Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 257]

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OESEEVATIONS 476 Le « poids produisant des réactions tangentielles! » cela ne cadre- t - il pas merveilleusement avec cette autre phrase ( page h52, dernière ligne) : « A ces progrès, vient se joindre » l'emploi de bandages d'excellente qualité, qui ramènent les » effets de roulement ci des pressions normales! » Ce qui veut dire, sans doute (si cela veut dire quelque chose), qu'avec de plus bons bandages, il n'y a plus d'action tangentielle, d'adhérence! Il y a cependant dans tout cela une vérité : la composante normale du poids d'un corps, placé sur un plan incliné, est, en

effet, moindre que ce poids ! Mais à quel propos cette vérité? Pourquoi celle-là plutôt que d'autres? Pourquoi pas tout aussi bien le carré de l'hypoténuse, qui est, lui aussi, une vérité incontestable ?

Pourquoi? Ne serait-ce pas tout simplement parce que l'auteur confond la réaction tangentielle avec le poids, la réaction tangentielle aux roues avec la réaction normale aux roues, l'adhérence utilisée, ou l'effort de traction, avec le poids! Y a-t-il une autre explication? Cherchons. Si l'auteur avait dit simplement que, sur une rampe, la composante normale du poids est inférieure d'une quantité infini. tésimale, mais enfin inférieure à ce poids; que, par suite, la limite de l'adhérence, proportionnelle à cette composante, est inférieure, aussi d'une quantité infinitésimale, à ce qu'elle est sur niveau, il aurait dit une de ces vérités qu'on peut se dispenser de rappeler, mais après tout, une vérité.-- Mais quand il ajoute : « Prétendre que l'effort de traction imposé au mo-

teur atteint, en rampe, une limite qu'il atteindrait très-

» rarement sur niveau, c'est le renversement, etc., etc. » Gela signifie-t-il par hasard, qu'en fait, on demande à une machine un effort de traction moins considérable en rampe que sur niveau?... Oh alors, ce serait bien autre chose ! C'est pour le coup qu'il y aurait lit « une doctrine » et une doctrine aussi nouvelle que curieuse assurément 1 Seulement, je ne conseillerais pas à l'auteur de demander aux mécaniciens ce qu'ils pensent de sa découverte I Entre ces deux interprétations, les seules possibles, je ne doute pas que lui-même, toute réflexion faite, ne préfère encore la première! Je ne veux pas insister. Tout cela ne peut inspirer qu'un sen-

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timent: le regret de voir des critiques aussi étonnantes (le mot n'est pas forcé, on l'avouera) émises par un ingénieur qui a eu une certaine notoriété parmi les vétérans de nos chemins de fer. Reconnaissons cependant que dans son étrange erreur il est bien modéré. Il ne traite pas assez sévèrement les ci doctrines » qu'il a imaginées! Mais croire qu'on a découvert de grosses absurdités; qu'elles

ont pu être imprimées dans le recueil officiel du corps des ponts et chaussées ; qu'elles peuvent être enseignées dans une grande école, aux premiers élèves de l'École polytechnique; se figurer sérieusement qu'on remplit une sorte do mission en réfutant ces énormités imaginaires; regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt; ne pas songer un instant à se demander si, au lieu de tout cela, ce ne Serait pas qu'on est soi-même le jouet de quelque étrange aberration, n'est-ce pas vraiment bien fort!

Est-il, maintenant, bien nécessaire de continuer ? Au fait, puisque j'ai commencé, allons jusqu'au bout. Tout en se félicitant d'avoir relevé ces « doctrines si aventurées)), l'auteur regrette d'avoir tant tardé (il regrettera probablement de n'avoir pas tardé encore plus!)... « En les relevant en temps utile, elles auraient empêché, contre l'accou» plernent des essieux et l'appui des machines sur le tender, » une campagne aussi malheureuse que celle que N. le profès» seur a entreprise contre les contre-poids, etc., etc. » J'en ai assez dit sur la première de ces « malheureuses campagnes». En tous cas, cette campagne, je, l'ai faite en assez bonne

compagnie, et pour citer des noms, entre des hommes comme MM. Sauvage, Vuillemin, Coussard. Tenbrinck, Dietz, etc., qui

ont comparé, examiné, longuement expérimenté, et l'auteur qui n'a fait ni l'un ni l'autre, mais qui a fait, il est vrai, sur ces doctrines d'adhérence » une campagne si heureuse, que le lecteur prononce!

9° Voici maintenant autre chose. Il ne s'agit plus de machines à 8 roues couplées, ni de machines Engerth, ni des fameuses « doctrines d'adhérence», ni

de bandages bons ou mauvais, ni de réserve, ni de bienveillance, etc. Il s'agit des contre-poids. Parlons donc des contre-poids. Dire que j'ai fait « une campagne malheureuse contre les » contre-poids destinés à équilibrer le mouvement des ma» Chines, » la plaisanterie pouvait être bonne lorsque l'auteur