Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 309]

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EXT

TERRAINS.

ITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE i86.

à l'association britanique en'i861, Sir Rod. M ur chi s o n (il disait : c, Nous savons maintenant que le groupe taconique est du même âge que les lits inférieurs du Wisconsin décrits par M. Dale Ow en, avec leurs Parodoxides , Dikellocephalus, etc., de même que la partie inférieure des roches de Québec, avec leurs Conoceplialus, Arionellus, etc., décrits par Logan et Bi llings. Les schistes cristallins du Massachusetts, avec leurs beaux Paradoxides décrits par M. Rogers, et ceux du Vermont avec leurs Olenus, prouvent eue

la zone primordiale silurienne de M. Barrande (équivalant aux couches inférieures à Lingules de la Grande-Bretagne) est représentée sur de vastes étendues dans le Nord de l'Amérique. » Et plus loin il ajoutait: « Bien que la zone primordiale de M. B arran cl e soit distinguée par des fossiles particuliers, il n'y a point de raison valide pour séparer cette faune rudimentaire de la grande série silurienne dont elle forme stratigraphiquement la base. » En continuant à regarder les lits à Lingules comme la base du silurien anglais, et en les identifiant avec les couches en litige dans l'Amérique du Nord, sir Ro cl. Mur chison se range parmi les adversaires de M. M a.rc o u.

Une chose est certaine : aux États-Unis aussi bien qu'en Angleterre, il existe à la base du terrain silurien des couches sédimentaires présentant une épaisseur énorme. Pour certains géologues, les fossiles qu'on y trouve ne diffèrent pas essentiellement de ceux du terrain silurien, en sorte que ces couches ne constituent pas un terrain proprement dit, caractérisé par une faune spéciale. Pour d'autres géologues au contraire, on ne saurait enfermer systématiquement dans le terrain silurien toutes les couches fossilifères an ciennes; se basant particulièrement sur les caractères stratigraphiques, ces derniers élèvent au rang de terrain l'ensemble des couches qui se trouvent à la base du silurien (2). Il y a du reste bien longtemps que M. Élie de Beaumont avait annoncé l'existence, non pas d'un, mais de plusieurs soulèvements antérieurs à la période silurienne ; le métamorphisme a modifié profondément tous les caractères des roches sédimentaires les plus anciennes, et en l'absence des fossiles, l'étude des directions peut seule guider sûrement le géologue. Les paléontologistes se féliciteront sans doute, et à bon droit, qu'une simple comparaison de fossiles ait permis à M. Barr an de de tirer la géologie américaine de la fausse voie où elle était en(i) Address to the Geological section of the British Associa(ion. 1861.

(2) Voir aussi Revue de. géologie pour l'année 1860; 1,112.

Manchester,

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gagée; mais les problèmes qu'il a soulevés ne seront sans doute complètement élucidés que quand on connaîtra compléteinent les relations stratigraphiques des couches de l'Amérique du Nord. N'est-il pas singulier d'ailleurs que les observations si fructueuses de M. Barr ande aient eu précisément pour effet de faire triompher les vues longtemps sacrifiées du docteur Emmons, dont l'oeuvre a été presque exclusivement stratigraphique? Silurien. ÉCOSSE.

Il y a deux formations de gneiss distinctes

en Écosse : l'une antésilurienne, l'autre silurienne. C'est l'auteur de la Siluria qui a eu la bonne fortune de reconnaître récemment l'existence d'un système de roches, antérieur au système qui a fait l'objet des études de sa vie entière et même antérieur au terrain

cambrien.

Sir R. Murchison (1) a, pendant l'année 186o , montré que, dans le comté de Sutherland, il y a au-dessus du gneiss fondamental qu'il appelle laurentien et du grès cambrien en discordance sur ce gneiss, une série de couches en stratification concordante, depuis des quartzites et des calcaires appartenant au silurien inférieur jusqu'à des schistes micacés et des gneiss. De nouvelles études faites

avec M. Geikie ont convaincu le géologue anglais que la même succession s'observe dans d'autres parties des Highlands. Tandis que sir R. M ur ch iso n explorait le gneiss inférieur qu'il nomme laurentien, M. G ei kie a fait, sur une étendue de 60 milles, un grand nombre de coupes qui montrent le passage régulier et non interrompu des quartzites et des calcaires siluriens à des couches supérieures quartzeuses et micacées (qui quelqnefois ressemblent à des gneiss), lesquelles passant elles-mêmes à des schistes chloritiques et à des schistes ardoisiers, occupent de très-vastes étendues dans le nord de l'Écosse. Sir R o derick Mur chison a vérifié le même ordre ascendant dans le comté de Ross et dans les Highlands méridionaux. De nombreuses coupes accompagnent ce mémoire, qui est suivi par des considérations sur la stratification et sur la foliation des roches dans les Highlands d'Écosse. La masse des roches métamorphiques qui constitue ces montagnes est regardée par Sir R o der ick Murchison comme équivalente au gneiss supérieur, qui repose sur les quartzites et sur les calcaires siluriens d'Assynt ainsi que de Durness et qui occupe une si vaste (tendue dans le nord de l'Écosse. Gee. Soc., 191. - Londres, 1861. Quarlerly Journal, 1861; 2,6.