Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 243]

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SUR LES MACHINES LOCOMOTIVES 448 Rien n'est plus caractéristique à cet égard que les résultats

A HUIT ROUES COUPLÉES.

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lations, est moins forte dans la machine Engerth que dans les machines à six roues couplées, et les causes d'inégalité d'usure des bandages y étant en conséquence moindres, celles du glissement résultant de l'accouplement des roues inégales y seront

d'expériences consignés dans une note de M. de Boulongne, génieur des ponts et chaussées, sous-directeur de l'exploitation du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée. Une machine, la Bampe, construite sur les plans de M. Beugnot dans les ateliers de M. Kchlin, à huit roues couplées et ayant un point d'appui sur le tender, d'après une disposition analogue à celle d'En-

moindres aussi.

On avance, il est vrai, comme un fait simple, évident (non entrevu jusqu'ici !) que l'essieu du tender recevant l'accroisse- Poids transmis

gerth, ayant 175 mètres quarrés de surface de chauffe, et

ment de poids qui résulte des oscillations, sera surchargé. A cela nous pourrions nous borner à répondre qu'il en sera

47.500 kil. de poids servant à l'adhérence, a remorqué sur une rampe de 0',006 du chemin de la Grande-Combe, à la vitesse de 1,950 par seconde, un poids de 929 tonnes, machine comprise, et sur une rampe de om,012, un poids de L138 tonnes, machine comprise, à la vitesse de 5',90 par seconde. Dans le premier cas, l'effort a été de 9.540 kil, et le travail dynamique par seconde de 27.800 kil. Une plus faible charge ayant permis une plus grande vitesse, et celle-ci ayant causé un plus grand nombre d'échappements, la production de vapeur a été plus considérable et le travail dynamique supérieur. Dans la machine Engerth, comme dans toutes les autres, la surface de chauffe est, aux vitesses normales, inférieure à ses facultés d'adhérence. Elle peut et elle doit pouvoir, il est vrai, faire un effort momentané bien plus considérable que ne le permet l'adhérence au sixième; des démarrages fréquents, des arrêts forcés sur des rampes, peuvent rendre, sous ce rapport, indispensable que la puissance motrice soit transmise aux essieux du tender, niais sur une ligne horizontale ou sensiblement horizontale, cela est moins nécessaire. Ainsi et en résumé, la machine Engerth à huit roues couplées est, au point de vue de la puissance mécanique, supérieure de beaucoup (dans le rapport de 100 à 160) aux machines à six roues couplées, dont le poids sur roues ne dépasse pas le sien. A ce titre, elle est beaucoup plus économique d'acquisition,

bien pis encore lorsque la machine sera rendue indépendante,

suivant les conseils de M. le professeur, puisque l'excès de pression résultant des oscillations se reportera sur les essieux moteurs; mais nous ne choisissons pas ce terrain pour notre discussion; il est sans intérêt, parce que nous avons la conviction qu'on persistera, pour ces machines, dans la disposition Engerth. C'est aux qualités de la machine et à ses effets sur la voie, par l'intermédiaire des bandages, que nous nous attachons.

Le poids porté par les deux essieux du tender est de 10.000 kil.

pour l'essieu d'avant, de 11.900 kil, pour l'essieu d'arrière. Il est convenable de ne pas dépasser cette charge ; mais on entrevoit de suite qu'il est facile de faire porter le tender sur trois essieux au lieu de deux. On sait aussi que dans le cas où la charge sur deux essieux se trouve inégalement répartie, on exacteMent au moyen de balanciers; cet appareil est aujourd'hui très-usité dans la fabrication des machines. Ce sont là des modifications courantes qu'une surcharge imprévue d'un essieu conduit à réaliser : on ne l'a pas fait cependant,

et par une raison bien naturelle; c'est que les bandages de l'essieu dont il s'agit ne témoignent pas d'une altération aussi rapide qu'on veut bien le dire; cela s'explique en effet. D'abord le volume d'eau porté par le tender étant de 8. up0 kil., cette charge ne porte complètement sur les essieux que momentanément; à mi-charge, ils sont déjà déchargés chacun de deux

d'entretien et d'exploitation. Elle leur est encore très-supérieure en stabilité, par la simple raison que sa base prisé depuis l'essieu d'avant jusqu'à celui du tender, est beaucôtiP

tonnes.

plus étendue que dans toutes les autres machines ; que le centre de gravité a lui-même une base fixe entre les deux essieux du

Il faut ensuite se garder de croire que lorsque le poids de dix

à douze tonnes a été considéré par les ingénieurs comme une

milieu, tandis que dans la machine à six roues, il oscille sur l'essieu central. Cette supériorité relative dans la stabilité a pour conséquence que l'inégalité de charge qui se produit entre les essieux des machines, comme conséquence des oscil-

limite convenable de la charge que doit porter un essieu sur les rails, cette limite comprît les pressions dues aux oscillations. Cette pression s'élève souvent jusqu'à Set même /1 tonnes au delà du poids absolu porté par les roues au repos, et elle

-4.3111111111te.

'ru te:dieer par la machine.