Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 120]

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218 La formation des minéraux des filons et des roches métamorphiques qu'opère la nature n'est que rarement visible.

ÉTUDES ET EXPÉRIENCES, ETC.

Au reste la nature fait elle-même encore chaque jour des expériences, si l'on peut dire, du genre de celles cp? nous n'exécutons qu'avec tant de difficultés ; elle emploie probablement des procédés analogues à ceux dont elle s'est servi depuis les temps les plus reculés. Malheureusement ces réactions se passent dans des régions où nous ne pouvons atteindre que bien rarement. Ce n'est que dans un petit nombre de cas qu'on peut être témoin de la formation de ces minéraux contemporains. Il a suffi de descendre de quelques mètres sous le sol de Plombières et d'entrer dans des masses

imbibées depuis des siècles d'eau thermale, pour y découvrir le cuivre sulfuré en cristaux identiques à ceux de Cornouailles, et toute une série de zéolithes disposée,

comme dans les roches basaltiques (1), que serait-ce si l'on pouvait pénétrer plus profondément dans les canaux par lesquels s'élèvent les sources thermales? Quand on arrive à surprendre ainsi la nature, après le premier plaisir de lui ravir un de ses secrets, on éprouve un sentiment d'humilité en voyant au prix de quelles difficultés nous arrivons à reproduire quelques-

unes des plus simples formations minéralogiques. Cependant les résultats déjà acquis montrent qu'il n'y a pas lieu de se décourager, et que l'on peut imiter bien des minéraux sans l'intervention des siècles. (s) Mémoire sur la relation des sources thermales de Plombières avec les filons métallifères et sur la formation contemporaine des zéolithes. Annales des mines, 5' série, t. XIII, P. 227.

La formation de la pyrite de fer qui est un minéral si ré-

pandu n'a été vue qu'assez rarement, d'abord par M. Longchamp L Chaudesaigues. M. Bischof l'a également rencontrée à Brohl et M. Bunsen en Islande.

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FORMES CRISTALLINES, ETC.

MÉMOIRE SUR LES FORMES CRISTALLINES ET LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES DE LA ZOÏSITE , DE LA SILLIMANITE ET DE LA WISLÉRITE ET NOTE SUE UNE NOUVELLE DISPOSITION DU MICROSCOPE POLARISANT.

Par M.'DESCLOIZEAUX.

ZOYSITE.

M. Brooke a, le premier, signalé entre les cristaux de zo'isite et ceux d'épidote des différences qui lui paraissaient incompatibles avec l'admission d'un même type cristallin. Dans la minéralogie de Brooke et Miller, la zoïsite est indiquée comme offrant un prisme vertical de 116°16' avec un biseau obtus placé sur l'arête anté-

rieure, un seul clivage très-facile parallèle à la petite diagonale de la base et un sommet composé de deux couples de faces appartenant à la même zone, mais dont la position est incomplétement déterminée, faute d'un nombre suffisant de mesures directes. Les cristaux sont toujours allongés dans une direction parallèle à l'arête verticale du prisme de 116°16' ; ce prisme, terminé par une base rhombe oblique à l'axe principal, est la forme primitive adoptée par M. Miller.

Aucun autre minéralogiste ne paraît s'être rangé à l'opinion de MM. Brooke et Miller, et M. Rammelsberg, qui a fait un grand nombre d'analyses de zoïsite, conclut de leurs résultats que ce minéral peut être regardé comme une épido te dont la plus grande partie de l'oxyde de fer serait remplacée par de la chaux ; pour expliquer

les différences signalées entre les formes des deux substances, cet habile chimiste suppose que la zoïsite offre le développement de zones qui n'ont pas encore TomE xvi, x859.

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