Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 180]

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EN ANGLETERRE.

ÉrAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

A ce personnel spécial s'ajoutaient les ouvriers accessoires suivants Manuvres, employés à la calcination des scories de forge pour bull-dogs Maître forgeron i et aides /1.

Maître maçon j, aides 3, manoeuvres 6 Maître menuisier ou charpentier et aides Mécanicien en chef; aides a ( chargés de la surveillance et de l'entretien des machines et de l'outillage ; le tournage des cylindres est fait par les chefs lamineurs) Manoeuvres pour manutentions diverses à l'intérieur de la forge. /. Contre-maître ( forge manager), surveillant, etc., distri-

Il

5

3

Io

buant le travail. Total

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La direction technique ou administrative et les bureaux comprenaient Un directeur (manager). Un receveur contrôleur. Un caissier comptable. Un ou deux employés de bureau. ( Cette consistance des bureaux ne comprenant pas l'agence commerciale, qui, comme cela arrive souvent, embrassait plusieurs forges pareilles). Le personnel ouvrier était donc de trois cent six hommes, pour une production totale de ie.5oo tonnes. Ajoutons que le temps du travail effectif n'était que de cinq jours pleins par semaine. Dans toutes les forges du Staffordshire, et

par imitation, en Écosse et dans le Cleveland, le travail s'arrête le samedi à deux heures et ne reprend que le lundi suivant à la même heure. La journée du dimanche est consacrée au repos et les réparations se font dans la nuit du dimanche au lundi ou dans la matinée du lundi.

Production par homme et par an. - Il en résulte que l'année ne comporte guère que deux cent cinquante jours de

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travail effectif. Mais la production de 12.5oo tonnes suppose que ces deux cent cinquante jours sont employés en entier par tout le personnel : elle suppose une régularité de commandes, dans chaque spécialité de la fabrication, qui réduit au minimum le temps perdu en fausses manoeuvres. C'est grâce à ces conditions qu'on atteint le chiffre de 4o tonnes par ouvrier. - Comparaison de la production des forges anglaises el

françaises. - Si l'on veut maintenant comparer ces résultats à ceux qu'obtiennent nos forges, qu'on ne perde pas de vue ces données essentielles, non plus que les dissemblances qu'offrent forcément, dans la nature des fabrications, les usines mises en parallèle. Nous sommes portés à croire que les auteurs du Voyage métallurgique ont trop négligé ce point de vue, lorsqu'ils ont écrit (1) «Les nouvelles forges françaises emploient donc deux fois

plus d'ouvriers que les forges anglaises, et par suite la main-d'oeuvre est plus chère en France qu'en Angleterre, quoique dans les usines de ce dernier pays, les salaires soient plus élevés que dans le nôtre. »

Cette opinion a été souvent reproduite depuis, et cependant elle nous semble inexacte, au moins dans le sens absolu où elle a été prise. Les auteurs du Voyage métallurgique arrivaient à cette conclusion en observant qu'une forge galloise produisait 10.000 tonnes avec un personnel de cent quarante.cinq ouvriers, tandis que, pour la même production, il fallait quatre cent quarante-cinq ouvriers à deux forges françaises. Mais il y a là une première erreur : on voit, page 255 du même ouvrage, que le personnel anglais comprend en sus des cent quarante-cinq hommes, cinq femmes et cinquante. cinq enfants. C'est donc deux cents ouvriers et non cent (i) Voyage métallurgique, se édition, tome 1, page a59.