Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 205]

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MÉTALLURGIE DU PLATINE.

Comparaison

La différence entre ces deux procédés n'est pas aussi

nouveaux procédés et l'ancien.

désavantageuse au deuxième procédé qu'on peut le croire à l'inspection des deux chiffres de revient. Ici

entre les deux

nous avons compté pour les fours une valeur relativement considérable, et supposé que chaque four ne peut servir qu'a un seul traitement. Mais en réalité la construction de ces fours est chose si facile, leur matière

première a une si faible valeur, qu'on trouvera sans doute, en pratique, que nous avons doublé ou triplé leur prix et le nombre d'appareils nécessaires aux opérations. Cependant nous devons dire que la première fusion exigera au moins quatre fours: il ne faut pas espérer en diminuer le nombre. C'est pour la seconde, et surtout pour la troisième opération, que les four employés sans interruption à la fusion de grandes masses métalliques ou conservés dans des fragments

de chaux serviront, pour ainsi dire, indéfiniment avec qttelques réparations insignifiantes.

Le bénéfice résultant de l'augmentation du rendement reste le même pour les deux procédés de voie sèche.

L'avantage considérable du second, c'est d'exiger des frais d'installation presque nuls. Un seul gazomètre de 5 ou A mètres cubes,, si l'on veut traiter 10 à 20 kil, de minerai par jour, ce qui est énorme, suffit avec le gaz de l'éclairage des grandes villes ou un appareil de fabrication de gaz à l'eau, dont la cornue en fonte aura au plus 5o ou Go litres de capacité, pour constituer l'outillage d'un pareil atelier. Il faudrait y ajouter un tour pour construire rapidement les petits fours en chaux de 15 kil. de platine. Un seul ouvrier habile, sachant manier le chalumeau,

suffira pour la conduite d'un pareil atelier, les autres opérations pouvant être livrées à de simples manoeuvres,

MÉTALLURGIE DU PLATINE.

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tandis que la coupellation exige un homme expérimenté qui connaisse déjà cette opération, qui sache battre une coupelle, etc. III° Nous ne pouvons indiquer ici l'économie réalisée

par le procédé intermédiaire dont lieus avons parlé dans notre mémoire ; elle dépend de la méthode employée et à laquelle on voudra la substituer. Elle supprime le sel ammoniac, les pertes par dissolution, et remplace la compression de la mousse par la fusion, qui nous semble devoir être moins coûteuse et plus facile, surtout pour les gros lingots. En outre, elle donne un rendement de beaucoup supérieur. IV° La fonte des minerais de Russie et la revivification du platine usé sont des opérations dans lesquelles la fusion remplace la dissolution d'une manière encore plus avantageuse (1). Elle a, de plus, l'avantage de dé-

Prix du traitement.

Prix de la revivification du

platine usé.

pouiller sans frais le platine de toutes les impuretés que les opérations chimiques ou l'usage ont pu y introduire accidentellement. Pour fondre ioo kil, de platine en lingots, il faut Oxygène, Io mètres cubes 20f,00 Un four en chaux servant presque indéfiniment 3',5. 23',50

Soit 0m,24 par kilogramme. La pureté du métal ainsi obtenu, l'homogénéité constante des lingots bien coulés

sont encore un avantage considérable. En effet, on n'est pas toujours sûr, en préparant des lingots de platine par compression, d'avoir du platine qui, laminé et chauffé au blanc, ne se bouillonne pas à sa surface. (i) Aujourd'hui le platine coûte, pour sa révivifica,tion par la voie humide, 25o francs par kilog., soit 25 p. 100 de sa valeur. La mise en lingots par notre procédé coûte 01,2Lt par kilog., soit e millième seulement du prix actuel.

Avantages.