Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 106]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

mier tiers de ce siècle, on avait dû, à l'exemple de Ilutton, considérer la chaleur, aidée de auelques substances volatiles, comme la Cause à peu près exclusive de

tous les phénomènes métamorphiques. On pensait que les roches transformées ont cristallisé, après avoir été ramollies et peut-être imbibées par les masses ignées voisines ou sous-jacentes (1). Nous verrons un peu plus loin que toutes les expériences synthétiques des ateliers métallurgiques et des laboratoires semblaient ra-

tifier complétement cette manière de voir. Certains faits plus attentivement observés vinrent se mettre à l'encontre d'une hypothèse si généralement admise. C'est en vain que pour lever des objections sérieuses qui naquirent alors, on fit intervenir des actions de cémentation d'électricité (2), de dissolution possible de certains silicates les uns par les autres. Des doutes pro(i) Boue. Mémoire cité plus haut, 1824. Fournet. Lettre sur les modifications que certaines roches ont subies par l'action d'autres roches. Annales de chimie et Simplification de de physique, 2' série, t. LX, p. sas, 1835. l'étude d'une certaine classe de filons. Société des sciences de Bulletin de la Société géologique de France, Lyon, 1845.

2 série, t. IV, p. sas. M. Fournet, qui a personnifié cette école en France, compare

ces phénomènes à l'imbibition des parois d'une coupelle. Il a cherché à démontrer par l'expérience que des schistes argileux soumis aux influences combinées de la chaleur et de certains corps fusibles peuvent se laisser pénétrer avec la plus grande facilité par ces derniers, et subir ainsi des actions chimiques. Les ganglions quartzeux renfermés dans les micaschistes

n'auraient pas d'autre origine. Le quartz, par suite d'un état de sur fusion particulier, aurait pu se consolider après des substances plus fusibles. C'est encore ainsi que M. Fournet explique

l'altération de la roche éruptive par la roche encaissante, altération qu'il nomme endomorphisme. (<2) M. Virlet a attribué les effets de métamorphisme à des actions électro-chimiques , peut-être développées par le concours d'une haute température. Bulletin de la société géologique, t. V. p. 315, 1855.

HISTORIQUE.

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fonds avaient pris naissance et depuis lors ils ne firent que grandir. A ce moment, une voie nouvelle semble s'ouvrir; nous verrons bientôt ceux qui s'y sont avancés les premiers. On a d'abord reconnu que les filons métallifères ne peuvent, pour la plupart, avoir été remplis, ni par voie

de fusion, ni par voie de sublimation, mais par des matières tenues en dissolution dans des eaux qui étaient

à une haute température. Les remarques de M. Longchamp sur la relation entre les sources thermales de Chaudesaigues et le filon de pyrite de fer duquel elles jaillissent (1), et, d'autre part, les ingénieuses expériences dans lesquelles

M. Becquerel parvenait à imiter par voie humide la galène, l'antimoine sulfuré et d'autres minéraux des filons, contribuèrent à ramener les idées dans cette direction (2). Dès 1855 M. Fournet après avoir étudié les filons de Pontgibaud en Auvergne, concluait qu'ils ont été probablement remplis par des incrustations d'eaux minérales (5). La ressemblance minéralogique entre les filons de la Saxe et les dépôts siliceux et métallifères du lias de la Bourgogne qui, selon toute probabiAnnales de chimie et de physique, t. XXXII, p. 29/1, i826.

Même recueil. Octobre 1829, septembre '832, mai i853. Bulletin de la Société géologique de France, t. V, p. 188.

M. Boubée a attribué la même origine aux gîtes de fer et autres qui, dans les Pyrénées, sont situés sur la limite du granite et des terrains stratifiés. Bulletin de la Société géologique de France, t. III, p. 25i, 1833. En 1837, M. Robert Were Fox montra, dans ses s Observations

on minerai veins » (Report of the royal Cornwall polytechnic Society for 1836 comment les filons paraissent devoir leur origine à des sources thermales; il attribuait leur formation à des effets thermo-électriques dont il croyait trouver des indices dans les expériences qu'il avait faites sur les filons. M. de La Bêche adopta ces idées dans son Geological Report on Cornwall and Devon, 1859.

Origine aqueuse

admise d'abord pour les dépôts métallifères, 1810 à 1839.