Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 290]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

fiOCHÉS.

de Shag, de Lion, de Pingouin ou de Carrière. Tous ces guanos

système rhomboédrique ; et d'après le système de notation de M. le

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sont tirés d'un groupe de petites îles situé entre la pointe Sea-BearBay et le port Désiré, par 48° latitude australe et 62° de longitude occidentale. Le guano de Shag provient d'une île peuplée exclusivement de cormorans que les marins, au cap Horn, appellent Shag. LéS trois autres guanos de Lion, de Pingouin et de Carrière, sont tirés d'une île fréquentée par des phoques et par une telle multitude de pingouins, que l'île même en a pris le nom. M. Mal a gu ti résume ainsi son travail Le guano de Shag, formé d'excréments et de débris de cormorans se distingue par sa richesse en azote, qui est presque aussi grande que celle des bons guanos du Pérou ; 2° Le guano de Lion de mer est un amas de débris d'amphibies et notamment de phoques; il est remarquable par ses cristaux de

struvite et par des pseudomorphoses de chaux phosphatée qui paraissent avoir remplacé du gypse. 5° Ce qui caractérise le guano de Pingouin, c'est de contenir non-seulement de la struvite, mais encore des nodules d'une argile phosphatée formant un silico-phosphate d'alumine qui est moins soluble dans les acides après calcination qu'avant et qui contient 52 p. ioo d'acide phosphorique. 4' Le guano de Carrière paraît être du guano de pingouin trèsancien, qui aurait été modifié par l'action des siècles. La struvite y est remplacée par de grandes pyramides a base rectangulaire de phosphate ammoniaco-magnésien provenant du prisme rhomboïdal droit de la struvite. Eaux.

Ainsi que l'a fait observer M. le professeur C. Fr. N au m ann, l'eau qui est un des principaux agents de notre globe doit en même temps être étudiée comme roche. Elle peut d'ailleurs être à l'état solide, liquide ou même gazeux. Neige. Quand elle est à l'état solide, l'étude de ses formes cristallines a déjà occupé un grand nombre d'observateurs, parmi lesquels on peut citer Wallerius (1751) et Schumacher. MM. Geinitz et Fr anke viennent encore de faire des recherches sur ce sujet. En examinant plus d'une centaine de formes distinctes affectées par la neige, M. Geini t z (i) a vérifié qu'elles se rapportaient au (i) Denkschriflen der naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis zu Dresde, 1860, 20

professeur Naumann, elles se laissent représenter ainsi : cx P, P

0.3 P2

, et la base o P. Cependant, quelques 2 formes exceptionnelles, identiques à celles dessinées déjà par Pn

0,3 P 2,

2

VValler ius ou Sc hum ac h er, ne peuvent pas s'expliquer dans le système du rhomboèdre; elles paraissent au contraire dériver du système quadratique ou du prisme à base carré. Comme l'observe M. Gel ni t z, il semblerait donc que la neige est dimorphe ; elle offre

deux formes cristallines distinctes qui dépendent sans doute de la température et des conditions dans lesquelles elle prend naissance. Eaux douces. PASSY. L'eau jaillissante du puits artésien de Passy a été décrite par M. J. Dumas (s) et présente les mêmes propriétés que celle de Grenelle. Comme cette dernière, elle exhale une odeur très-légèrement sulfureuse; mais elle entraîne seulement o,0053 de sable et d'argile. Sa température est de 27°,4 et M. B elgr a nd (2) a trouvé 9°,74 pour son degré hydrotimétrique. M. J. Lefort, qui a fait une analyse des gaz qu'elle tient en dissolution, a trouvé que cette eau est très-pauvre en oxygène et que par son volume d'azote, elle se rapproche beaucoup des eaux minérales sulfureuses. D'un autre côté, il a pu constater qu'elle reprend rapidement de l'oxygène, dès

qu'on l'agite à l'air, et alors elle perd une proportion à peu près correspondante de gaz azote. C'est ce qu'il est facile d'apprécier en comparant les gaz dissous dans un litre (I) tel qu'il sort du puits et après qu'il a été agité à l'air pendant dix heures (H). Acide carbonique libre et combiné

33,84 20,00

Azote. Oxygène

1,99.

34,55 15,55 9,17

55,76

59,27

MM. Poggi ale et L am b ert (5) ont fait une analyse complète de

cette eau du puits artésien de Passy ; ils ont trouvé pour s litre, puisé le 2 février 1862, 7 centimètres cubes d'acide carbonique libre et 87 d'azote. Voici d'ailleurs sa composition CaO,CO2 og,064

MgO,CW. 0,024

KO,CO2

Fe0,CO2

NaO,S03

0,012

0,001

0,015

NaCI 0,019

Si02 0,010

A.1,03 0,001

ES et sulfure alcalin.

Matières organiques, Mn, /, perte.

Somme.

0,006

0,044

0° 141

(0 Dumas. Comptes rendus, 1861; LIII, 571. Annuaire de la Société météorologique, 1861; IX, 185. Comptes rendus, 1862.