Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 139]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

EN ANGLETERBE.

supérieures à celles des autres parties de la GrandeBretagne. 11 ne lui restait plus qu'à savoir développer ses débouchés et à profiter des circonstances géographiques des plus heureuses. Nous verrons bientôt ce que l'Écosse a fait à cet égard. 5 2 . Prix des malières premières.

Les prix Variations du taux des salaires. des matières premières sont très-étroitement liés à celui de la main-d'oeuvre et particulièrement au coût I.

de la journée des ouvriers de mines (collieries et miners) : les fluctuations de ce dernier élément sont donc importantes 1) connaître (1). Nous les avons consignés, pour la période 1848-1859, dans le tableau suivant; nous y avons rapporté, en même temps, les prix des fontes avec lesquels les taux des salaires sont en relation directe.


1848 Années.. ..... 1148

1349 1850 1851 1352 1853 1354 1855 1856 1857 1858 1859

Journée m oyen ne des 2,7 2,6 2,9 2,6 2,7 3,3 5,0 4,4 4,3 4,0 3,0 niii,e, en shillings} et deniers Prix des 1.011 kilogr. de Fente en shilliegs.}14,4 45,6 44,6 40,0 45,2 61,5 79,9 70,9 70,0 69,2 54,5 et deniers.

...

3,3

11,11

i

On voit, par ces chiffres, que le taux de la journée dépend, avant tout, du prix commercial de la fonte. Cependant il n'y a pas toujours une proportionnalité parfaite entre les variations de ces deux éléments. On trouve, par exemple, que pour les années 1852 et (i) On estime, en Écosse, qu'une simple augmentation de 6 deniers (or,65) par journée de mineur produit un accroissement de 5 à à sh. (5',78 à 5',i4), sur le prix de revient de la tonne de fonte.

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1859 les prix de fontes ne diffèrent que de 16 p. 100 du prix de 1852, tandis que le coût de la journée s'est élevé de 25 p. 100 d'une année à l'autre. Ce défaut de proportionnalité trouve son explication dans les chiffres de production : en effet, de 1852 à, 1859, la production, déjà très-forte au début de cette période, s'est encore élevée très-rapidement, surtout vers sa fin, de manière à être en 1859 de 24 p. ioo plus forte qu'en 1852. Cet accroissement rapide de la production à un moment où la tendance à l'émigration devenait plus mar-

quée devait, malgré la baisse des prix de fontes,

s'opposer à une diminution proportionnelle de la maind'oeuvre. De plus, dans une contrée qui reçoit du dehors la plus grande partie de ses approvisionnements alimentaires , un pareil accroissement d'activité industrielle devait se traduire par une hausse correspondante du prix des denrées, circonstance également défavorable à une réduction des salaires. Ce dernier point est mis en évidence par le tableau suivant où nous groupons les consommations alimentaires, faites en une semaine par une famille ouvrière composée de cinq personnes, en même temps que les prix de ces consommations en 1852 et en 1859.