Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 133]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

EN ANGLETERRE.

en général moins fusibles et moins réductibles que ceux du Royaume-Uni. En nous imitant, c'est-à-dire en utilisant mieux les gaz et les flammes perdues, les Anglais pourraient donc

près, aussi bien outillées que les établissements anglais; nos rendements tout aussi élevés et nos déchets souvent

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économiser i tonne de houille par tonne de fer, ce

qui réduirait de 5 sh. (6',25) leur prix de revient. Mais la hausse sans cesse croissante de la houille, des minerais et de la main-d'oeuvre compense, et au delà, l'économie possible et empêchera à l'avenir toute baisse durable au-dessous des prix actuels. Au reste, le tableau graphique du cours des fers, que nous publions à la fin de la troisième partie de ce travail, prouve que le prix de revient des fers en Angleterre tend plutôt à hausser depuis trente ans. On voit en effet par ce tableau Qu'en

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plus faibles. Si dans quelques détails on peut encore constater une certaine infériorité, que nous signalerons dans le cours de ce travail, elle est réellement insignifiante et se trouve presque toujours compensée par une avance incontestable, dans un autre sens. Au point de vue de l'organisation des ateliers, nos forges pourraient produire aussi rapidement et aussi économiquement que les similaires anglais. Mais ce qui leur manque, c'est la

continuité et l'importance des commandes d'une même sorte de fer. La production spécifique est plus élevée en Angle-

terre, et par suite les frais généraux moins considé-

1851

/1.7- à ti.1

1858

6.10

rables que dans nos forges, à cause de la spécialisation de la fabrication. Chaque forge anglaise ne produit que certaines sortes de fers. C'est la division du travail sur une vaste échelle. A part cela, nous ne saurions assez le redire, l'avantage des Anglais, dans le travail du fer,

1859.

5 12 à 5.15

ne réside plus aujoud'hui que dans le bas prix de la

1860 (juin)

5

1832, le prix de vente des fers était de

1855

£sh. 5.10 11. à 4£.15

Io

Ainsi, dès 1852, les prix étaient descendus au taux actuel et, en 1845 et 1851, bien au-dessous. Or, dans les conditions présentes, le prix de vente ne pourrait, dans aucun cas, s'abaisser au-dessous de 5 liv. (124 fr, par 1. 000 kil.) sans amener la ruine de toutes les forges. Par suite, l est bien évident que le prix de revient actuel ne saurait être inférieur à celui de 1852, et qu'il est certainement supérieur à ceux de 1845 et 185 Nous venons de montrer que sous le rapport du bon emploi des combustibles, nous ayons dépassé les Anglais. Ajoutons que nous les avons atteints à d'autres égards. Nos grandes forges sont, à peu d'exceptions

houille et la faible distance qui sépare leurs forges des ports d'embarquement. De cette proximité de la mer

dépend la grandeur du marché, et de ce marché si vaste, la possibilité de rouler à plein travail et de se contenter d'un minime bénéfice par tonne.

La suite à la prochaine livraison.