Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 77]

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APPAREIL PROPOSÉ POUR PRÉVENIR

LES EXPLOSIONS DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

trop chaude. Lorsqu'elle recommence à fonctionner,

d'attendre la mise en marche de sa machine pour alimenter avec la pompe ; il peut introduire de l'eau dans une chaudière, soit en la mettant en communication avec une autre par les robinets du tuyau d'alimentation, soit en y faisant arriver l'eau par un ballon ou retour d'eau. Une personne malintentionnée, un chauffeur distrait ou pris de boisson peut vider un générateur : 10 en ouvrant le robinet de vidange ; 20 en ouvrant le robinet d'alimentation sur une chaudière, croyant fermer celui de la chaudière dans laquelle il alimentait ; 5° en négligeant de fermer ses robinets sur le tuyau d'alimentation lorsqu'il a la déplorable habitude d'alimenter plusieurs chaudières en même temps. La communication de vapeur entre deux chaudières

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elle envoie son eau dans un générateur qui a pu rougir. Si une cause quelconque a empêché le flotteur d'indiquer l'abaissement du niveau d'eau, lorsque le chauf-

feur s'en apercevra, que fera-t-il ? Pour ne pas être pris en défaut, et sachant d'ailleurs que par mesure de prudence les flotteurs sont placés généralement assez haut dans les chaudières, probablement il alimentera , comptant bien qu'il lui reste encore quelques pouces d'eau ; mais qu'en sait-il? Peut-être la chaudière est-elle tout à fait vide.

Les explosions sont heureusement très-rares pendant la marche de la machine. Avec un chauffeur intelligent et des indicateurs du niveau de l'eau dans la chaudière fonctionnant convenablement, on peut presque toujours éviter le danger; mais il n'en est pas de même pendant la nuit, où personne n'est là pour constater les indications des différents appareils ; aussi les accidents arrivent-ils généralement le matin, au moment de la mise en marche de la machine. Le niveau d'eau peut baisser indépendamment de la volonté du chauffeur par la diminution du volume de l'eau à une température plus basse, et par des fuites qui n'existent que trop souvent aux bouilleurs, surtout lorsqu'il y a interruption de travail pendant un ou plusieurs jours. Le soin de faire le feu est ordinairement confié à un homme de peine qui commence son travail une demiheure avant l'arrivée du mécanicien, et qui ne connaît rien aux appareils placés dans la salle des générateurs, où il n'entre même pas. Ne se rendant pas compte du danger, il rougit infailliblement la chaudière, si elle est compléternent ou en partie vidée. Lorsque le mécanicien arrive, il n'est pas obligé

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étant interceptée, si on les laisse en communication par' les tuyaux d'alimentation, il arrive que pendant la nuit il s'établit une différence de pression ; alors l'eau de la chaudière où la pression est plus forte passe dans celle

où la pression l'est moins; le matin, le chauffeur, en poussant activement ses feux, rougit l'une et élève suffisamment la pression de l'autre pour forcer l'eau de celle qui en a le plus à retourner dans celle qui est en tout ou en partie vidée, et par conséquent rougie. Convaincu de l'insuffisance des moyens de sûreté en usage et de la nécessité de supprimer la cause première de la plupart des explosions, je me suis proposé d'empêcher d'une manière absolue toute alimentation dès

que le niveau de l'eau est descendu pour une cause quelconque au-dessous de son minimum. L'appareil que j'ai combiné à cet effet repose sur la suppression forcée de toute alimentation par la ferme-

ture du robinet, opérée au moyen d'un flotteur régulateur.