Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 62]

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MÉTALLURGIE DU PLATINE.

qui persiste après la disparition des flammes vertes indique la décomposition des dernières traces d'osmiure d'iridium qui ont résisté à la coupellation. Quand Coulée.

tous ces signes d'impureté ont disparu plus ou moins complétement, on coule le métal affiné dans une lingo-

tière parallélipipédique faite avec quatre plaques de charbon de cornue assujetties au contact par du fil de fer Le métal coulé dans du charbon ne donne pas de bons lingots ; mais les lingotières en charbon sont très-

maniables, peu coûteuses et, comme les lingots sont presque toujours destinés à la refonte, ce sont ces lingotières qu'il faut préférer dans cette opération intermédiaire. L'entière disparition des flammes vertes et de l'odeur

d'osmium n'aurait lieu, la plupart du temps, qu'après un chauffage très-prolongé, si l'on voulait l'obtenir dans ces fours à chaux qui se fendillent et dont les fentes se remplissent de litharges et d'oxydes volatilisés, que la flamme et la chaleur atteignent seulement au bout d'un

temps fort long. 11 vaut donc mieux couler le platine sans attendre que la flamme du chalumeau au sortir du four soit devenue tout à fait incolore, sauf à refondre le platine ainsi coule. La fusion du platine est une opération si facile et si peu coûteuse, qu'on ne doit pas tenter de faire cette économie qui consisterait à affiner et à couler définitivement le métal du premier coup. Dans ce cas, il faudrait verser le platine affiné dans des lingotières en chaux dont nous donnerons plus tard la description. Aussitôt que le four est vidé, on le remet dans la position horizontale, et, comme pendant la coulée on a diminué la vitesse des deux gaz, on tourne les robinets pour rendre la vitesse primitive et l'on introduit de nouveau platine dans le four. On recommence ainsi cette

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opération aussi souvent que l'on veut. La seconde fusion, effectuée dans le même four en opérant sur les mêmes quantité de platine, consomme un volume de gaz presque moitié de ce qu'il faut pour la première opération, à cause de la lenteur avec laquelle la chaux s'échauffe à une profondeur convenable. Aussi faut-il calculer la grandeur de son four de telle sorte que la fusion complète de toute la provision de platine qu'on veut affiner s'opère en trois ou quatre opérations successives. En effet, un four à chaux bien construit et bien cerclé peut servir presque indéfiniment, à la seule condition qu'on n'interrompe pas les fusions et qu'on évite de froisser les parties saillantes de la chaux avec les instruments qui servent à introduire le platine. Quand on laisse refroidir le four après une ou deux manipulations successives, on peut le faire servir encore deux ou trois fois, mais à la condition de le conserver au milieu

de la poussière de chaux vive Il est vrai que nous n'avons jamais pris tant de précautions pour la conservation de ces appareils, qui se fabriquent si facilement et dont la matière a si peu de valeur. Quand la chaux est siliceuse, elle s'altère un peu à la haute température que le gaz et l'oxygène dévéloppent par leur mélange : l'intérieur des creusets devient noir en s'imbibant en même temps d'un peu de litharge, d'oxyde de cuivre ou même d'oxyde de fer qu'on a introduits dans les fusions ou qui se trouvent dans la chaux. La matière devient spongieuse et quelques globules de platine pourraient bien s'y perdre. Après chaque opération du genre de celles que nous venons de décrire, on doit démonter le four, le déliter lentement ou laisser se déliter àl'air la chaux dont les morceaux sont colorés par le feu, les broyer finement et les laver pour retrouver les petites grenailles qui échapperaient à la recherche di-

Traitement des [ours.