Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 226]

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REVUE DE L'EXPLOITATION DES MINES.

REVUE DE L'EXPLOITATION DES MINES.

Avec ce perfectionnement qu'il ne paraît pas beaucoup plus difficile d'appliquer aux câbles en fer qu'aux câbles en chanvre ou en aloès, pour lesquels il est déjà pratiqué, je pense que les premiers doivent être préférés, en général, pour leur plus grande durée et pour leur moindre poids à force égale (1). Ce perfectionnement luimême a d'ailleurs d'autant plus d'importance qu'il s'agit d'un puits plus profond ; il devient presque indispensable pour un puits qui dépasse 600 à 650 mètres, sous peine d'arriver, avec des câbles à section constante, à des poids inadmissibles.

tailles. Cette machine encombrante, dont la mise en chantier et le déplacement journalier devaient prendre presque autant de temps qu'en aurait pris le procédé ordinaire pour faire le travail qui lui

On voit même par la relation

P'

r000, qu'à une profondeur de

1.000 mètres le câble uniforme serait suffisamment chargé par son propre poids, et ne pourrait plus rien enlever, tandis qu'on aurait pour le câble diminué dans les conditions de charge indiquées plus haut :

5.800 (e 1)

9.966 kil.

Le poids par mètre courant au petit bout devrait toujours être de 5',8; il serait de 15,77 au gros bout, et seulement de 9,966 en moyenne, c'est-à-dire encore inférieur à celui du câble qui fonctionne au puits dont nous nous occupons. Matériel d'exploitation et de roulage. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit sur le matériel de roulage, sinon que les avantages d'un matériel de capacité moyenne semblent de plus en plus appréciés, et que plusieurs exploitations, où j'ai pu observer récemment la substitution, à un gros matériel tenant plus de 1.000 kil., d'un matériel d'une capacité à peu près moitié moindre, se félicitent beaucoup de cette modification. Quant au matériel d'exploitation, je dois dire ici quelques mots de diverses tentatives qui ont pour objet le perfectionnement des méthodes d'abatage et de l'outillage de l'ouvrier mineur. Cette question, à vrai dire, n'est pas nouvelle, et déjà à l'exposition universelle de r851 se voyait une machine destinée à faire dans les chantiers à la houille le travail de la sous-cave et des en(*) Dans la note insérée aux Annales des mines de 1861, il est dit : Le poids d'un câble en Ill de fer peut certainement ne pas dépasser la moitié ou le tiers de celui d'un câble en chanvre de même force, il faut lire la moitié ou les deux fiers. Je dois même ajouter que dans ces derniers temps on a successivement augmenté la charge des câbles ordinaires, de manière que leur poids arrive à ne pas dépasser

de plus de /5 à 20 p. 105 celui des câbles en fer pour les mêmes charges ; mais alors ceux-ci présentent certainement un excès de résistance.

était demandé, ne s'est nullement répandue. Un chantier à la hodille avance rapidement; les produits de l'abatage journalier l'encombrent, la pose des boisages, celle de la voie, souvent le service des remblais, exigent que le chantier soit libre après le travail des mineurs et des chargeurs. On peut donc douter de l'utilité pra-

tique d'un moyen mécanique de ce genre pour l'abatage de la houille.

Cela paraît assez généralement admis, et les essais dont je vais parler ne concernent que le travail dans les roches dures qui s'abattent à la poudre. M. Lisbet, ingénieur des mines de Bully-Crenay (Pas-de-Calais), a proposé un outil, qu'il nomme perforateur, destiné à remplacer les fleurets ordinaires pour le percement des coups de mines. A la percussion à l'aide de la massette, l'outil substitue un mouvement

de rodage que les mineurs impriment à une espèce de mèche, à l'aide d'une manivelle ou d'une sorte de levier de la Garousse. C'est

l'expérience seule qui peut dire lequel de ces deux modes est le plus prompt et le plus économique pour produire le résultat voulu, c'est-à-dire la pulvérisation d'une certaine quantité de la masse du rocher. Depuis longtemps ce rodage est employé pour certaines roches tendres, par exemple dans l'exploitation des plâtrières des environs de Paris. L'expérience faite dans le Pas-de-Calais, puis dans la Moselle, montre qu'on peut l'appliquer également aux roches dures, et même elle semblerait indiquer qu'il présente d'autantplus d'avantages sur le travail du fleuret qu'il s'agit d'une roche plus dure, surtout si elle est en même temps à grain fin et homogène.

L'économie de temps dans l'acte même du forage a été trouvée dans plusieurs essais den p.100,50 p. 100 et rnêrne de 90 p. 100, salon la nature des roches, et même en y comprenant la pose de l'outil. Mais ces résultats ont évidemment besoin d'être confirmés par une pratique plus prolongée. On a reconnu que le maniement de l'outil exigeait une certaine habileté et ne pouvait être confié au premier ouvrier venu. En outre on remarquera que cet appareil ne paraît pas facilement employable ailleurs que clans une galerie

à roche de petite section, parce qu'on a besoin de s'arc-bouter contre les parois pour avoir un point d'appui. Cette circonstance semble l'exclure dans le cas des galeries à grande section et des chantiers à ciel ouvert, c'est-h-dire de la plupart des travaux de