Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 77]

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Calcination des

chlorures.

MÉTALLURGIE DU PLATINE.

platine et d'iridium complètement inattaquable une fois

MÉTALLURGIE DU PLATINE,

ces précautions prises. M. Quennessen, qui nous a communiqué ce renseignement, attribue même la résistance absolue de ces vases à une couche d'iridium pur qui se serait formée à leur surface après la disso-

est un avantage dans les opérations auxquelles on doit les soumettre. En effet, ce qu'il y a de mieux à en faire, c'est de les mêler par fusion au platine pour obtenir des alliages qui sont manifestement préférables au métal pur.

lution du platine. Quoi qu'il en soit, une fois le minerai attaqué, on sépare l'osmiure d'iridium par la décantation et l'on évapore lentement le chlorure de platine et

des métaux qui l'accompagnent jusqu'à obtenir un commencement de décomposition. La poudre rouge ainsi obtenue est calcinée au rouge dans un grand creuset en terre ou en platine fermé, muni d'un col fixé

sur la partie supérieure de ses parois et qui mène les gaz dans une cheminée, en retenant les poussières fines d'oxyde et de chlorure de fer qui sont 'entraînées quelquefois assez loin. On pourrait craindre qu'avec elles

ne disparût aussi quelque parcelle des métaux pré-

Lavage

du platine.

cieux, tels que l'iridium et le rhodium, qu'on aura plus tard intérêt à rechercher avec les oxydes de fer et de cuivre. Une fois cette calcination opérée, on porte la

poudre de platine dans une sébille et on la lave à la manière de l'or ou du minerai de platine lui-même. La

poudre dense et brillante de platine pourrait être réunie par la compression ; il vaut mieux la fondre im-

médiatement, ce qui est toujours moins coûteux et Dissolution des métaux communs.

très-facile à cause de sa densité considérable. Traitement des oxydes. Les oxydes légers sont re-

cueillis, mis en pâte avec de l'acide sulfurique concentré et chauffés à près de 3000 ; le fer, le cuivre, un peu de palladium, se dissolvent , et il reste de l'iridium et du rhodium mélangés qu'on calcine fortement

dans un creuset de charbon de cornue entouré d'un creuset de terre, pour ramener les oxydes à l'état métallique et leur donner une grande compacité, ce qui

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III' Essais à tenter pour obtenir par voie sèche du Si l'on avait intérêt à obtenir du platine chimiquement pur, il faudrait cou-

platine chimiquement pur.

peller du platine plombifère, contenant du rhodium et

de l'iridium à une température très-élevée. On sait, d'après ce que nous avons déjà dit, que le platine s'agglomère en choux-fleurs métalliques, tandis que l'iridiate de plomb et l'oxyde de rhodium se séparent sous la forme d'une poudre noire cristalline, qu'il est trèsfacile d'enlever au platine par un lavage fait à l'eau et avec la brosse ; on détache ainsi tout l'iridiate de plomb qui pourrait adhérer en quelques points au métal. Ordinairement cette adhérence n'a pas lieu ; il suffit de retourner la coupelle pour faire tomber tout l'iridiate de plomb. L'oxyde de rhodium et l'iridiate de plomb pourraient être utilisés simplement en les ajoutant au platine que l'on veut fondre et transformer en alliages. L'oxyde de plomb se volatilise, les oxydes des métaux précieux se réduisent et se dissolvent dans le platine à la température développée dans les fours en chaux. Cette méthode que nous esquissons ici, nous n'avons pas pu l'étudier d'une manière sérieuse, faute de matériaux suffisants. Mais avec les détails que nous

avons donnés déjà à propos de la coupellation du plomb platinifère et des appareils que nous avons décrits , rien ne serait plus facile que de faire les essais qui doivent précéder une exploitation métallurgique.

Nous pensons que les coupellations devraient être

Procède par voie sèche.