Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 28]

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SOURCES THERMALES

DE BOURBONNE-LES-BAINS.

ment comme une espèce de drainage. 11 n'existe pas de radier : le fond est formé par l'argile. Lorsque le niveau était déprimé à environ om,5o au-dessus de ce fond, pour le curage, on ne voyait absolument aucun bouillonnement à

sommairement à l'occasion du jaugeage officiel des sources

l'intérieur ; toute l'eau et les gaz arrivaient par les joints des pierres de taille. Ces circonstances diffèrent essentiellement de celles rapportées par Devaraigne , dont le procès-

verbal nous paraît erroné à cet égard, à moins que l'état des choses n'ait complétement changé.

L'eau extraite par les bennes renfermait beaucoup de menus branchages, des feuilles d'arbres divers et résineux, des noisettes, des semences et divers débris de végétaux semblables à ceux qui se trouvent dans la localité, notamment dans le jardin même de l'établissement. Ces débris sont certainement amenés par les eaux vagues du voisinage; Devaraigne lui-même n'a pas attribué une autre origine à ceux rencontrés en 1783. En effet, ceux qui se trouveraient dans les cassures du grès bigarré ne pourraient pas traverser. les argiles pour arriver au jour. La vase sablonneuse provenant de notre curage, renfermait d'ailleurs de nombreux débris de grosses tuiles plates incontestablement d'origine romaine, une médaille en argent d'environ om, 02. de diamètre, et du poids de 4 grammes, à l'effigie d'Alexandre, mais qui paraît avoir été frappée dans la Gaule, et enfin un petit seau elliptique, d'environ Orn,02 de longueur, en quartz noir gravé en creux, et représentant le dieu Mercure. C'est dans ce puisard que se trouve placée la machine qui élève les eaux, pour le service balnéaire. Le procès-verbal de Devaraigne indique que l'on avait eu le projet d'établir des pompes pour monter les eaux thermales lors de la reconstruction de l'établissement en 1783, mais le rapport de Lebrun , rédigé en 1808, annonce qu'on s'est servi d'une roue à godets mue par un cheval. La corde à noeuds dont on a fait usage jusqu'en juin 186o , et que nous décrirons

en 1859, paraît avoir été établie en 1815 , d'après le modèle de celle employée alors à l'hôpital militaire, depuis sa reconstruction en i 784. A l'est du puisard, sous les cabinets de douches, se trouvent des galeries voûtées séparées les unes des autres par des piliers sur une longueur de 7-,70, mesurée de l'est à l'ouest, et une largeur de 6'. 5o mesurée du nord au sud. Leur sol est au niveau de la plate-forme du puisard. Leur capacité totale est de 20 mètres cubes. La disposition de leurs parois et de leurs piliers , ainsi que les matériaux ( grès bigarré) employés à leur confection, montre clairement qu'elles ont été construites en 1785, lors de la réfection générale des bains

civils, niais il paraît qu'on n'avait pu en tirer aucun parti. On les avait remplies de déblais. Nous les avons fait curer au commencement de l'année 1857, et, au moyen d'un trou de sonde horizontal pratiqué à leur base, nous les avons mises en communication avec le puisard dont elles servent à augmenter utilement la capacité, lorsque les eaux sont abon-

dantes et leur niveau élevé. Dans le cas contraire, elles demeurent sans utilité. Elles se trouvent au-dessus de l'emplacement des deux grands caveaux signalés par Devaraigne, mais nous ne savons pas si ces caveaux ont été démolis.

La Fontaine-Chaude, dite autrefois Matrelle ou Grande-

Fontaine, est placée dans un petit bâtiment en forme de temple, avec portail à colonnes sur la place des Bains (*). (*) Cette fontaine a été construite en 1765, comme l'indique une plaque eu cuivre rouge trouvée en '8116 sous la colonne du sud du péristyle, lorsqu'on a remplacé quatre de ces colonnes corrodées par le sel. Cette inscription, écrite en caractères romains, est conçue ainsi qu'il suit : «Regnante Ludovic° XV M. A. B. C. Chartraire in suprema Bur-

(( gundia prses infulatus et Imjusce loci Dominus pro aquarum (( rama et grotantium sanitate. Hoc dificium construere jussit et primurn lapidum posuit die Mercur. XVII, Aprilis MDCCLX V.

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