Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 327]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

(Girafe de très-grande taille.) Camelopardalis attira. Lart. et Gaud. (Ruminant gigantesque intermédiaire entre Helladotherium Duvernoyi, Gand. les girafes et les antilopes.)

Cette faune si intéressante devant devenir le sujet d'une monographie spéciale et étendue, nous aurons encore l'occasion d'y revenir, quand M. G au d r y aura donné la dernière main à son travail. Dès à présent nous nous bornerons à remarquer que les animaux découverts dans le terrain miocène offrent de nombreux et curieux exemples d'associations de caractères ostéologiques empruntés à des genres différents. Ces associations établissent dans la série des espèces animales de nouvelles liaisons; elles rendent ainsi la tâche du zoologiste plus aisée, en lui fournissant des points de rapprochement nouveaux; mais celle du paléontologiste deviendra

plus difficile, quand il sera bien démontré que la reconstitution d'une espèce ou d'un genre n'a pas toujours été établie avec sécurité d'après une seule partie du squelette. M. Ba yle (1) a signalé l'analogie entre la faune de Pikermi et celle de Cucuron (département de Vaucluse). Les marnes de cette localité, qui représentent l'assise la plus élevée du terrain tertiaire moyen et dont le dépôt est antérieur à celui des marnes marines subapennines, ont fourni une portion de pied qui appartient sans doute à un Helladotherium, un rhinocéros, des hipparions, des antilopes et un grand carnassier nyna hipparionum (Gervais). Pliocène. ANVERS. Les travaux de fortifications exécutés dans les environs d'Anvers ont amené la découverte d'un très-grand nombre de

fossiles qui semblent y indiquer le terrain pliocène comme sir Charles Ly ell l'avait admis précédemment (2). M. H. N y st (3) a d'abord fait connaître la position de la couche Terebratula perforans Duj. (T. variabilis Sow), immédiatement au-dessus du crag noir ou diestien des environs d'Anvers, et la découverte de quelques débris de crétacés appartenant au même terrain. Un mammifère nouveau du crag d'Anvers, Squalodon antwerpiensis, a été décrit par M. Van Be ne de n (Li) ; il provient également du système diestien et se rapproche de l'espèce de Leognan. (1) Bull. géol., vol. XVIII, p. 597. Sir Cil a ri es I.. y e Il. Manuel de géologie élémentaire. 1, XIV. (.3) Bulletin de l'Académie de Belgique, 1861, 2° série, XI, 623. Ibid., XII, 22, 202. (4)

(2)

TERRAINS.

577 M. 11. Nys t (s) a encore donné une notice sur un nouveau gîte de fossiles qui a été découvert à Edeghem, près d'Anvers. Ce gîte repose sur l'argile rupélienne de Boom qui est dénudée et renferme Nautilus Aturi (Bast.) et Leda Deshayesiana (Duch) ; il a fourni 152

espèces dont 58 sont nouvelles pour le pays. Les gastéropodes y sont très-abondants et représentés par les genres Conus, Ancillaria, Oliva, Terebra, etc. Ce travail se termine par un tableau indiquant les localités où chaque espèce a été rencontrée; il est accompagné de la figure d'un polypier nouveau (Flabellum Waelii, N.). Enfin M. Ny st a décrit ultérieurement (2) la plupart des espèces nouvelles de cette localité et notamment un pecten du crag diestien d'Anvers.

Le gîte d'Edeghem est supérieur au système bolderien, et d'après les géologues belges il doit être rapporté au système diestien et au pliocène ; toutefois M. Ny st ooserve que ses fossiles, et particulièrement ses gastéropodes, tendent à le rapprocher des fahluns. Comme

l'a fait remarquer M. d' Arc hi a c (5), cette partie du terrain tertiaire de la Belgique est donc très-difficile à classer ; il semblerait même qu'elle indique une sorte de passage entre le commencement du pliocène et entre les fahluns de la Touraine ou le miocène supérieur.

Flore du terrain tertiaire. Après avoir étudié un grand nombre de flores particulières, M. O. H eer vient de composer une synthèse de ses travaux dans des recherches d'ensemble sur le climat et la végétation de ce qu'il nomme le pays tertiaire. Dans ce

nouvel ouvrage se trouvent résumées et coordonnées toutes les observations relatives à la molasse suisse et à sa flore. La Suisse est le point de départ de M. Heer : de là, il passe successivement dans le Piémont, où il étudie la flore des lignites, dans le val d'Arno, Sinigaglia, au Monte Bolca., etc. L'Allemagne, la Grèce, la Russie, la France, l'Angleterre, l'Afrique même, ainsi que l'Asie et l'Amé-

rique recèlent des flores tertiaires qui sont mises en comparaison et successivement étudiées. Le tableau synchronique suivant des flores tertiaires résume ces importantes recherches et les rattache directement à la géologie stratigraphique. Bulletin de l'Académie de Belgique, 1961,.2' série, XII, 29. Ibid., Xil, 29. D'A rchi a e. Histoire des progrès de la géologie, II, 492, 447.

TOME II, 1862.