Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 182]

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DE LA CHALEUR

CONSIDÉRÉE AU POINT DE VUE MÉCANIQUE.

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transportant moins de chaleur de A à B que de B à A, on aurait modifié sans dépense de travail la distribution

Enfin, M. Bourget a publié dans le tome LVI de la 3' série des Annales de physique et de chimie sur les

de la chaleur dans les deux corps, en augmentant celle du corps le plus chaud, ce qui est impossible,

effets dynamiques de la chaleur donnée à un gaz permanent, un travail remarquable par la clarté avec laquelle

car la chaleur tend naturellement à passer du corps le plus chaud au corps le plus froid, et pour la déplacer en sens inverse, une dépense de travail paraît nécessaire. On ne peut donc pas supposer que Q et Q' sont différents, ce qui démontre le principe énoncé. M. Reech, dans un mémoire publié en 1853, au lieu d'admettre à priori que le travail produit par un trans-

il a présenté la question. M. J. Thomson, au moyen de certaines considérations, était parvenu à prévoir qu'une augmentation de pression devrait abaisser le point de fusion de tout corps qui se contracte en se liquéfiant ; M. W. Thomson (1) a vérifié ultérieurement ce fait ur l'eau; mais M. Clausius (2) a rattaché d'une manière très-ingé-

port de chaleur est proportionnel à la quantité de chaleur qui a disparu, établit que l'on peut supposer plus généralement qu'il est égal à la différence des quantités de chaleur empruntée et transmise, multipliées respectivement par une même fonction de la température de la source chaude et de la source froide. Ce qui, en résumé, revient à considérer l'équivalent mécanique de la chaleur comme fonction de la tempé-

rature. Mais comme l'expérience ne paraît indiquer aucune loi de variation de cette constante, il en résulte ici une complication complètement inutile. Nous devons mentionner ici une note de M. Person sur

le calcul de l'équivalent mécanique de la chaleur, insérée au 6' volume des mémoires de la Société d' érh ulation du Doubs (1854), et dans laquelle l'auteur remarque que si l'on augmente de s degré le volume d'un gaz sous pression constante, la quantité de chaleur transformée en travail extérieur est égale à la différence des deux chaleurs spécifiques. C'est l'interprétation la plus simple qui ait été donnée, dans le cas actuel, du principe de M. Joule, et, en partant de là, M. Person a trouvé pour la valeur de l'équivalent mécanique 424 kilogrammètres.

nieuse ce genre de phénomènes à la théorie mécanique

de la chaleur. La théorie indique que l'inverse doit avoir lieu pour les corps qui se contractent en se soli-

difiant, ce qui se trouve justifié par quelques expériences de M. Bunsen .(3). M. Hum a publié en 1858, sous le titre de Recherches sur l'équivalent mécanique de la chaleur, les résultats de nombreuses expériences exécutées par lui sur le frotte-

ment et la cohésion des corps, les machines à vapeur, etc., pour déterminer le rapport de la chaleur créée ou détruite au travail dépensé ou produit. La plupart des expériences de M. Hirn tendent à prouver la constance de l'équivalent mécanique ; mais les autrbs tendraient à démontrer le contraire, notamment celles qui se rapportent au travail produit par l'homme et à la chaleur qui se développe dans son corps ; ces dernières, par leur nature, ne méritent pas une confiance absolue.

Nous terminerons ici la liste des auteurs qui se sont Transactions de la société royale d'Édimbourg. Annales de Poggendorff, t. LXXXI, p. 68. (5) Annales dr Poggendorff, t. LXXXI, p. 562.