Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 269]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

Trachyte, granite.

POUR L'ANNÉE 1860.

qui se trouve dans les filons provient de l'intérieur de la terre comme les autres métaux. A la suite d'une étude sur les différents états de la silice, M. H. Rose (t) s'est rallié aux géologues qui rejettent l'hypo-

rieure des météorites, lui ont permis de déduire quelques conséquences intéressantes relativement à leur origine (1). Si l'on considère, par exemple, la météorite de Stannern , sa croûte

thèse de la formation du granite par voie ignée. De plus, il a étendu la même conclusion aux autres roches quartzifères, notamment aux porphyres et aux trachytes qui contiennent du

brillante paraît indiquer les effets d'un courant d'air qui aurait produit autour d'elle un bourrelet saillant à l'arrière. La croûte de la météorite de Gross-Divina est rugueuse à l'arrière et polie à l'avant ; elle montre en outre les dépres-

e (9.) a fait observer que la présence du mica et des feldspaths dans le granite et dans les roches analogues est tout aussi difficile à expliquer que celle du quartz. Il ajoute que les déductions tirées d'expériences de laboratoire doivent avant tout s'accorder avec les faits constatés en géologie et qu'on ne peut se refuser à reconnaître des analo-

elle atteint la surface de la terre. Pendant la première pé-

quartz. M. Ch. D e v

gies fondamentales entre le granite et les laves modernes. Dans une publication antérieure, M. D el esse (i) a cherché à apprécier les conditions dans lesquelles se sont formées les roches éruptives. Bien que la chaleur ait participé dans une certaine mesure à la formation du granite, on ne saurait le considérer comme une roche ignée; c'est ce qui résulte de ses caractères minéralogiques, de son gisement et surtout du mé-

Tubes vitrifiés.

Météorite,

5o5

REVUE DÉ GÉOLOGIE

502

tamorphisme qu'il a exercé sur les roches avec lesquelles il se trouve en contact. Au contraire, il est bien difficile de ne. pas attribuer une origine ignée au trachyte, même lorsqu'il contient du quartz ; car ses caractères sont ceux des roches rejetées encore par les volcans; il possède comme elles la structure celluleuse et l'éclat vitreux et il leur est souvent associé. Pour expliquer l'anomalie qui paraît résulter de la présence du quartz dans le granite et dans le trachyte, on ne doit pas perdre de vue qu'un même minéral peut avoir tantôt une origine aqueuse et tantôt une origine ignée. Le péridot et l'augite nous en offrent surtout des exemples bien remarquables, et rien ne s'oppose à ce qu'il en soit de même pour le quartz. Des observations directes ont montré à M. Wicke (à) que la foudre tombant sur le sable produit des tubes vitrifiés comme ceux qui ont été rencontrés dans divers gisements. Les recherches de M. W. Il a id i n ger (5) sur la forme extéAnnales de chimie et de physique (3. s.), LVI11, 163. LIX, 74. Annales de chimie et de physique, (s. Recherches sur l'origine des roches. Bulletin de la Société géologique, 1858 (2`l s.), XV, 728, 739, 752, 757.

Jahresb. r. Bopp, 1859, 827. Acad. imp. de Vienne, 19 avril 860.

sions rondes, bien connues, que M. i] ai d i nger attribue à la fusion s'opérant dans un milieu rare ou dans le vide et à l'abri de l'influence de l'atmosphère. L'auteur distingue de x périodes consécutives et bien définies depuis la formation de la météorite jusqu'au moment où riode qui est cosmique, le globe igné se forme par la résistance de l'air ; la fin de cette période est marquée par une explosion indiquant l'entrée soudaine de l'air atmosphérique dans le vide

imparfait qui existe dans son intérieur. Pendant la deuxième période qui est terrestre, la masse météorique tombe conformément aux lois de la pesanteur. Les météorites, complètement recouvertes par une croûte

vitrifiée, devaient déjà être isolées lorsqu'elles ont atteint l'atmosphère terrestre ; elles ne peuvent être les fragments d'une météorite dont l'explosion aurait eu lieu au moment de la disparition du globe igné. Tandis que la météorite de Cross.Divina était une masse unique; celle de Stannern a produit une véritable pluie de météorites. M. de Reichenbach admet que les météorites doivent leur origine à une agrégation de petits globules ou de cristaux analogues à ceux qu'il supppose exister dans la queue des comètes; MM. Hai d inger et Kenn go tt pensent au contraire qu'elles sont formées de diverses substances minérales ayant une ana-

logie évidente avec les roches qui composent l'écorce terrestre. A l'appui de sa théorie M. de Reichenbach invoque, il est vrai, l'expérience de M. Br o ked on d'après laquelle le graphite pulvérisé, étant débarrassé d'air au moyen de la machine pneumatique et soumis ensuite à une compression, peut être changé en une masse compacte (o.,. Mais il faut observer

que cette expérience suppose l'air préalablement enlevé et Voir aussi .Ken ngot t. Société scientifique de Zurich, 31 octobre 1559.

Geolog. Society, 1660, XVI, 37.

L y el I. Manuel de géologie ; 1, 62.

TOME XX, 1861.

33