Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 167]

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PROGRÈS RÉCENTS

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Précisément égale au poids utile à élever. La machine se compose de deux cylindres verticaux conjugués fixés au che-

valement même et attaquant directement, au moyen de bielles et de manivelles, l'arbre horizontal portant la poulie sur laquelle passe le câble. M. Letnielle admet, et cela est en effet assez vraisemblable, que l'adhérence résultant du poids total du câble et du poids des deux cages, des wagons et de la charge utile, suffira pour empêcher le glissement sur la jante de la poulie. L'auteur réclame pour sa disposition, qui d'ailleurs n'a pas encore reçu la sanction de l'expérience, le même avantage recherché par M. Colson, et en outre ceux d'une grande simplification des organes et d'une résistance parfaitement régulière. 5

IV. Moyens employés pour la circulation des ouvriers.

Sans entrer dans aucun détail sur le cas où les ouvriers entrent dans une mine, soit par des galeries plus ou moins inclinées, soit par des escaliers ou des échelles fixes, il y a lieu de remarquer ici que les perfectionnements apportés aux appareils d'extraction dont il a été question au pagraphe ci.dessus, ont en même temps un grand intérêt au point de vue de la sécurité, lorsqu'il s'agit de mines dans lesquelles les ouvriers sont descendus ou remontés par les câbles. Il n'y a nulle comparaison possible à ce point de vue entre les cages guidées et munies de parachutes que l'on installe au-

jourd'hui, et les bennes, grandes ou petites, dans lesquelles, ou même sur le bord desquelles, les ouvriers devaient venir se placer et effectuer ensuite le voyage avec l'obligation de se diriger eux-mêmes le long des parois, de veiller à ne pas accrocher l'autre benne au point de rencontre, etc..... Toutefois on ne peut pas dire que même aujourd'hui tout danger ait disparu. Le câble peut rompre et le parachute ne pas fonctionner ; la cage peut monter aux poulies malgré les dispositions prises pour prévenir cet accident, ou bien encore une fausse manoeuvre mettre prématurément la cage en marche pencian t que, des hommes s'y placent ou en sortent, etc... En

outre ces manoeuvres pour l'introduction et la sortie d'un personnel nombreux prennent un temps notable, et réduisent l'importance de l'extraction. Cette dernière considération a d'autant plus ce valeur qu'il s'agit de puits plus profonds. qui sont en général appelés à faire de fortes extractions, et où les pertes

DE L'EXPLOITATION DES MINES.

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de temps doivent être particulièrement évitées. Or, dans beaucoup de bassins houillers depuis longtemps en exploitation active, il faut songer à s'approfondir, et l'on peut prévoir qu'a-

vant la fin de ce siècle beaucoup de puits devront atteindre des profondeurs de 600 à 7oo mètres et plus. Il est clair que pour de semblables profondeurs l'emploi d'échelles fixes doit être regardé comme pratiquement impossible ; il faudra donc employer des moyens mécaniques, mais des moyens spéciaux, indépendants de l'appareil d'extraction dont le service ne de-

vra, à aucun prix, être entravé. La solution qui semble indiquée est celle de l'échelle mobile connue en Allemagne sous le nom de Fahrhunst, et en Angleterre sous celui de mon-en gifle. Il existe de ces appareils qui fonctionnent au Hartz depuis une trentaine d'années sous une forme très-simple; de là ils se sont répandus dans le Cornouailles, puis dans un grand nombre de centres d'exploitation en France, en Belgique et en Allemagne. En même temps, sur divers points, on les a établis dans des conditions de construction beaucoup plus complexes et plus dispendieuses que les premiers appareils, sans obtenir, il faut le reconnaître, un accroissement d'utilité proportionné à l'accroissement de dépense.

Pour que l'emploi de ces appareils se répande ainsi qu'il est désirable, il faut adopter un système simple, peu dispendieux, et en même temps assez peu encombrant pour qu'on puisse l'installer dans un compartiment d'un puits. 11 est clair, en

qu'on hésiterait d'autant plus à consacrer à l'appareil un puits tout entier que ce puits serait plus profond et aurait coûté plus cher. La force motrice devra être habituellement la effet,

vapeur ; mais il n'est nullement nécessaire d'employer, comme on l'a fait dans plusieurs cas, un système de machines à trac-

tion directe plus ou moins analogue à une machine d'épuisement. Une simple machine à vapeur de rotation pourra parfaitement au moyen du mécanisme ordinaire des bielles et des varlets , transmettre un mouvement alternatif aux tiges portant les planchers mobiles. Le mouvement sera ainsi plus doux

et plus sûr pour les hommes qu'avec un mécanisme à cataracte. Que si l'on veut, en outre, être en mesurc de donner a.ux

tiges une grande excursion, on pourra recourir à l'artifice proposé récemment par M. Devaux , inspecteur général des mines de Belgique, et M. le professeur Guibal.

Cet artifice, décrit en détail dans les Annales des travaux