Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 102]

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1 74 Hou il e

consommée

par l'industrie des fers.

ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

Sur les Go millions de tonnes de houille que consomme l'Angleterre par an, 16 à 17 millions sont absorbés par la fabrication proprement dite du fer et de la fonte, savoir tonnes.

tonnes.

Pour 5.500.00o de fonte

Et pour 2.100.000 de fer en barres.. . Total

.

10.5o0.00o 6.500.000 16.80o.000

Si l'on ajoutait à ce chiffre le combustible consommé par les usines où l'on fabrique l'acier, les machines, les outils et les appareils en fer de toutes sortes, on trou-

verait certainement que l'industrie du fer et de ses nombreux dérivés absorbe en Angleterre annuellement environ 25 millions de tonnes de houille (1). Les chiffres que nous venons de rapporter montrent

la supériorité de l'Angleterre au point de vue de la masse des combustibles.

Relativement à la France, production supérieure

EN ANGLETERRE.

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La différence est même plus grande encore, car le

prix de 6,25 s'applique presque exclusivement au charbon criblé ou gros, lorsqu'en France celui de i2f , 6 o

correspond au tout venant. En comparant les prix des qualités identiques , l'écart sur les mines serait plutôt de 8 francs par tonne. La différence n'était pas aussi grande il y a vingt-cinq ou trente ans, et même il y a huit ou dix ans. En Angleterre, les prix de revient et les prix de vente ont très-peu haussé depuis 185o ; tandis qu'en France le prix moyen sur les mines était (d'après les comptes rendus de l'administration des mines) de 9f,4o à 9,5o vers 1850 à 1854, de Io francs en 1847, puis de nouveau de 9,5o en 1852, et maintenant de 12,6o, comme on vient de le voir (1). Tout

semble annoncer, néanmoins, que l'écart des prix, dans les deux pays, est parvenu à une sorte de maxi-

dans le rapport de i à 9, et consommation plus élevée dans la proportion i à 4 1/2.

mum, et qu'a l'avenir il y aura plutôt décroissance. Dans les forges, l'écart des prix est plus élevé encore, grâce à la différence des frets.

5 5. Prix comparé de la houille en France et en Angleterre.

En France, à la vérité, pour l'unité de distance, les frais de transport sont plutôt moindres; mais ce

Mais cette supériorité de l' Angleterre ressort surtout de la comparaison des prix. Sur le carreau de la mine, le prix moyen de la houille est dans le Royaume-Uni de 5 shillings, soit G,25 la tonne ; tandis qu'en France il a varié, dans les années 1857 à 1859, entre 12,5o et 12,7o soit exactement le double (2).

sont les distances qui sont en général plus grandes. En Angleterre, les dépôts houillers occupent, à la

( e) Dans le seul district du Sud-Staffordshire, où l'on fabrique 600.000 tonnes de fonte et 400.000 tonnes de fer, la consomma-

central, et se trouvaient, pour la plupart, jusqu'il y a peu d'années, presque inaccessibles aux consommateurs éloignés. Cependant, grâce aux chemins de fer,

tion totale de la houille dépasse 5 millions de tonnes. C'est aussi le chiffre de la consommation de Londres, tandis que Paris n'en brûle que 600.000 tonnes. H D'après la statistique officielle.

fois, le centre et la circonférence du pays, et, par la mer, les points les plus importants du Royaume-Uni sont en relation directe avec les houillères. En France, les bassins houillers, à part ceux du Nord et de la Vendée, sont tous groupés autour du plateau

(I) ce prix moyen de la statistique officielle paraît un peu élevé, car dans la Loire il n'est pas supérieur à z i.50 depuis 1858.