Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 303]

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582 BULLETIN. propres effets; une machine .Engerth à huit roues couplées devient bientôt un engin qui écrase et lime à la fois les rails. Si, au contraire ( comme dans les machines de la rampe de Giovi par exemple ), les huit roues couplées forment deux groupes indépendants, l'inégalité des diamètres peut impunément préexister ou s'établir d'un groupe à l'autre. Est-il besoin d'insister sur un point d'une telle évidence? III. L'auteur remarque que la répartition d'une machine n'est pas la même en marche qu'au repos : s qu'a de très-faibles » vitesses, des machines peuvent être extrêmement instables ; » que la machine l'Antée par exemple, était, à i5 kil., d'une » instabilité effrayante. » Qu'est-ce que cela prouve ? La note des Annales dit-elle que que la machine l'Antée fût ou ne fût pas stable? Ce qu'elle dit, et ce que je repète, c'est que la machine Engerth transformée est parfaitement stable à des vitesses de 25 kil. Voilà le fait avancé ; il est facile à vérifier, et la machine l'Antée ne fait rien à l'affaire. Au surplus, il s'agissait seulement pour l'auteur d'amener le nom de cette machine. On pourrait croire, en effet, qu'il part de son instabilité pour conclure que la machine de l'Est ne peut pas être stable? Mais point : car il prend soin de nous apprendre immédiatement après que ce même Antée est devenu stable., même à,des vitesses « trois fois plus fortes,» par l'emploi des contre-poids. Eh bien alors! est-ce que les machines de l'Est n'ont pas, elles aussi, des contre-poids? Et puisque la machine l'Antée est devenue si stable à 45 kilomètres, est-il si étonnant que les machines de l'Est (auxquelles on n'en demande pas tant) soient stables à 25? C'est donc en vertu d'un privilége unique que « le poids en porte- à-- faux » de la machine l'Antée n'est pas « le libre jouet des oscillations » ! (1) (s) Les conditions sont exactement les mêmes dans cette machine et dans celle de l'Est quant au rapport de la longueur de la machine à l'écartement des essieux extrêmes:

Aillée.

Machine

de l'Est.

Longueur de la machine(du fond antérieur des cylinires à l'arrière de la boite à feu) Ecartement des essieux extrêmes . . .

.......

Rapport

met.

mèt.

0,30

7,80

3,20

3,95

1,97

1,97

BULLETIN.

585

Quant à l'influence de la marche sur la répartition, est-ce donc à dire qu'une bonne répartition statique ne soit pas une des conditions fondamentales de l'établissement d'une machine locomotive ? Est-ce que, par hasard, les perturbations dues à la marche corrigeraient les écarts de la répartition statique (i)? Réaliser autant que possible l'uniformité au repos, et atténuer les diverses influences perturbatrices dues à la marche,

n'est-ce pas le double but que se propose tout constructeur éclairé? Citons encore : Il n'y a pas lieu de conclure que, parce que le poids (de la » machine) supporté, à l'état de repos par les essieux du ten» der, est faible, il n'y a que des avantages à rendre l'indépen» dance à la machine. Car, dans l'état de mouvement, ce poids » devient considérable, et si, malgré le concours de cet essieu, » la répartition du poids de la machine sur les essieux varie

» quelque peu, elle varierait bien plus vile encore si le poids » en porte-à-faux était le libre jouet des oscillations verticales » et horizontales. » 11 est difficile de combattre plus directement sa prbpre thèse,

que le fait l'auteur dans ce passage. Comme on l'a vu, le premier essieu du tender est déjà trèschargé au repos. D'après la réglementation normale du Nord, cette charge est de lo',9 ( tandis que le deuxième essieu de la machine ne porte que 9%2); en pratique, cette charge au repos dépassait même 15 tonnes dans la machine 172 de l'Est (p. tub de ce volume). Que sera-ce donc, cet essieu étant déjà surchargé avec un contingent insignifiant, au repos, du poids de la machine, si (1) Sans entrer ici dans des détails connus de tous les ingénieurs, je rappellerai que, de toutes les forces qui modifient, en marche, la répartition statique, deux seulement agissent toujours clans le même sens pour la transmis par la bielle marche en avant s 1° la composante verticale de l'effort La prela glissière supérieure. et 20 son égale et contraire, appliquée sur mière augmente la pression sur la roue motrice d'une quantité qui passe Quant aux perturbations (inertie des pare, niais qui n'est jamais négative. pièces du mécanisme, oscillations de la chaudière, bosses de la voie), elles agissent alternativement dans un sens et en sens contraire, augmentant et

Voir :1" Des contre-poids réduisant tour atour la charge de chaque roue. appliqués aux roues motrices des locomotives et des limites à leur assigner. 2° Des machines série (1853), t. 11E, p. 427.) Note. (Annales des mines, 5* locomotives très-puiseantes et à petite vitesse. Note. (Annales des mines, 5° série (1854), t. V, p. 343, note G.)

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