Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 97]

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raient dû, il semble, se sentir vivement attirés. Cuvier, dans le rapport sur le progrès des sciences Daturelles depuis 1789, qu'il publia en 1808, ne cite Beton que pour signaler avec beaucoup de doute l'opinion de ce savant sur l'intervention de la chaleur dans l'origine du basalte (1). Comment, ajoute plus loin Cuvier, résoudre les problèmes de l'histoire du globe avec les forces que nous connaissons maintenant à la nature (2) ? Leur propagation Ce n'est réellement qu'à partir de 1815, après que ne commence guère qu'au les relations de la Grande-Bretagne furent renouées rétablissement avec le coiltinent, que les travaux de Hutton et de ses de la paix en 1815. disciples commencèrent à être connus dans le reste de Traduction ' française

de Playfair, 1815.

M. Roué

et M. Necker leur servent

l'Europe : alors seulement parut la traduction frande l'ouvrage de Playfair, qui avait été publié treize ans auparavant à Edimbourg. Peu d'années après, le docteur Boue (4), qui avait étudié la géologie dans cette capitale et exploré l'Éçaise

HISTORIQUE.

ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

(5)

d'interprètes, 1818 à 1822.

Édition in-8, p. 171172. Rapport précité, p. 180. Cette dernière phrase fait la critique de cet autre principe que Beton avait cherché à établir, que les phénomènes anciens paraissent dus à l'action suffisamment prolongée des causes actuelles. Cette progression est trop lente pour être aperçue immédiatement par l'homme ; sa partie la plus éloignée que l'expérience puisse fournir doit être considérée comme l'incrément momentané d'une immense progression qui n'a d'autres limites que la durée du monde. Le temps se charge de la fonction d'intégrer les parties dont se compose cette progression. » Playfair, ouvrage cité. Dolomieu était tout à fait opposé à cette manière de voir. ((Ce n'est pas le temps que j'invoquerai , c'est la force; la nature demande au temps les moyens de réparerles désordres, mais elle reçoit du mouvement la puissance de bouleverser, » Journal de physique, t. Il, 1792.

(5) Explication de Playlair sur la théorie de la terre, par Hutton, traduit par Basset. Paris, 18'5. (à) Tableau de l'Allemagne, Journal de physique, 1822. Mémoire géologique sur le sud-ouest de la France, Annales des

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cosse, contribua aussi à propager les mêmes idées. En outre, se fondant sur les modifications observées au voisinage de roches plutoniques dans l'île de Sky, Monzoni et ailleurs, il émit l'idée que le gneiss et les autres roches cristallines qui avoisinent' le granite ne

sont que des terrains sédimentaires transformés par d'anciennes éruptions de cette roche. C'était sans doute exagérer beaucoup l'étendue et la puissance d'action du phénomène ; cependant certains géologues ont con-

servé cette manière de voir jusque dans ces derniers temps (1). Après avoir visité l'Écosse,

M.

Necker servit

également d'interprète aux principales vues de Hutton (2). De son côté, sir Charles Lyell fit connaître de toutes parts la doctrine écossaise par des ouvrages élégamment

écrits. Dès 1825, il résuma par le nom de métamorphisme les changements qu'ont éprouvés, selon la théorie de Hutton , les terrains d'origine sédimentaire sous l'action de chaleur centrale : c'est cette dénomination qui a été depuis lors adoptée (5). Mais ce qui excita au plus haut degré l'attention à sciences naturelles, t. Il, p. 587, i82/t. M. Boué chercha à montrer l'origine éruptive du granite, du porphyre et du grunstein dans diverses régions de l'Allemagne. Il appuya surtout sa conclusion principale sur les excellentes observations de Palassou dans les Pyrénées. Les gîtes de fer des environs de Vicdessos lui parurent être des produits de sublimation. (i.) Ainsi, d'après Léopold de Buch, tout le gneiss de la Finlande ne serait que le résultat de la transformation de schistes argileux, sous l'action de substances qui se seraient dégagées lors du soulèvement du granite; c'est, ajoute-t-il, l'idée adoptée par tous les géologues. Ueber granite und gneiss. A bhand-

lungen der Academie der Wissenschaften zu Berlin, p. 63, i8Lie.

Voyage en Écosse et aux Îles Hébrides, 1821. Les roches métamorphiques forment une partie de ses roches hypogènes.

Sir Lyell contribue à propager les idées de Hutton.

Hypothèse de

Léopold de Buch sur l'origine des dolomies du Tyrol, 1822.