Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 117]

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212 Fusion d'un mélange de sels

ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

En fondant certains mélanges de sels et traitant le

résidu par l'eau, M. Manross a imité la baryte sulfatée', l'apatite, le wolfram et d'autres minéraux (1). de M. Manross, 1858. Le sel marin employé seul comme fondant a suffi à Action du sel marin dans M. Fo rchhammer pour produire de l'apatite cristallisée, la formation même en opérant sur des roches qui ne renferment que des minéraux étudiée des indices de phosphates (2). Si l'on réfléchit à l'énorme par le procédé

par

M. Forchhammer, en 1854.

abondance du chlorure de sodium dans l'enveloppe liquide du globe, on ne peut guère douter que ce sel n'ait concouru à la cristallisation de certaines espèces,

surtout à l'époque où l'eau n'était pas encore condensée en totalité. M. Charles Deville a récemment fait des essais dans Et par M. Charles Deville, en 1858. cette même direction, en chauffant de l'argile ou du grès quartzeux préalablement humectés de chlorure de sodium (3). It. Expériences synthétiques à l'aide de vapeurs réagissant entre elles ou sur des corps fixes. Sublimations

ou réactions de vapeur entre elles,

Par une simple sublimation on peut imiter quelques espèces minérales, telles que l'arsenic, la galène et la sénarrnontite (4). Mais c'est surtout en faisant réagir certaines vapeurs entre elles, comme dans les ateliers métal-

lurgiques, que l'on peut arriver à des résultats variés. (e) Annalen der Chemie nnd Pharmacie, t. LXXXII, p. 348, 1852.

Poggendorff's Annalen, t. LXXXI, p. 568, i854. M. Forchhammer a même proposé ce moyen pour reconnaître dans les roches les phosphates et certains métaux, lorsqu'ils ne s'y trouvent que par traces insensibles aux procédés ordinaires d'analyse. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XLVII , p. 8o, 1838. (Il) Je rappellerai anssi le soufre en octaèdres droits obtenu

par la condensation très-lente de sa vapeur à une température basse. Annales des mines, 5' série, t. I.

HISTORIQUE.

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C'est ainsi qu'on obtient le peroxyde de fer, cristal- Formation du fer lise comme le fer oligiste de la nature, en décomposant 'pliagrisGLeayolCuesrsvaé: à chaud le perchlorure de fer par la vapeur d'eau, mitsc5it,edich. ainsi que l'a fait Gay-Lussac. Cette réaction se produit parfois, comme l'a reconnu M. Mitscherlich, dans les fours de potiers dans lesquels on projette du chlorure de sodium (1).

J'ai essayé, en 1849, une réaction fondée sur

le

Production

de i même principe, pour vérifier expérimentalement Pori- et de par M. Daubrée, gine que j'avais antérieurement attribuée aux amas 1849. y, dt? t da 'née'

2

minerais d'étain, d'après des observations purement géologiques. Par la décomposition des bichlorures d'étain et de titane, j'ai obtenu l'oxyde d'étain cristallisé avec l'éclat et la dureté de celui de la nature, mais isomorphe avec le titane oxydé connu sous le nom de brookite : j'ai d'ailleurs produit cette dernière espèce minérale elle-même (9).

En amenant l'hydrogène sulfuré sur diverses chlo- Production de sulfures rures métalliques réduits à l'état de vapeur, M. Du- par réactions rocher a obtenu quelques-uns des principaux sulfures deenchlorures vapeur et de l'hydrogène contenus dans les filons, tels que le cuivre gris (5). sulfuré.

Au lieu de faire agir les vapeurs les unes sur les

autres, on peut s'en servir pour attaquer des substances fixes et y développer des combinaisons nouvelles.

M. Iggerath (e) Poggendorff's Annalen, t. XV, p. 630. l'a aussi signalé comme produit d'un incendie dans la mine de sel de Wieliczka. Les fours où l'on fabriquait le carbonate de soude à Framont Vosges ) en décomposant le chlorure de sodium par la pyrite de fer ont produit de magnifiques enduits de fer oligiste cristallisé à la surface des briques. Recherches sur la production artificielle de quelques espèces minérales cristallines, particulièrement de l'oxyde d'étain, de l'oxyde de titane et du quartz. Observations sur l'origine des filons titanifères des Alpes. Annales des mines, he série, t. XVI , 1849. Comptes rendus, t. XXXII , p. 823.

M. Durocher, 1851.