Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 359]

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AU LABORATOIRE D'ALGER EN 1856. TRAVAUX FAITS

Il existe au Frais-Vallon, dans le massif des roches cristalUnes de la Bouzaréali, aux environs d'Alger, des schistes talqueux et micacés, colorés en gris par une faible quantité de graphite. Comme ces roches ont été prises pour du combustible minéral qu'on assimilait à la nouille de bonne qualité, et qu'elles ont même donné lieu à quelques recherches et à une demande en concession, le service des mines a dû faire quelques analyses pour éclairer l'administration sur la véritable valeur de ces prétendus gîtes de charbon. La roche n° Ji, qui est la plus répandue au Frais-Vallon, ne renferme pas 1 p. 100 de charbon. Lorsqu'on la place sur des charbons ardents, elle dégage parfois une faible flamme bleue

Micaschiste

g"Phite"

du Frais-Vallon 1,0 1 et 2,

par suite de la combustion de la pyrite de fer qu'elle renferme.

La roche n. 2 n'est qu'un accident. Elle est tendre, se laisse couper facilement au couteau et tache en noir le papier. C'est la plus riche en carbone de toutes les substances graphiteuses provenant du Frais-Vallon : sa tenèur ne dépasse pas p. 100.

Le terrain de la Bouzaréah est formé de roches cristallines, granite, gneiss, schistes talqueux et micacés, calcaires saccharoïdes. On n'y a trouvé jusqu'ici aucun débris reconnaissable de végétaux ni d'animaux fossiles. Il n'offre aucun des caractères des terrains houillers, ni sous le rapport minéralogique, ni sous le rapport paléontologique. Graphite On a placé auprès du micaschiste du Frais-Vallon l'analyse de Gènes, no d'un graphite provenant de Gênes, afin qu'on puisse mieux voir combien les roches grises du Frais-Vallon diffèrent du véritable graphite. Combustible On rencontre aux environs de Dellys, dans les fentes d'une minéral en fragments roche éruptive, des fragments isolés d'un combustible minéral présentant l'aspect brillant de certaines houilles et aussi de enclavés dans le basalte certains lignites. Ces échantillons se rapportent à deux variéde Dellys, 3.

,

Oxyde de fer Sulfate de chaux Carbonate de chaux

gnitaers. P la

distillation en vase clos, elle se boursoufle et produit un coke compacte et dur, ayant le brillant du fer métallique. Les échantillons de la variété bitumineuse sont beaucoup plus nombreux que ceux de la variété sèche. lis constituent les uns et les autres des fragments à angles vifs de cor,,oà, d'épaisseur maximum et d'une longueur de o",o6 à on`,07 au plus. Quoique la roche basaltique se présente sur plusieurs points aux environs de Dellys, on n'a encore trouvé de fragments de combustible que dans une seule localité, au cap Bengut. Ces fragments

sont du reste fort rares, et il faut abattre des volumes assez considérables de roche pour en trouver quelqu'un. La houille Ir 6 a été adressée au laboratoire par M. le colonel Houille de con., n' G. de Neveu, à qui elle avait été remise par un Arabe prétendant l'avoir recueillie auprès de Collo. Cette houille est d'un beau noir, elle s'allume et brûle avec facilité, en donnant une flamme vive et blanche, et en répan-

dant une fumée noire et épaisse. Par la calcination en vase clos, elle donne un coke boursouflé, compacte, ayant l'éclat métallique du fer. On n'a aucun renseignement sur la valeur du gîte qui a fourni l'échantillon analysé. Le combustible minéral de Djijelli est d'un beau noir ; il se divise en petits fragments compactes, mais très-friables, à cas-

0 0090 0,0260 0,0010 0,0059 0,0107 0,0526

gnés sous le nom de Jayet.

sèche renferme 0,0526 de cendres composées comme il suit : Silice, Alumine

Placée en morceaux dans une capsule de platine chauffée par une lampe à alcool à double courant d'air, elle ne s'enflamme pas et rougit sans se consumer. Par la calcination en vase clos, elle ne donne pas de coke. Le variété n° 5 ne contient que 0,015 de cendres ; elle est grasse, lamelleuse, très-pure, d'un beau noir éclatant ; elle s'allume et brûle avec facilité, à la simple flamme d'une bougie, en donnant une flamme blanche et vive, et répandant une fumée noire et épaisse dont l'odeur rappelle celle des li-

sure inégale, conchoïde et luisante. Par la distillation, il dégage du gaz inflammable, de l'eau acide et de l'huile empyreumatique. En brûlant, il répand une odeur très-forte, se rapprochant de celle que produit l'asphalte. Il donne une flamme blanche, longue et fuligineuse. Soumis à la distillation, il se ramollit, s'agglutine, se boursoufle considérablement et produit un coke très-léger, très-friable et d'un gris d'acier. Il se rapproche, par ses propriétés, des lignites dési-

tés, l'une sèche, n° Li, l'autre bitumineuse, n° 5. La variété

e° 4 et 5.

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Combustible minéral de Djijelli, no 7.