Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 237]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

CHAPITRE VII. CONSÉQUENCES A mira DES EAYÈS RECONNUS A PLOMBIÈRES.

EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.

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que celle de l'apophyllite du béton de Plombières, qui est aussi un silicate fluorifère. Qu'une dislocation vienne à faire naître un groupe

Un

de sources thermales, n'est-il pas probable que la plu- g"TeLd.ineasl'ers Deux

conséquences remarquables déduites des faits qui se passent à Plombières.

On a dit avec raison qu'il est peu de substances insolubles, lorsque les dissolvants circulent par millions de litres. Cependant il ne faudrait pas conclure de là que les minéraux insolubles formés par l'eau dans le sein

des roches, y ont été purement et simplement déposés par elle à la suite d'une action séculaire. Première conséquence. Formation des minéraux sur place,

par une sorte de fécondation.

Un des faits les plus nouveaux et les plus importants que révèle ce qui se passe à Plombières, c'est qu'en général une petite partie seulement des éléments consti-

tutifs de ces minéraux est apportée par l'eau. Les autres éléments préexistaient dans la roche : paraissant obéir à une tendance 'énergique à la cristallisation, ils

saisissent en quelque sorte les premiers au passage, selon leurs affinités, et le minéral est pour ainsi dire Deuxième conséquence. Commune origine

formé sur place. Dans les filons métallifères, au contraire , presque

tout ce qui a été déposé dans le canal de circulation et des minéraux de la source paraît étranger à la roche formant ses métamorphi- parois. Ce sont donc des effets très-différents de la ques. n'iême cause, et leur réunion sur un même point, à des filons

Plombières, ne laisse plus de doute sur cette commune origine.

11 y a une analogie frappante entre la production des silicates cristallisés du béton de Plombières et la de Plombières formation des silicates qui se trouvent dans une foule et ceux des roches métamorphi- de roches métamorphiques ; tels sont la wernèrite, le ques, grenat, le feldspath, le pyroxène dans des calcaires souvent à peine modifiés ; la mâcle ou la staurotide dans des schistes argileux. La production du mica dans les roches n'est pas plus difficile à comprendre Analogie

entre les minéraux

part des terrains traversés par ces sources subiront une prueé"t indp"hi j'Ili es

action, dont ce qui s'est passé à Plombières donne une idée? Cette action s'étendant de proche en proche avec l'aide du temps, occasionnerait le métamorphisme sur des zones d'une assez grande étendue. A Plombières, avant que la vallée en s'échancrant

dans

tout un pays.

Action latents

donnât issue aux sources, l'eau thermale arrivait déjà tnétamodruphisine.

de la profondeur (1), et si elle paraissait à la surface, ce n'était sans doute que par une sorte de transsudation peu apparente. En s'épanchant dans les couches inférieures du grès bigarré qui sont en contact avec le granite, elle y déposait du jaspe, du quartz cristallisé et divers autres produits. Ainsi des eaux circulant à l'intérieur peuvent causer une action métamorphique trèsénergique, sans que leur existence se trahisse à la surface par des sources thermales. Il est probable que dans bien des cas, la silicification des polypiers et des boiS de certaines couches, la précipitation du quartz cristallisé dans d'autres , tel que celui qu'on trouve dans le bassin tertiaire de Paris, la silicification complète de quelques couches primitivement calcaires (2), n'ont pas une autre origine. Il a suffi d'une eau tiède et à peine minéralisée pour transformer cette maçonnerie et y faire naître des si(I) Voir le mémoire sur Plombières cité plus haut (Annales des mines, 5' série, t. XIII, p. 232, et Bulletin de la société géologique de France, e série, t. XVI, p. 562. (a) Comme les couches de muschelicalk silicifié qui bordent la faille limite des Vosges, à Orschwiller et Truttenhausen. Daubrée. Description géologique du BasBliin, p. 525 et 326.