Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 222]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

EN ANGLETERRE.

donnerons quelques renseignements sur la préparation du

toujours de la même chaude ; on la cintrait par une machine analogue à celles que nous connaissons sous le nom de machines Buddicom et appliquées, en France , soit au

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second.

Les fragments de stamps puddlés et martelés, dont il a été question à l'article des fers en barres de Lowmoor, sont assemblés en trousses. Celles-ci, réchauffées au blanc sou-

dant, sont soudées au marteau, qui les réduit en blooms plats, sorte de slabs. Ces slabs sont successivement réunis au marteau en nombre correspondant au poids du bandage à obtenir. La pièce, après un nouveau réchauffage, est étirée au marteau jusqu'à transformation en barre de im,5o à 2 mètres de longueur, qui, déjà, présente grossièrement le bourrelet du bandage, venu dans une matrice au dernier martelage. La longueur de Four à réchauffer, à deux chauffes. cette barre en rendrait le chauffage uniforme difficile dans les réverbères ordinaires : aussi a-t-on adopté un fourneau à deux chauffes placées aux extrémités de la sole, suivant une disposition à très-peu près semblable à celles que re-

présentent les fig. 4, 5, 6, Pl. IX. Les portes de travail, situées à l'extrémité du grand axe de la sole, facilitent l'introduction et la sortie de ces blooms allongés (1).

La barre de bandage, amenée à une bonne chaleur rouge, uniformément sur toute sa longueur, par un séjour de trois quarts d'heure environ sur la sole de ce fourneau, était définitivement profilée par cinq cannelures finisseuses et prête au cintrage. Encore très-rouge à la sortie du laminoir, elle était aspergée d'eau et nettoyée ainsi de toutes les battitures superficielles, On la sciait immédiatement des deux bouts et

cintrage, soit même au laminage des bandages. Après refroidissement , le soudage des bouts affranchis se fait par un travail de forge à bras ordinaire. L'usine de

Lowmoor livre d'ailleurs les bandages finis, c'est-à-dire cintrés et soudés ou bien en simples barres profilées et affranchies.

Valeur des bandages et rails de Lotomoor.

Les ban-

dages et les rails ainsi fabriqués sont classés à très-peu près au même rang que les produits de mêmes noms que plusieurs de nos usines préparent avec des aciers naturels ou des fers à grain aciéreux. Sauf la nature des matières premières (fontes), les procédés suivis dans les deux pays se ressemblent beaucoup. Peut-être use-t-on chez nous un

peu plus du laminoir que du marteau. C'est très-probablement à la pratique inverse, c'est-à-dire à l'emploi presque exclusif du marteau, que Lowmoor doit de racheter l'infériorité incontestable de ses fontes au coke, de minerais

houillers, vis-à-vis de nos fontes au bois, aciéreuses et manganésifères. Ainsi l'on s'explique que cette usine

obtienne pour ses 'produits des prix égaux à ceux de nos forges et aciéries. Ajoutons que les prix de revient de Loto-

moor sont assez élevés pour permettre la concurrence à nos usines de France. Cela ressortira de l'élévation et de

de Lowmoor a été construit, en 1859, par M. Coingt, ingénieur

la constance des prix de vente de l'usine anglaise, que nous rapporterons plus loin; mais ce qui le prouve surabondamment, c'est que, récemment, une usine française l'emportait sur Lowmoor dans une fourniture de bandages pour les chemins de fer russes. Maintenant, Rails supérieurs de quelques autres forges.

sous-directeur de l'usine Saint-Jacques de Montluçon. Il sert au réchauffage de deuxième chaude; dans la fabrication des gros fen de construction dont nous avons dit quelques mots à l'introduction de cette quatrième partie.

entre les rails de qualités et prix aussi élevés et les meilleurs de ceux dont il a été question aux deux chapitres précédents, Certaines forges à fer marchand en préparent

(i) Le fourneau que nous rapportons ici comme semblable à ceux