Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 239]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

sidérables à l'état grenu, telles que les roches (itacolumites) qui, au Brésil, sont associées à l'or et au diamant. Le quartz est un témoin de la voie humide.

Dans la plupart de ces cas, le quartz paraît être un produit de la décomposition de silicates, de même que dans nies expériences où il se produit de diverses ma-

nières. Ainsi le quartz qui, sous tant de formes, fait partie des roches éruptives et des roches métamorphiques, doit être considéré, tout aussi bien que celui des filons, comme un témoin de la voie humide (1). Le On peut conclure de ce qui se passe dans les expémétamorphisme a vair lieu, riences d'eau suréchauffée, comme de l'exemple des meifie "ès-près calcaires si chargés de minéraux, qui ont été rejetés des de la surface.

profondeurs de la Somma, que la température et la pression paraissent indispensables à la production d'un métamorphisme énergique. D'un autre côté, un métamorphisme intense s'est développé quelquefois près de la surface, comme au Brésil, où les schistes cristallins et gemmifères s'étendent sur plus de 1200 kilomètres de longueur. Il semble y avoir contradiction entre ces deux faits. Toutefois, lorsque de l'eau suréchauffée est

poussée des profondeurs vers la surface à travers la substance ou les fissures à peine ouvertes d'une roche, il faut bien remarquer que les lois de la pression hydrostatique ne lui sont pas applicables, comme elles le seraient à de l'eau remontant librement dans une cre-

vasse. On comprend facilement que dans le premier cas sa pression , et par conséquent sa température, puissent se conserver, en quelque sorte comme en vases clos, jusqu'à quelques mètres de la surface.

Il est donc possible que beaucoup d'actions, telles que la cristallisation du granite, celle de certains amas (i) Mes expériences confirment ainsi pleinement les vues que MM. Schaflia,i).t1 et Bischof avaient émis sur ce sujet.

EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.

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stannifères qui renferment les mêmes minéraux que les roches. du Brésil, aient eu lieu sous pression, bien qu'a une très-faible profondeur. Il est probable que certains minéraux, par exemple

Il a même

les silicates anhydres, ne se produisent facilement dans été quelquefois plus prononcé l'eau qu'a des températures déterminées. Une chaleur prés de la surface que dans trop élevée, aussi bien qu'un manque de chaleur, la profondeur.

nuit à leur formation. D'ailleurs l'expérience semble nous faire voir que les feldspaths tantôt se produisent, tantôt se détruisent dans l'eau, selon les températures. C'est probablement parce que dans certaines régions .des Alpes, telles que les Grisons, les parties supérieures présentaient seules la température convenable que le métamorphisme et les minéraux variés qui sont en quelque sorte ses témoins, s'y sont produits, plutôt que dans les couches situées plus bas et dont on peut suivre la coupe dans d'immenses déchirures (1). Ce fait serait analogue à la condensation dans les couches superficielles des montagnes volcaniques et des laves, du sel ammoniac, de divers chlorures, du soufre et du fer oligiste ; ou à l'enrichissement bien connu de nombreux filons dans leur région supérieure. Résumé En résumé, quand il s'agit d'expliquer l'origine et la de, avantages formation des silicates dans la plupart des roches, ce de la voie humide la voie sèche n'est pas à la voie sèche, mais bien à la voie hydrother- sur pour l'explication male qu'il faut recourir le plus souvent. Cette assertion de la formation des s'appuie sur les considérations qui suivent roches silicatées. 1° La formation par voie humide a lieu à des tempéra-

tures incomparablement plus basses que le point de fusion; c'est une condition dont on a précédemment reconnu la nécessité. (s) Ce fait, qui résulte d'observations inédites et anciennes de M. Élie de Beaumont, a été signalé récemment aussi par $ir Roderick Murchison,

1° Température moins élevée.