Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 189]

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DÉTERMINATION DES ESPÈCES CRISTALLISÉES

examinées moi-même, tout en s'étendant à un grand nombre de sels qui n'avaient pas pour moi l'intérêt des composés naturels. Dans mon premier mémoire, je n'avais cité la dispersion des axes optiques que lorsqu'elle présentait quelque

particularité remarquable. MM. Grailich et de Lang ont, au contraire, noté ce phénomène toutes les fois qu'ils ont pu l'observer, et ils l'ont en général déterminé par la mesure de l'écartement des axes, à l'aide de verres monochromatiques. Le procédé que j'ai employé pour arriver au même résultat est beaucoup plus expéditif, quoique tout aussi sûr, au moins pour ce qui concerne la plupart des sub-

stances cristallisant en prisme rhomboïdal droit. On sait, en effet, que dans tous les cristaux du système rhombique, les courbes isochromatiques, produites dans une plaque perpendiculaire à la bissectrice, sont parfai-

tement symétriques autour de cette ligne ; or, en opérant avec de la lumière blanche, si l'on place le plan des axes à 45° du plan de polarisation (1), les bordures extérieure et intérieure, ou concave et convexe, des hyperboles qui traversent les deux systèmes d'anneaux sont généralement formées par les deux couleurs extrêmes du spectre, et leur disposition est en rapport (I) Cette position doit être préférée, parce que c'est celle où les hyperboles se manifestent avec le plus de symétrie et où les couleurs développées par le passage des rayons polarisés sont le plus tranchées ; ces couleurs offrent alors autour des hyperboles une disposition inverse de celle qu'elles présentent aux deux sommets des anneaux quand le plan des axes est parallèle ou perpendiculaire au plan de polarisation ; par conséquent, si les axes rouges sont plus écartés que les violets, on aura une bordure rouge it l'intérieur et une bleue à l'extérieur; ce sera le contraire si les axes violets sont plus écartés que les rouges.

PAR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES BIRÉFRINGENTES.

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avec le sens de la dispersion. Je me suis assuré de la constance de ce rapport en mesurant l'écartement des axes pour les différentes couleurs sur un grand nombre de cristaux possédant une dispersion notable. Dans ce cas, mes recherches m'ont toujours conduit à des conclusions conformes à celles de MM. Grailich et de Lang.

Les seules divergences que j'aie rencontrées se rapportent à quelques substances dont la dispersion est très-faible ; mais alors il y a réellement incertitude sur le sens de ce phénomène, et l'écartement diffère si peu pour les axes de réfrangibilités diverses, qu'aucune méthode ne peut lever complétement cette incertitude. J'ai également employé l'observation des couleurs développées autour des hyperboles pour l'étude de la dispersion propre aux cristaux du système monoclinique.

On sait que dans ces cristaux il y a lieu de distin-

guer trois sortes de dispersion en rapport avec la position du plan des axes. J'appellerai dispersion horizontale celle qui se -manifeste quand le plan des axes est parallèle à la diagonale horizontale de la base et la bissectrice normale à cette ligne ; dispersion celle des cristaux où le plan des axes et la bissectrice

coïncident avec le plan de symétrie, et dispersion croisée ou tournante, celle des cristaux où le plan des axes et la bissectrice sont perpendiculaires au plan de

symétrie. Lorsqu'il s'agit de constater la dispersion inclinée, la meilleure méthode consiste encore presque toujours à examiner les hyperboles, en plaçant le plan des axes à 45° du plan de polarisation ; quelquefois cependant les couleurs sont plus distinctes aux extrémités des deux systèmes d'anneaux, quand le plan des axes est parallèle ou perpendiculaire au plan de polarisation ; il faut avoir soin d'indiquer dans les descriptions les cas où l'on a eu recours à ce second mode d'obserTÔIIE XIV,

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