Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 358]

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REVUE DE GÉOLOGIE

Les couches sédimentaires se rapportent au terrain jurassique et au trias:(?) ; on observe aussi quelques lambeaux tertiaires de peu d'étendue près Saint-Alban et Molzieu. La notice est complétée par l'étude des nombreux gîtes métallifères du département, accompagnée d'une rose des dire: tions des filons et des soulèvements. Bas-Rhin.

M. Daub rée (,) a observé le gisement du pétrole dans un puits d'exploitation percé à. Schwabwiller. Le pétrole imprègne une couche de sable tertiaire d'une épaisseur totale de CA.. Il jaillit de cette couche avec de l'eau et dégagement d'hydrogène

carboné. L'eau tient en outre en dissolution du sel marin, comme on l'a observé pour un grand nombre de sources de pétrole. Il paraît résulter de là que le sel de Soultz-sousForêts provient bien du terrain tertiaire. Des coquilles marines sont d'ailleurs associées au pétrole de Schwabweiller, tandis que le calcaire asphaltique de Lobsann, qui est à une distance de 9 kilomètres et è un niveau un peu plus élevé, Alpes.

alterne avec des couches remplies de planorbes. M. Ch. L or y (2) a publié une note sur les grès de la Maurienne et du Briançonnais, accompagnée d'une coupe du bassin d'Arves et de la chaîne des Trois-Aiguilles. Il a signalé

ensuite (5) la découverte faite par M. Pli le t de deux espèces de nummulites dans un grès à ciment calcaire, sur la rive gauche de l'Arc près de Saint-Martin-de-la-Porte. Il est

Savoie.

entré dans quelques détails (C) sur le gisement de ces nummulites et dans des considérations sur l'usage des caractères stratigraphiques dans les Alpes. M. A. Favre (5) s'est proposé de montrer que la plupart des couches de cargneule et de gypse des Alpes de la Savoie appartiennent au terrain des marnes irisées. Il observe que cette classification est confirmée par la nature même des" roches ;

car le gypse, l'anhydrite, le sel gemme, la dolomie et les cargneules sont des roches caractéristiques des terrains keupériens de France et des Alpes. Bien que les gypses et les cargneules ne présentent pas une stratification très-visible, ils Instit., 28 mars 1860. Bull. géol. (2° S.), XVIII, 1860; 21. Bull. géol. (2° S.), XVIII, 1860; 177. Bull. géol. (2° S.), XVIII, 1860; 481. Mémoire de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, 1855, XV. Bibliothèque universelle, IV, 327.

POUR L'ANNÉE 1860.

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forment cependant des couches dont les affleurements peuvent se suivre sur plus de u5 lieues. D'après M. A. Favr e, ces couches sont placées immédiatement au-desSous des couches dites de KOssen qui appartiennent au lias (une partie se rapporte même au bon e-bed) et au-dessus du terrain houiller. Elles reposent,

tantôt sur le terrain houiller, tantôt sur des roches cristallines. Elles se présentent avec les mêmes caractères, depuis l'Oberland bernois jusqu'aux Alpes françaises ; en sorte qu'elles fournissent un horizon géologique pouvant servir à séparer le terrain jurassique de la formation carbonifère. M. A. Favre

observe en outre que le terrain anthraxifère des Alpes est composé de deux étages, les schistes ardoigiers avec empreintes de plantes et au-dessous les grès ou les poudingues. Après avoir décrit rapidement le plateau calcaire jurassique

du nord de l'Isère, et les couches jurassiques de la montagne

de Crussol, en face de Valence, M. Lor y (i) entre dans la région des chaînes centrales des Alpes ou des Alpes granitiques. Cette:région comprend les montagnes les plus élevées du

Dauphiné, constituant trois massifs principaux allongés du nord-nord-est au sud-sud-ouest, la chaîne de Belledone, celle des Grandes-Rousses et le massif du Pelvoux. Ces trois grands massifs de terrains cristallins sont couverts sur leurs flancs par des terrains sédimentaires; ces terrains sont : i° le lias, formé de calcaires et schistes argile-calcaires noirs, avec hélemnites, prenant souvent la structure de l'ardoise ; 2° le grès à anthracite de l'Isère, avec couches d'anthracite dure et empreintes de plantes houillères, suivant M. L o r y, inférieur au lias et indépendant de ce terrain ; 5° le grès d'Allevard, de clas-

sification douteuse, mais placé dans des conditions de gisement analogues au précédent. M. Lor y admet que les grès à anthracite de l'Isère sont un terrain distinct des schistes talqueux ou micacés, des gneiss, etc.

et généralement des terrains cristallins. Cependant sur divers points, particulièrement dans l'Oisans et le Valbonnais, les grès sont sensiblement parallèles aux gneiss et aux schistes cristallins, et il existe alors sous ces derniers des roches métamor(1) Description géologique du Dauphiné (Isère, DrtIme, liantes-Alpes), pour servir à l'explicaiion de la carte géologique de cette province, par Charles Lor y, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grénoble tr° partie. Paris, 1860.

Dauphiné.