Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 212]

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PRIX PROPOSÉS

chimiques qui indiquent des couleurs. Partout où il y a coloration, elle a la persuasion qu'il y a quelque chose pour elle, et que là même est son avenir. Les difficultés chimiques, pas plus que la rareté des substances, ne sont des obstacles absolus dans la fabrication des toiles peintes. La création d'une dizaine d'établissements préparant un produit qui, il y deux ans, ne se

voyait encore que dans les tubes scellés des collections, ne montre-t-elle pas une de ces conquêtes industrielles, sous le rapport de la rareté de la matière première, autant que sous le rapport des difficultés de préparation ? Est-ce donc placer le problème des alcalis organiques sous des auspices plus'cléfavorables que ne l'était celui de la murexyde ? La majeure partie de nos procédés ne reposent-ils pas déjà sur des réactions oxydantes ; et c'est sous ces réactions précisément que les alcaloïdes décèlent les couleurs les plus recherchées. Deux alcaloïdes d'ailleurs font déjà partie de nos procédés de teinture : Pharmaline et l'aniline avec ses dérivés. Dans le nombre des bases qui restent, nous voyons d'abord celles de l'opium, la morphine et la codéine, qui produisent du rouge ; la narcoUne, du vert foncé avec l'acide sulfurique; la nitroméconine, du rouge avec les alcalis. Nous avons ensuite la Strychnine, qui donne du violet ; la dissolution nitrique de la brucine qui, par le chlorure stanneux, est ramenée du rouge au violet ; la théobromine oxydée, qui colore l'épiderme en rouge et la magnésie en gros bleu ; la sanguinarine, qui se colore en rouge dans les atmosphères à vapeurs acides ; la nitronaphtylamine, qui est un alcali rouge carmin ; la caféine dont les dérivés nitriques amalique, fournissent un homologue de l'acide urique ; qui se colore en violet sous l'influence des alcalis et colore la peau en rose (murexoïne). L'alcali de la cigüe, la couine, passe

du pourpre au bleu par l'acide chlorhydrique anhydre, et au rouge foncé par l'acide nitrique. Enfin dans les alcalis des quinquinas, la quinine qui avec l'eau chlorée et de l'ammoniaque donne du vert, puis du violet, puis du rouge, à mesure que le chlore augmente. A la quinine devraient être joints les dérivés chlorés des amides quinoniques de Laurent, ainsi que cette combinaison non azotée de VVcehler, la quinone avec l'hydroquinone, qui a pas la réputation d'être le plus beau corps de la chimie organique, etc. Les réactions oxygénantes prolongées laissent avec plusieurs alcaloïdes, pour produit final, des résines noires.

PAR LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE.

411 Plusieurs des colorations que nous avons citées sont, il est vrai, passagères; d'autres n'existent que dans des véhicules qui altéreraient nos tissus ; mais n'a-t-on pas rencontré exactement les mêmes phénomènes dans les apparitions de la murexyde et dans l'histoire des acides sulfindigotique et sulfopurpurique ? A-t-on étudié ces réactions sous le point de vue de leur application tinctoriale ? Ajeutons encore que dans ce but il serait superflu de faire usage de produits au degré de pureté où les réclame la pharmacie. XVIII.

MÉDAILLE n'on., pour l'une ou l'autre des couleurs suivantes

rouge métallique ; vert métallique foncé; violet métallique, susceptibles d'être imprimées au rouleau, avec l'albumine pour épaississant. Une exécution prompte, une sécurité augmentée par« l'avantage de pouvoir juger des résultats durant l'impression, et une solidité suffisante rehaussée par la nature même de l'épaississant, ont donné à nos genres plastiques une étendue que les imprimeurs sur étoffes cherchent à développer chaque jour en raison de la faculté qu'ils trouvent d'y pouvoir utiliser toutes les couleurs organiques ou minérales. Cependant parmi celles-ci

il manque encore trois nuances principales, et c'est en raison de cette lacune que nous faisons un appel aux fabricants de couleurs, en demandant pour les toiles peintes un rouge métallique, un violet métallique et un vert foncé. La qualité dominante sous-entendue par métallique est tout d'abord la solidité à la lumière. Les autres conditions sont l'insolubilité et l'éclat de la nuance même. Ainsi, nous ne saurions accepter, par exemple, comme rouges, des précipités qui quelquefois portent ce nom dans les verres à expérience, s'ils ne pouvaient être placés entre le vermillon et le carmin, ni former du violet ou de l'orange par leur mélange avec du bleu ou du jaune. Pour le vert, il faut l'intensité qui manque aux composés de cuivre, d'urane de cobalt ou de chrome; intensité qui se définirait assez bien par la teinte foncée du vert de vessie. Nous possédons des jaunes métalliques, des bleus métalliques, mais les verts que donnent leurs mélanges perdent, dans nos conTOME XVIII, 186o.