Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 72]

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FROTTEMENT DE GLISSEMENT.

consé5° Les valeurs des coefficients k et y, et par dans un sont pas uniques quent du frottement, ne même ensemble de circonstances, au moins pratiquechament appréciables et définissables, mais varient, cune séparément, entre un maximum et un minimum; seulement elles se reproduisent plus ordinairement au appevoisinage d'une valeur intermédiaire qu'on peut ler leur valeur moyenne, ou plutôt encore habituelle, leurs car elle n'est pas la moyenne arithmétique entre valeurs extrêmes, et l'expression de valeur moyenne pourrait tromper. 6° Il n'y a pas, en général, de frottement spécial au Il n'y a pas, en général, très-répandue, qui admet de frottement départ, et l'opinion, d'ailleurs spécial au départ. tous ou presque tous les cas, proson existence dans s'explique facilement (IV, 8). vient d'une illusion qui en Les valeurs du coefficient k conviennent donc, frottement à vitesse général, non-seulement pour le infiniment petite, mais aussi bien, et tout à fait exactement, pour le frottement au départ. Pourtant, dans certaines circonstances, il y a bien Cas d'exception. certainement frottement spécial au départ, et même d'une manière très-prononcée. Ainsi, dans mes expériences, il y a eu frottement spécial au départ des bois

et du cuir sur rails avec enduit aqueux ou gras, et le coefficient de ce frottement a même été sensiblement

Frottements les plus énergiques, des bois, du cuir,

et de la gutta-percha, à sec.

double de k. Mais dans toutes les autres circonstances, bois, cuir, gutta-percha, sans enduit, et même guttapercha sur rails mouillés, fer à tous étais, avec ou sans enduit, il n'y a pas eu de frottement spécial au départ. 7° Les frottements les plus énergiques ont été, dans

mes expériences, ceux des bois, et surtout des bois tendres, du cuir et de la gutta-percha, sur rails secs, sans enduit. k s'y est quelquefois élevé jusqu'à o,7o,

FROTTEMENT DE GLISSEMENT.

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sans y avoir jamais été au-dessous de o ,4o ; on peut

dire que, le plus souvent, il a été de o,6o pour les bois tendres et de o,55 pour les bois durs. Le frottement du fer a toujours été moindre. Il est vrai qu'exceptionnellement, quand le fer était à surface très-grossière et rugueuse, k s'est élevé jusqu'à o,6o ;

Frottement du fer.

mais il n'a pas été habituellement, dans les mêmes circonstances, de plus de o,4o, et est quelquefois descendu jusqu'à o,25. Quand le fer était à surface polie, même imparfaitement, k ne s'est jamais élevé au-dessus de 0,40 ; il n'a pas été habituellement de plus de 0,20 à o,5o, et il est quelquefois descendu jusqu'à 0,17 et même 0,12.

Il a d'ailleurs été indifférent sur le frottement du fer que les rails fussent secs ou mouillés, voire même huilés, sauf, dans ce dernier cas, lorsque la superficie frottante était relativement petite, autrement dit quand la pression spécifique était grande ; alors le coefficient de

frottement du fer avec enduit gras était très-diminué. Si la présence ou la non-existence d'un enduit a été indifférente en général sur le frottement du fer, elle ne l'a pas été sur le frottement des bois, du cuir, de la gutta-percha. La présence d'eau simple a diminué leur

frottement, plus ou moins d'ailleurs, moins pour le bois résineux que pour les bois ordinaires, beaucoup moins encore pour la gutta-percha. La présence d'un enduit gras (eau cambouisée ou huile) a diminué encore plus le frottement des bois et du cuir, et a fait tomber k

habituellement à o,16, quelquefois seulement à 0,20, mais quelquefois aussi jusqu'à o,o5. Du reste, la présence de l'huile a d'autant plus diminué le frottement du bois, comme du fer, que la superficie frottante était relativement plus petite, autrement dit que la pression spécifique était plus grande.

Frottement

du bois, etc. avec enduit,

aqueux ou gras.