura poussé la galerie Chapelle (troisième étage) jusqu'au Bois-de-Petit.