Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 312]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

bryozoaires qui appartiennent au calcaire carbonifère. Dans le pays de la Petchora, M. de K eyse rli n g avait déjà observé les mêmes fossiles dans cette formation ; mais M. Ludwig pense que les dénominations adoptées pour plusieurs d'entre eux sont inexactes et doivent être changées. Les fossiles recueillis par M. Ludw ig sont très-bien conservés et n'ont pas été incrustés par des infiltrations ; d'après leur examen, il pense être en mesure de formuler les conclusions suivantes : Une grande partie des polypiers du calcaire carbonifère de l'Ou-

ral s'accroissaient d'après la même loi que les Polyactinies qui peuplent les mers actuelles. Aucun de ces polypiers n'a des formes étoilées présentant la di-

vision par quatre ; tous ceux qui appartiennent aux Polycyclies (B r o n n) présentent la division par six.

Quant aux Monocyclies, elles appartiennent toutes à la famille des Octactinies. Les Polycyclies comprennent d'ailleurs deux divisions. La pre-

mière, nommée flabellata par M. Lu dwig, est soumise à la même loi que celles qui vivent maintenant; la deuxième, nommée pinnata, s'éloigne tellement par ses caractères de tous les autres polypiers, qu'elle ne peut être rapprochée, ni de ceux qui vivent maintenant, ni de ceux de la période mésozoïque. Il y a même lieu de se demander si les animaux compris dans la seconde division sont encore des actinozoaires, ou bien des animaux d'une classe plus élevée. En tous cas, les fossiles de cette division sont très-répandus dans le silurien, dans le dévonien, ainsi que dans le carbonifère d'Europe ou d'Amérique. Quant aux Bryozoaires, ils se laissent tous comparer avec les espèces vivantes. Crustacé. M. Salt er (1) a figuré et décrit un Crustacé macroure nouveau du terrain houiller, qu'il nomme Antbrapalnagn Lanarkshire, Grossarti. Cet animal a été trouvé à Goodhock dans le fer carbonaté argileux (blackband-ironstone), associé à des

Lingula, des Conularia et des Poissons.

Terrain permien YORKSHIRE. Dans le sud du Yorkshire le terrain permien est sub-

divisé, ainsi qu'il suit, par M. Kirkby (e) en allant de haut en bas: Quarterly Journal, 1561; Quarferly Journal, 1861; 287.

TERRAINS.

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5° Marnes bigarrées.

4° Calcaire supérieur, y compris les lits de Brotherton et la marne

rouge inférieure avec gypse. 30 Dolomie à grain fin. 2° Calcaire inférieur.

i° Grès rouge inférieur.

Les lits de Brotherton sont des calcaires en couches minces, durs et compactes, jaunes et gris : ils contiennent quelquefois des moules

d'Axinus dubius et de Myalina Hausmanni, avec des débris qui

semblent se rapporter à des Algues.

Les assises 10, 50 et 50 sont toutefois dépourvues de fossiles : dans

le calcaire inférieur, M. Kirk b y en cite 51 espèces, dont 1 2 seulement avaient été signalées auparavant dans le Yorkshire par MM. Phill;ips, Sedgwick et King. Toutefois la faune permienne du Yorkshire demeure pauvre en comparaison de celle du Durham, otl l'on compte 118 espèces. Dycts. La position géologique et le nom même du terrain permien ont été mis en question dans ces derniers temps. Le point de départ de ces débats est une brochure publiée en 1859 par M. Mar cou sous

le titre de Dyas et Trias. Dans l'ouvrage consacré à la géologie de la Russie, Sir R. M u r chi so n et M. de Verneuil avaient fondé le nom de terrain permien pour un groupe comprenant le rothliegende, le zechstein et la partie inférieure du buntersancistein; le permien d'Allemagne devenait ainsi un trias inférieur ou paléozoïque, placé sous le trias secondaire. Le point délicat de cette classification est visiblement celui-ci : le buntersandstein ou grès bigarré est dédoublé en deux parties, dont l'une, la plus basse, est mise dans le permien, et dont la plus élevée reste dans le trias. Ce dédoublement est-il fondé sur des caractères stratigraphiques ou paléontologiques suffisants? C'est ce qu'a nié M. Marc ou. En rejetant toute la masse du grès bigarré dans le trias, il ne laissait plus

dans le terrain inférieur que le zechstein et le rothliegende, et proposait pour la réunion de ces deux termes le nom de dyas. Si M. Mar cou en était resté là, il aurait eu la satisfaction de voir M. Gei ni tz se ranger de son côté; car le nom et la délimitation du dyas ont été adoptés par le géologue de la Saxe dans l'important ouvrage qu'il vient de consacrer au terrain permien. Mais tandis que m. Mar c o u retirait le dyas de la série des terrains paléozoïques, M. Gelnitz était conduit par l'étude approfondie de sa faune l'y maintenir. Dans sa savante monographie, M. G ein t z (1) (I) D yat Oder die Zecksle

in-Formation totd der Bolhliegende. Leipzig, 1961.

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