Description géologique du département de l’Aisne, par M. le vicomte d’Archiac, vice-président de la société géologique de France.- Paris : Langlois et Leclercq, libraires, 1843. 290 p, 7 tableaux, 4 planches de coupes en couleur, 7 planches en noir et blanc, 32 cm. [Image 112]

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DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DU DÉPART . DE L'AISNE.

route, sur le chemin qui conduit au château des Marais, on voit le calcaire grossier proprement dit sur une épaisseur d'environ 8 mètres . 11 est divisé en plusieurs bancs, et constitue un calcaire blanchâtre, sans aucune solidité . La proportion de l'argile y est beaucoup plus forte que celle du sable et ce dernier y est en moindre quantité que dans la plupart des autres localités . Ces bancs sont pétris d ' une prodigieuse quantité de coquilles, parmi lesquelles dominent : Crassatella tunzida, Lucina mutabilis, Ccrithium giyanteuwn, Fusas ne!, F . longccvus, Fauta spinosa, V . cythara . En avançant vers le château des Marais, sur la limite des deux départements, le calcaire grossier tend à s'abaisser . Nous l ' avons reconnu dans des tranchées faites momentanément dans les champs pour l'écoulement des eaux, et les fossiles n ' y étaient pas moins nombreux que dans la carrière précédente, où il est exploité pour l ' amendement des terres . Enfin, il disparaît tout à frit sous les alluvions modernes à la Courte-Haye. Vers le bas du ravin de Pisseloup , au niveau du moulin, la roche est jaunâtre, peu solide et renferme de nombreux moules de fossiles . Au-dessous, dans les vignes, elle passe à un sable calcaire blanc ou jaunâtre avec jenericardia plunicostata et beaucoup d ' autres fossiles que l ' on peut recueillir en suivant cette couche dans les vignes jusqu'à Pavant et Nogent-l'Artaud . De Poltron à Crouttes sur la rive droite de la Marne, les bancs du calcaire grossier forment la partie moyenne du talus et reposent sur la glauconie grossière . Le village de Crouttes est en entier bâti sur cet étage, qui s ' abaisse au S . 0 . vers Mery (Seine-etMarne), pour se relever ensuite de Caumont à Montreuil-aux-Lions sur les deux flancs de la petite vallée qui descend de Sablonnières . La grande route de Paris est ouverte dans cette roche assez dure, sèche, calcaréo-sableuse, gris jaunâtre, renfermant des grains de quarz et ne fournissant point de pierres d'appareil. En reprenant la vallée de la Marne, nous voyons le calcaire grossier former presque constamment la pente inférieure des talus, d'une part, jusqu'à Nogentel, et de l'autre jusqu'à Essommes . Autour de Chézy, il a près de 1O mètres d'épaisseur et au N .-O . de cette commune, où il repose sur les sables inférieurs , il forme une pointe qui oblige la rivière à faire un coude très prononcé au N .-O. Sur les deux rives du Fulloir, des caves y ont été creusées, et nous avons déjà dit qu'il occupait le lit du ruisseau en face des Rénardaux . En sortant de Chézy par le chemin de Nogentel, on trouve beaucoup de coquilles à sa partie inférieure . Dans tout ce canton la stratification de la masse est mal caractérisée, la roche est peu solide, inégalement agrégée, et ne fournit pas de bonnes pierres de construction . Depuis Essommes et Nogentel jusqu'à la limite E . du département, le calcaire grossier repose sur les sables inférieurs qui sont à la base des talus. Le vieux manoir et la partie supérieure de la ville de Château-Thierry sont construits sur cet étage, qui se relève des deux côtés de la petite vallée de Brasles. Plusieurs carrières sont ouvertes à gauche de la route avant ce village et à environ