Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 135]

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FORCE CENTRIFUGE, NOUVEAU VENTILATEUR

qui fournissent le vent aux cubilots et aux ateliers de forge ; ce qui est l'emploi le plus ordinaire de cette sorte de machines. Mais comme le montrera la discussion qu'on lira dans les paragraphes suivants, il n'est guère possible de leur attribuer un rendement pratique supérieur à celui qu'a trouvé M. Glépin. Cette infériorité si marquée des machines soufflantes ou aspirantes à force centrifuge tient à deux ordres de causes : les unes inhérentes à la nature et au mode de leur action et qu'il y a nécessité de subir au moins dans une certaine mesure ; les autres inhérentes à leur construction imparfaite.

Les vitesses des organes mobiles sont, par rapport aux vitesses des molécules fluides et aux effets utiles obtenus, nécessairement beaucoup plus grandes dans les ventilateurs que dans les turbines : de là une influence beaucoup plus nuisible des forces vives perdues et des résistances de frottement. J'ai cependant pensé qu'on pouvait les améliorer beaucoup, et qu'en leur

appliquant, comme l'ont fait les inventeurs qui ont créé les turbines, un ensemble de dispositions calculées, d'après les notions théoriques, de manière à donner au fluide appelé et foulé par le mouvement de rotation les directions les plus convenables, on obtiendrait un rendement plus élevé. J'ai , dans cette vue, fait construire deux appareils, et les expériences auxquelles je les ai soumis ont confirmé les présomptions que j'avais été induit à concevoir. Mais, avant de décrire les nouveaux outils, il me paCe que l'on doit prendre rait essentiel de bien définir ce que l'on doit prendre pour mesure

de l'effet utile pour mesure de l'effet utile de cette espèce de machines, d'un car, faute d'établir ce point, on a parfois énoncé des Yentilateur.'

résultats erronés. Un ventilateur exerce deux sortes d'actions :

d'une

e

part, il déplace une certaine masse d'air et lui communique un accroissement de pression ; d'autre part, il en projette les molécules à l'extérieur des palettes, avec une vitesse qui est généralement très-grande. S'il est employé comme machine d'aérage ou d'aspiration, il est évident que la première de ces actions représentera

seule le travail utile. Il en sera encore à peu près de même s'il fonctionne comme machine soufflante. A la

vérité, en entourant la roue mobile d'une enveloppe convenablement disposée, on peut recueillir à la bouche

de cette enveloppe une bonne partie des vitesses de projection ; mais

,

sauf dans des circonstances très-

exceptionnelles, comme celle où l'on aurait à alimenter un jet unique placé à petite distance, ces vitesses ne

pourront pas être transportées jusqu'aux tuyères et aux buses.

On sait, en effet, comment s'opère la distribution du vent dans presque tous les ateliers. Une conduite générale, souvent d'une très-grande longueur, reçoit l'air lancé par le ventilateur ; sur elle s'embranchent les divers tuyaux secondaires qui aboutissent aux buses, et c'est en vertu de la pression seule que l'air s'écoule dans ces derniers canaux et à travers les orifices qui les terminent. D'ailleurs il convient de donner à la conduite principale une large section ; c'est-à-dire de rendre petite la vitesse du courant qui y circule ; car,

si la section était étroite, les frottements des parois produiraient rapidement un travail résistant énorme. Le seul résultat utile que l'on puisse donc retirer de la force vive dont le fluide est animé en sortant des aubes est d'en transformer une partie en pression à l'entrée de la conduite ou dans l'enveloppe, en même temps que s'opère l'extinction de la vitesse. Or cet effet, nécessairement contrarié par des tourbillonnements et

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