Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 232]

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MACHINES A GAZ DE M. LENOIR. 454 cette inflammation et des combinaisons qui en résultent ;

les gaz chauffés acquièrent une pression plus considé-

rable, en vertu de laquelle ils pressent sur le piston jusqu'à la fin de sa course. Lorsque le piston revient sur lui-même, les gaz produits s'eu-Jappent dans l'atmosphère, et les mêmes effets que nous venons de décrire se passent successivement de l'autre côté du piston, la machine étant à double effet et l'inflammation s'effectuant tantôt dans l'une des chambres du cylindre, tantôt dans l'autre. Afin que l'inflammation soit complète, les nouveaux tiroirs de M. Marinoni sont formés d'une plaque à faces

parallèles qui glissent entre deux plans bien dressés, l'un appartenant au cylindre de la machine, l'autre à la boîte dans laquelle s'effectue l'arrivée du gaz. Cette plaque présente deux séries d'orifices qui correspondent respectivement aux deux ouvertures d'admission, placées vers les deux extrémités du cylindre. Les orifices d'introduction du gaz d'éclairage sont formés par des tubes rapportés laissant entre eux autant d'intervalles qui communiquent avec l'air extérieur par l'épaisseur même du tiroir ; l'air et le gaz arrivent ainsi par filets parallèles et se mélangent régulièrement. L'échappement se fait aussi par un tiroir distinct, qui fonctionne de l'autre côté du cylindre et qui offre issue aux gaz brûlés par deux orifices séparés, correspon-

dant aux deux chambres du cylindre. A part le fractionnement des orifices, cette disposition rappelle celle qui a été employée dans certaines machines de bateaux,. clans lesquelles l'échappement avait lieu par des orifices spéciaux.

La chaleur dégagée par la combustion amènerait bientôt le cylindre à une température trop élevée si on ne le refroidissait par un courant d'eau continu,

EXPÉRIENCES FAITES AU CONSERVATOIRE.

4.55

qui, après avoir circulé autour des orifices de distribution, entoure le cylindre et s'écoule par un tube

adapté en son milieu, à côté du robinet de graissage. Bien que l'eau qui a servi au refroidissement retourne habituellement, en vertu de la différence des

températures, dans le réservoir même d'où elle est sortie, il nous a paru intéressant de la recueillir à part et de déterminer le nombre de calories que cette eau enlève au cylindre, en service courant. L'inflammation des gaz se fait au moyen d'un appareil d'induction mis en action par deux éléments de Bunsen. La bobine est mise en communication par un de ses pôles avec un conducteur isolé dont la communication avec deux bandes de cuivre s'établit aux instants convenables, au moyen d'une languette de même métal, qui frotte constamment sur ce conducteur; cette languette et le galet qui la porte obéissent d'ailleurs au mouvement de la tige du piston, *avec laquelle ils sont en quelque sorte solidaires. Quant aux deux bandes de cuivre, elles communiquent respectivement avec deux fils aboutissant chacun à l'un des inflamma,teurs.

Ces inflammateurs sont formés d'un fil de platine, isolé dans l'axe d'un boulon au moyen d'un tube de porcelaine, et d'un autre fil de même métal en communication par le boulon avec le métal même du cylindre.

Celui-ci forme un des pôles du circuit, tandis que l'autre aboutit au fil isolé. Aussitôt que le contact est établi par la languette avec la bande de cuivre correspondante, l'étincelle jaillit entre les deux fils et enflamme le mélange explosible ; les choses sont ainsi disposées que l'inflammation a lieu un peu après que le piston a parcouru la moitié de sa course. Il nous a paru nécessaire de déterminer la pression