Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 177]

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PROGRÈS RÉCENTS 518 quelques années par le fait même du perfectionnement des appareils de classement. On arrive en effet à un travail d'autant plus satisfaisant qu'on a des grains de grosseur plus uniforme. Quant à l'appareil employé, les modifications très-nombreuses qu'il a reçues, soit en lui-même, soit dalis la manière clu le faire mouvoir, ne paraissent avoir qu'une importance secondaire. Que l'on ait un crible mobile ou un crible fixe à piston, que ce piston soit inférieur ou latéral, que le mouvement ait lieu à bras ou par un mécanisme quelconque, on arrivera toujours à un travail satisfaisant si les matières sont bien classées. Du moins il ne paraît pas qu'en l'état une disposition obtienne une préférence marquée et générale sur les autres. Ainsi, tandis que sur le continent les cribles fixes à piston latéral mû mécaniquement sont chaque jour plus employés, les Anglais, bien que très-familiarisés avec l'usage des

appareils mécaniques, sont revenus presque partout aux cribles mobiles manoeuvrés à bras. 4" Broyages en général.

On emploie dans la préparation mécanique deux appareils de broyage essentiellement distincts, les cylindres et les bocards.

Si l'on veut définir d'une manière succincte et en termes généraux le rôle de ces deux genres d'appareils, on pourra dire que les premiers conviennent pour concasser les matières

tendres et les autres pour broyer plus finment les matières dures.

C'est dire par cela même qu'en ayant égard au principe général énoncé plus haut il y a lieu de chercher à étendre l'emploi des broyeurs, à restreindre celui des bocards. On devra également avec ces derniers, sauf dans le cas où le minerai très-finement disséminé oblige de boearder à mort,

prendre toutes les dispositions pour éviter la formation des schlarnms fins, et tâcher au contraire d'obtenir une matière aussi grenue que possible. On emploiera donc des pilons légers, tombant de haut et bat-

tant lentement, et une quantité d'eau aussi grande que possible. On fera sortir la matière sur toute la largeur de l'auge à travers une tôle percée de trous plutôt que de l'obliger à traverser l'auge dans le sens de sa longueur. On établira le fond de l'auge à un niveau tel que l'on puisse placer entre le bocarci

et le labyrinthe quelque appareil propre à retenir les parties

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grenues, et à retirer ainsi une certaine quantité de matière encore propre au travail des cribles fins. Cet appareil pourra être, par exemple, un système de trommels classeurs au moyen desquels on obtiendra trois ou quatre variétés de grains jus-, qu'à un millimètre de diamètre par exemple, dimension encore

traitable au crible lorsque ces grains sont convenablement débarrassés de schlamms. Quant à la manière d'effectuer ce débourbage des sables, un

des meilleurs systèmes paraît être le strom-apparat établi par MM. Sievers et compagnie, et qui fonctionne avec succès dans plusieurs établissements de la Vieille-Montagne. La matière à débourber arrive verticalement au-dessus d'un tuyau dans lequel circule un courant d'eau ascendant, dont on

règle la vitesse au moyen d'un robinet. Les parties les plus ténues sont entraînées de bas en haut et se déversent par-dessus le bord du tuyau; les parties plus lourdes descendent à travers

le courant et s'échappent par une ouverture ménagée à la partie inférieure. Cette disposition est très-simple à établir, très-facile à régler, et donne de très-bons résultats. On ne peut qu'en recommander l'emploi. Une autre disposition qui se répand également beaucoup, et qui d'ailleurs peut parfaitement s'établir, comme complément de la précédente, pour les matières entraînées par le courant ascendant du erom-apparat, consiste dans les spitzkasten de M. Bittinger, soit sous la forme proposée par cet habile ingé-

nieur, soit sous la forme beaucoup plus compacte que leur donnent MM. Sievers et compagnie. Cette disposition a pour double résultat de supprimer les labyrinthes et la maind'oeuvre considérable qu'entraîne la manutention des matières

qui s'y déposent, et de donner des produits plus nettement distincts que ceux qui se déposent dans les canaux successifs d'un labyrinthe. 5° Lavage en général. Toutes les matières trop fines non-seulement pour être traitées à la main, mais même pour passer au travail des cribles,

et qui résultent soit du débourbage des menus de la mine et des déchets du cassage sur la halle et. du triage au marteau, soit des appareils de broyage, constituent les matières qui doivent être soumises au lavage. Les appareils qui servent le plus habituellement pour cette