Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 272]

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EXTRAITS DE (4.0140GIE POUR L'ANNÉE 1861.

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comme eelle qui recouvre' les marnes vertes au sommet de Mont-

eaux souterraines. Les eaux qui tombent à la surface Nappes d'eau souterraines. de la terre pénètrent en partie dans son intérieur et donnent lieu à des nappes souterraines. Pour en constater l'existence, il suffit de

déterminer les cotes de l'eau dans une série de puits, car en les comparant entre elles on voit qu'elles varient généralement d'une manière continue. A l'aide de ces cotes, il est d'ailleurs possible de tracer les courbes horizontales qui représentent la surface supérieure des nappes souterraines; on saisit alors facilement leur forme, leur mode d'écoulement et leurs rapports, soit entre elles, soit avec les nappes superficielles. Prenons, comme exemple, la carte hydrologique de la Ville de Paris dont nous avons fait connaître précédemment le mode d'exécution (1). Si nous considérons d'abord la nappe d'infiltration de la Seine, elle s'élève à mesure qu'on s'éloigne des bords du fleuve. Sa pente moyenne est au moins de 0°',001 par mètre; elle est donc beau-

coup plus grande que celle de la Seine, ce qui tient à ce qu'elle s'écoule difficilement même à travers les terrains les plus per-

méables. Les courbes horizontales qui représentent sa surface sont des lignes ondulées à peu près parallèles; disposées symétriquement sur chaque rive, elles se coupent, deux à deux, sous des angles très-aigus dont le sommet est dirigé vers l'amont et elles vont se raccorder avec la Seine. Il importe aussi d'observer que la nappe

dite d'infiltration ne résulte pas d'une infiltration de la Seine à travers ses deux rives , comme le nom qu'on lui donne pourrait le

faire croire ; elle est au contraire alimentée par les eaux provenant des collines qui environnent Paris. La forme de la nappe d'infiltration est d'ailleurs remarquablement indépendante de l'inclinaison des couches imperméables qui se trouvent au-dessous d'elle. Il arrive souvent qu'elle se relève lorsque ces couches s'infléchissent ; elle n'est aucunement parallèle aux couches perméables qu'elle baigne, qu'elles soient formées par le calcaire grossier, les sables moyens ou le calcaire lacustre; elle peut même les couper toutes indistinctement. Si l'on considère au contraire une nappe souterraine spéciale , Deux feuilles grand inonde impri(1) Del esse, Bull. géol. ce s.), XIX, 20. Paris, Sa v Y. mées en litimehromie et gravées par Avril frères.

martre, sa forme reste toujours plus ou moins en relation. avec celle de la couche imperméable qui la. supporte et qui lui donne, naissance.

La nappe d'infiltration se trouve dans l'intérieur de Palis à,in niveau plus élevé que la Seine et doit nécessairement se déverser dans le lit du fleuve ; par suite, la Seine joug i'egard dg la nappe d'infiltration le rôle d'un canal de dessèchement et déterminant

l'écoulement de ses eaux, elle opère le drainage de la Ville de Paris.

Variations dans la composition des eaux souterraines. proportion des sels terreux en dissolution dans les eaux varie beaucoup moins lorsqu'elles sont souterraines que lorsqu'elles sont superficielles; cependant elle n'est pas constante, et, dans une série d'essais hydrotimétriques faits sur diverses sources, M. B elgran (I) a constaté qu'elle augmente au moment des basses eaux. Le puits artésien de Grenelle présentait pour ces recherches une source assez exceptionnelle, car son régime est invariable, et, dans ces dernières années, son débit se maintenait à lolit,5o par seconde. Par une série d'essais hydrotimétriques exécutés chaque semaine, du Io marsi857 au 51 décembre 1860, M. B el g rand a reconnu que la proportion de sels contenue dans l'eau qu'il fournit n'est pas constante. Il est probable que cela tient à ce que la quantité d'eau de pluie introduite dans la nappe souterraine qui alimente le puits de Grenelle augmente ou diminue suivant les saisons, Mais on comprend que cette nappe doive surtout dépendre du régime des rivières qui

coulent sur les affleurements des sables inférieurs au gault. Les crues de ces rivières donnent naturellement lieu à, des crues correspondantes dans la nappe souterraine de Grenelle et par suite à des minima dans le degré hydrotimétrique ; seulement, à cause de la distance et de la lenteur de l'infiltration souterraine, les

minima devront être en retard sur les crues des rivières. La comparaison des courbes hydrotimétriques de Grenelle avec les courbes représentant le débit de l'Aisne qui coule entièrement dans la craie inférieure., vient en effet confirmer ce retard et montrer qu'il est à peu près de deux mois. De plus les minima des courbes hydrotimétriques sont compris entre février et août, tandis que leurs maxima sont entre août et février. Au printemps de 1857 M. Bel g r a ti cl a obtenu pour le puits de Grenelle le -minimum (1) Note surie puits de Passy. Annuaire de la Société météorologique de Fronce,

1X, 124.