Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 300]

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BULLETIN. 576 quona, l'iridium et le platine ont partout la même apparence, la même forme ; les paillettes ont la même dimension. Cependant on m'a fait voir, comme une grande curiosité, une pépite d'iridium de la grosseur d'un grain de riz ; c'est la seule de cette taille qui ait été rencontrée. J'ai tamisé près de 2 5 kilogr. de paillettes d'iridium sans rien trouver qui eût le quart de cette taille. Le rhodium se présente partout sous la forme d'une poussière noirâtre, et il est toujours en petite quantité.

Il n'y a rien de fixe quant à la profondeur à laquelle 'on peut atteindre la couche aurifère, et de plus l'épaisseur de

cette couche varie de quelques centimètres à plus d'un mètre. Tantôt elle est enfouie à 7 mètres sous le sol, tantôt on la découvre à la surface, tantôt sa masse est disséminée dans toute l'épaisseur de la grève. L'aspect du terrain ne peut rien faire préjuger de la quantité de l'or ou de la profondeur à laquelle on le rencontrera. Souvent la couche aurifère renferme des pièces de bois, des racines et toutes sortes de débris végétaux. J'ai vu des troncs d'arbres extrêmement curieux, l'une des extrémités étant parfaitement silicifiée et faisant feu au briquet, tandis que l'autre a conservé son état naturel dans toute son intégrité. Parfois une partie du ligneux pénètre dans le bois pétrifié, et alors il est transformé en lignite brûlant parfaitement bien. Je n'ai pas pu m'expliquer ce phénomène très-digne d'attention. Presque partout la couche aurifère gît sur un lit de glaise d'un blanc bleuâtre ou verdâtre, ressemblant au kaolin. A son

tour, cette glaise repose ordinairement sur la roche, tantôt schisteuse, tantôt granitique. Assez souvent une couche de glaise est intercalée 'entre deux couches aurifères. Enfin j'ai remarqué, mais rarement, une couche aurifère sous un lit de roche de 0-.5 àe mètre d'épaisseur. Dans les parties du littoral où l'or se trouve à la surface, il arrive souvent que d'une année à l'autre, pendant l'hiver, or et sable ont été balayés par les courants, et tel mineur qui possédait un terrain riche se trouve dépouillé au profit d'un voisin.

Ce n'est pas seulement au pied de la falaise que l'or se rencontre, et un jour viendra où l'on fera des digues dans la mer, et là, on découvrira de grandes richesses, En effet, dans certains endroits, les mineurs ont travaillé en tirant au large autant qu'ils l'ont pu, et ils ont dû s'arrêter bien qu'ils vissent la

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richesse des sables augmenter à mesure qu'ils s'éloignaient du rivage. D'ailleurs l'aspect de la plage, de la falaise et des roches qui garnissent les abords de la terre, suffit pour démon-

trer que le continent a été, depuis des siècles, rongé par la mer, et tous les jours on voit c-rouler quelque nouveau morceau de la côte.

Ce qui manque au mineur dans l'Orégon comme en Californie, c'est l'eau. On utilisera un jour la forte brise qui souffle tous les jours de neuf heures du matin à quatre heures du soir. Du reste, les moyens employés pour le lavage des sables ont été variés à l'infini. Mille machines ont été essayées avec plus ou moins de succès, et on en revient toujours aux plans inclinés

portant des taquets en travers. La science consiste à régler convenablement la pente et le volume de l'eau selon la forme et le poids des paillettes quo l'on doit récolter.

Sur les gîtes aurifères de la Nouvelle-Galles (Australie). Par le R. W. B. CLARKE (t).

(Extrait d'une lettre à M. DELESSE.) Saint-Leonhard, près Sydney, Nouvelle-Galles du Sud ,t2 juin 1860.

Les montagnes neigeuses, depuis la source de la rivière Murrumbidgee jusqu'au mont Kosciusco, ont été explorées récem-

ment, et on y a trouvé des gîtes aurifères. Le climat y est très-froid, car la hauteur est supérieure à 1,5e. ou 2,000 mètres. Aux mines de Bencligo et de Castelmaine, la hauteur reste

au contraire inférieure à 550 mètres. Dans la province Victoria, j'ai visité de nouveau les gîtes aurifères, et près du mont Alexandre, j'ai trouvé des schistes qui sont remplis de graptolithes et de diplograpsus dont plusieurs espèces sont nouvelles : par conséquent, il est bien certain que les filons de quartz aurifère à Bendigo et à Forest-Creek sont dans des cou-

ches appartenant au silurien inférieur et de même âge que celles de Llandeilo dans le pays de Galles. Ces couches sont recouvertes par un grès tertiaire et par d'autres dépôts qui appartiennent en partie au miocène, en partie au pliocène. (1) Voir Annales des mines, 1,350, t..

XVII et X III, p.

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