Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 262]

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PHÉNOMÈNES ACTUELS.

EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

série, elle renferme les divers produits résultant de l'altération physique ou chimique des roches ignées de la période actuelle. Tel est le mode de répartition que M. Chevreul a proposé pour les roches neptuniennes ou plutoniennes de la période contemporaine. Malgré des difficultés presque insurmontables tenant à l'état actuel dela science, 11/L Ch evre ul a cherché de plus à grouper de la même manière les diverses roches neptuniennes ou plutoniennes qui se

sont formées pendant les autres périodes géologiques, et il les classées suivant des séries parallèles et synchroniques.

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PHÉNOMÈNES ACTUELS.

Les phénomènes actuels qui produisent le terrain moderne peuvent avoir leur origine soit au-dessus, soit au-dessous de la surface du globe. Il convient donc de les répartir dans ces deux grandes divisions, et nous suivrons pour leur classement l'ordre adopté par M. d'Ar ch i ac dans son Histoire des progrès de la géologie.

Si nous considérons d'abord les phénomènes dont l'origine est au-dessus de la surface du globe, ils sont engendrés par l'atmosphère

ou bien par les eaux ; par suite, il faut distinguer les produits atmosphériques et les produits aqueux. PRODUITS ATMOSPHÉRIQUES.

Poussières dans les eaux de pluie. Des eaux de pluies ont été recueillies par M. de Luc a (i) à des distances différentes du sol et leurs analyses ont montré qu'elles contiennent de l'acide nitrique, de l'ammoniaque ainsi que des matières organiques azotées. Ce résultat est conforme aux recherches de plusieurs observateurs.

Lorsqu'elles sont recueillies à quelques mètres du sol, les eaux de pluie renferment en outre toutes les substances qui se trouvent dans la terre arable, notamment la chaux, la magnésie, la silice, l'alumine, les acides phosphorique et sulfurique, le chlore et quelquefois l'iode. On conçoit d'ailleurs que ces substances doivent être facilement entraînées par les mouvements de l'air et transportées à l'état de poussières microscopiques.

Terre végétale. Classification. A la suite d'études stiP la terre Végétale, M. Se. Gras (i) en a proposé une classification qu'il a surtout Cherché à rendre naturelle. La terre Végétale et le §ens-Sel siiè leqlrel elle repose forment,. par leur réunion, ée que l'auteur appelle un terrain agricole. Il divise ces terrains en deux grandes classes : ceux à sol végétal autochthone, dans lesquels la terre végétale provient de la destruction des Poches sous-jacentes; 2° ceux à sol végétal indépendant, dans lesquels la terre est une matière de transport sans aucune liaison avec le sous-sol géologique. M. Sc. Gr as observe que les premières sont propres aux pays montagneux, tandis que les seconds occupent les pays non accidenté, quelquefois sur de grandes étendues. Quelques autres savants ont du reste été conduits à établir dans la terre végétale des divisions analogues ; ainsi, M. Fal 1 ou (2) distingue en Saxe : i° celle qui est sédentaire, c'est-à-dire engendrée par destruction sur place ; e celle qui est sédimentaire, c'est-à-dire déposée par transport et mélangée à des produits de décomposition. Les mêmes considérations ont encore été développées par M. Elle de Beau m ont (3). Des subdivisions secondaires peuvent facilement être établies

dans les deux grandes classes des terrains agricoles qui ont été adoptées par M. Sc. Gras. Lorsque ces terrains sont à sol autochthone, l'auteur prend en considération, d'une part la nature de la roche sous-jacente, et d'autre part la décomposition qu'elle a subie. Ses genres sont basés sur la première donnée et ses espèces sur la seconde. Il indique la roche sous-jacente par son nom minéralo-

gique; ainsi, par exemple, les terrains sont à sous-sol de granite ou de calcaire. En outre, il distingue la nature de la décomposition subie par ce sous-sol, qui peut être argileuse, fragmentaire ou argile-fragmentaire.

Lorsque les terrains agricoles sont à sol végétal indépendant, M. Sc. Gras les subdivise encore d'après les mêmes considérations. Il sépare les sous-sols en perméables et imperméables ; et de plus il caractérise les roches qui les composent par leurs noms minéralogiques. Quant aux terres végétales, elles sont divisées en espèces (t)

(t) Comp.

rend.,

1861; LI11, 154.

447

Paris, Sa v y,

Description géologique du département de Vaucluse.

1862;

285.

B. von Col ta. Deutschlands Bordea,

1854;

Beilâge,

85.

Élie de Beau in ont. Leçons de géologie pratique, 1, 137. De la terre végétale.