Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 50]

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SOURCES THERMALES

qu'en ajoutant à cette eau minérale, de l'eau ordinaire à 3° dans les proportions de i/i 7, 3/17 et 2/5, il a pu obtenir des mélanges aux températures de 5o, 39 et 55 degrés Réaumur qui selon lui-même étaient alors celles de la Fontaine-Chaude, du bain Patrice, et des bains civils. Il y a dans ces calculs, des contradictions qu'on ne ferait pas disparaître meule en admettant pour l'eau ordinaire, une température de g ou 10 degrés Réaumur, et pour l'eau

thermale, pure, une température de 52 degrés Réaumur (65 degrés centigrades) que l'on a pu trouver dans le puisard civil en 1783, lorsqu'il a été curé à environ 3 mètres en contre-bas de sa plate-forme actuelle. Nous rapportons les nombres cités par Devaraigne, surtout pour montrer que, dès cette époque, on a senti l'inconvénient du mélange des eaux vagues avec l'eau thermale dans les divers récipients. Nous ferons d'ailleurs remarquer que la température des sources minérales s'abaisse quelquefois par une simple diminution du débit; sans que la salure diminue, ainsi que nous l'expliquerons plus tard, en traitant spécialement de la température. Malgré leur importance majeure, ces considérations paraissent avoir été perdues de vue depuis cette époque. On a souvent mentionné les variations de température de l'eau des diverses sources, soit par suite de la dépression du niveau dans les ouvrages, soit par suite des pluies, mais on a négligé de faire 'des essais réguliers pour déterminer les variations du degré de minéralisation ou salure. Lorsque nous avons commencé nos travaux de recherche et de captage, nous ne connaissions pas le procès-verbal de Devaraigne ; et nous n'avons pas songé à examiner la question sous ce rapport, au moment du curage du puisard civil, du 28 féWier au 6 mars 1857, quoique nous ayons constaté que la température de l'eau s'abaissait jusqu'à 46° centi-

grades, lorsque le niveau était déprimé à 5 mètres en contre-bas du pavé de l'établissement (altitude 250m,91). De semblables variations de température avaient déjà été oh-

DE BOURBONNELESBAINS.

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servées par le régisseur M. Gevrey, lorsqu'il a fait exécuter Dans une un curage semblable, du 19 au 26 janvier i 855. 1855, lettre adressée à M. le préfet, sous la date du 28juillet il annonce que la température de l'eau minérale, qui atteint Go degrés centigrades lorsque le puisard est rempli, était momentanément tombée à 4o degrés, lorsque le niveau à été fortement déprimé, mais à un point qu'il n'indique pas positivement.

M. Cabrol, médecin en chef de l'hôpital militaire, nous

paraît être le premier qui, depuis le commencement du siècle, se soit préoccupé de rechercher les variations du degré de salure des eaux thermales de Bourbonne, suivant les saisons et dans les diverses circonstances du service balnéaire. Son rapport précité du 27 février 1858, relativement à la déclaration d'utilité publique, renferme les documents suivants Puisard militaire. QUANTITÉ DATES

des prises d'eau.

1857

Janvier Février . Mai

Juin. Juillet Août

.

Septembre

.

.

de principes fixes pour

un litre d'eau. gr. 6,100 6,250 5,650 7,000 7,200 7,700 7,150

Lorsque nous avons procédé à des jaugeages réguliers, de concert avec MM. les officiers du génie chargés du service de l'hôpital militaire, nous avons fait observer la température et recueillir des eaux chaque jour, pour en essayer la salure. Les expériences ont été continuées postérieurement à diverses époques, les résultats obtenus sont indiqués dans les tableaux suivants :