Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 222]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

Middletown dans le Connecticut, avoisiné de silicates fluorés et de colombite, résulte probablement d'actions semblables. La décomposition Ces derniers faits nous autorisent à penser que des et la régénération phénomènes analogues ont dû produire la décomposidu feldspath se sont souvent tion des roches cristallines en kaolin, là même où l'on produites sur n'aperçoit pas aujourd'hui de dépôts métallifères; car, des pain In voisins l'un de l'autre. dans ce cas, les eaux qui ont agi pouvaient bien ne pas contenir de dissolutions métalliques. Ainsi le granite des Vosges est souvent altéré, notamment à Plombières, jusqu'à de grandes profondeurs. Quelquefois même, comme je l'ai montré ailleurs, la décomposition et la ré-

génération du feldspath ont souvent eu lieu sur des points voisins, constituant ainsi comme deux phénoÉtat de décomposition de beaucoup de porphyres feldspathiques.

mènes complémentaires (1). C'est peut-être à des actions du même genre qu'il faut

rattacher la transformation, à l'état argileux, de massifs entiers de porphyre feldspathique, ce qui a valu en allemand à cette variété le nom de litonporphyr : les cristaux de feldspath, tout en étant parfaitement formés, ne sont plus en général que du kaolin. Les sources de Plombières qui nous ont donné des Argiles produites à la manière exemples de la production de minéraux nous montrent des précipités chimiques. aussi que certains hydrosilicates d'alumine du groupe des argiles, ne proviennent pas d'une décomposition sur place. L'halloysite (ou savon de Plombières), dont ces

sources rapportent des profondeurs les éléments en dissolution, vient se déposer dans les canaux des sources, à la manière d'un véritable précipité chimique (2). On doit attribuer une origine semblable aux Annales des mines, 5' série, t. XII, p. 315. 1857. ) (2) Mémoire sur la relation des sources thermales de Plombières avec les filons métallifères. Bulletin de la société géologique de France, a' série, t. XVI. p. 567.

FAITS ACQUIS DEPUIS LE COMMENCEMENT.

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halloysites, lithomarges et autres hydrosilicates d'alumine qui dans la France centrale, au Hartz , en Saxe, et ailleurs accompagnent souvent les gîtes métallifères avoisinant le granite (1). Les zéolithes, et nous le démontrerons plus loin, Production des zéolithes sont souvent aussi le résultat d'une véritable épigénie. par épigénie, au moins Quant à la substitution fréquente de silicates ma- dans certains gnésiens, stéatite, serpentine et talc, ou de la chlorite gisements. à des minéraux très-différents, elle paraît résulter de Substitution fréquents procédés de transformation qui ne sont pas sans ana- de silicates magnésiens logie avec ceux dont il vient d'être question (2). à des minéraux Si l'on prend le métamorphisme dans le sens le plus naturedevariée. étendu du mot quelques phénomènes d'origine super- Les phénomènes chimiques ficielle se rattacheraient peut-être de loin au sujet qui superficiels sont pas m'occupe ; telles seraient la précipitation du minerai ne étudiés ici. de fer des marais, la production des nitrates, celle du carbonate de soude au fond des lacs, la formation des cailloux impressionnés, la décomposition de galets en Berthier. Annales des mines, 2` série, t. III, p. 255. Dufrénoy, mêmes annales, 30 série, t. III, P. 595. Halloysites avec manganèse près Nontron et Thiviers ; avec galène et calamine à Villefranche, Angleur près Liège, la Vieille-

Montagne, Tarnowitz; avec l'oxyde de fer à la Voulte ; avec l'étain oxydé à Ehrenfriedersdorf, Zinnwald, etc. L'attention a été depuis longtemps dirigée sur les épigénies dont on connaît des exemples remarquables à Gopfersgrun et Thiersheim près Wunsiedel en Franconie, à Snarum en Norwége , à Predazzo en Tyrol, au Canada, et dans les roches cristallines des Alpes, y compris la protogyne. MM. Blum, Bischof, Volger et d'autres ont fait de nombreuses remarques sur l'origine probable de ces intéressantes substitutions.

L'hypothèse d'une épigénie est confirmée par l'observation qu'a faite M. de Sénarmont que des cristaux de serpentine, coupés en tranches minces, laissent passer la lumière, sans lui imprimer

aucune des propriétés qui caractérisent une véritable cristallisation, et qui par conséquent n'appartiennent pas à des cristaux sui generis. Annales des mines, 5` série, t, FUI p, 48,